vincent a écrit:Philippe de Villiers a annoncé ce matin (30 septembre 2009) qu'il démissionnait de la présidence du Conseil général de Vendée et de son siège de conseiller général (Canton de Montaigu). (...) Le communiqué du président du MPF ne précise pas les raisons de cette démission qui sera effective au 31 octobre 2010.
Cette double démission, annoncée le 30 septembre
2010 ;) , a en effet tendance à surprendre et constitue sans doute un évènement politique au-delà du seul département de la Vendée.
La majorité départementale était, semble-t-il, très divisée, avec une opposition interne menée par le sénateur Bruno Retailleau, qui fut, par ailleurs et pendant de très longues années, l'un des lieutenants les plus proches du président du MPF. De Villiers avait également annoncé, à la fin de l'année 2009, qu'il était atteint d'un cancer et sa maladie l'a sans doute contraint à s'éloigner un minimum des affaires, alors que le département a été fortement touché par la tempête Xynthia au début de cette année. Alors qu'il est maintenant âgé de 61 ans et quoi qu'il arrive par la suite, De Villiers est de toute façon probablement plus proche de la fin de sa carrière politique que de son début.
Dans la seconde partie des années 2000, il avait espéré, avec son Mouvement pour la France et un discours très droitisé, profiter électoralement de l'essoufflement du FN et de l'usure et du veillissement de son président. Il avait notamment réussi à rallier à lui l'emblématique maire d'Orange, Jacques Bompard. Cette stratégie a toutefois échoué, ses scores à l'élection présidentielle de 2007 (2,23 % des suffrages exprimés au premier tour) puis aux élections européennes de 2009 avec les listes Libertas ralliant également CPNT (4,80 %) s'étant avérés très décevants. Au lendemain de ce dernier scrutin, De Villiers a changé de stratégie en rejoignant le "comité de liaison de la majorité présidentielle" et cette nouvelle orientation, très différente de la précédente où il se situait alors assez nettement dans l'opposition au pouvoir en place, n'a sans doute pas été comprise par une partie des troupes qui lui étaient restées fidèles. C'est aussi à cette époque qu'a eu lieu la rupture avec Retailleau, alors que De Villiers s'était opposé à l'entrée de ce dernier au gouvernement, seulement quelques mois auparavant. Dès lors, le "villiérisme" s’effritait jusqu’en Vendée qui en avait constitué auparavant sa plus solide base arrière. Même si Philippe de Villiers reste, à ce jour, député européen (ce dernier mandat ne devant prendre fin qu’en 2014), son retrait du conseil général de la Vendée marque sans doute le début de la fin du MPF et aussi de la carrière politique de son leader.