de maxxx » Dim 5 Déc 2010 17:58
Je ne sais pas si on peut dire que Jacques Lafleur n'ait pas été, lui aussi, touché par des "affaires", dans la mesure où il était aussi très influent dans le système médiatique et entrepreneurial néo-calédonien et que cela a pu à certains moments passer pour du conflit d'intérêts. Comparer Gaston Flosse et Lucette Michaux-Chevry serait tout aussi excessif, car, si les deux sont loin d'avoir été blancs comme neige, le premier a quand même poussé plus loin certaines façons de procéder et est plus inquiété par la justice que l'ex-femme de fer de la Guadeloupe.
Je ne trouve pas l'analogie faite entre les 3 personnages excessive : tous les trois ont dominé la vie politique de leur île ou archipel pendant une bonne vingtaine d'années, du milieu des années 80 au milieu des années 2000, ont été à un moment donné incontournable et ont régné en maitres (avec une apogée atteinte dans les années 1990). Surtout, tous les 3 membres du RPR, ils étaient des très proches de Jacques Chirac...
Ils ont tous les trois connus une chute en 2004-2005 en perdant leur présidence (du Conseil Régional, de la Polynésie ou de la NC) et ont la particularité, malgré cette défaite et leur âge avancé (tous âgés de plus de 70 ans à leur défaite), de ne pas avoir lâché prise localement et politiquement : LMC a réussi à se faire réélire au Sénat en 2004 et a repris sa mairie de Basse-Terre en 2008 à un de anciens soutiens (et je pense qu'il ne faut pas l'écarter si vite pour les sénatoriales l'an prochain, elle est redoutable politiquement), Gaston Flosse revient, comme le roquet dirait Chirac, par intermittence dans le jeu politique polynésien (qui est très très compliqué et surtout très précaire, les alliances étant généralement éphémères et changeantes...) et a réussi malgré tout à conserver son siège de sénateur en 2008 (il risque de taquiner la vie politique jusqu'à sa mort de toute façon, un coup en s'alliant aux indépendantistes de Temaru, un autre coup en apaisant ses relations avec l'UMP et en votant la confiance au gouvernement Fillon)...
Jacques Lafleur était probablement celui des trois qui avait le moins su rebondir : sa volonté de ne pas s'arrêter à sa défaite à la tête de l'exécutif néo-calédonien était manifeste mais l'UMP avait senti qu'il n'était plus si fort et, probablement face au risque d'une perte de sa circonscription par la droite et l'UMP, ne l'avait pas réinvesti en 2007 pour les législatives : l'usure étant en effet manifeste, il n'avait obtenu que 11.5% des voix au premier tour, soit une 5ème place, derrière 3 candidats de droite et du centre et un régionaliste kanak...Et je ne pense, en faisant un peu de politique fiction, qu'il eût quelque chance de se faire élire au Sénat en 2011 ou de reprendre sa circonscription en 2012...