Le sénateur Bruno Retailleau (divers droite) a été élu aujourd'hui sans surprise président du conseil général de la Vendée, succédant à son ancien mentor Philippe de Villiers (MPF) après la démission de celui-ci.
M. Retailleau, 50 ans, a été élu par 25 voix contre 4 au maire de La Roche-sur-Yon Pierre Regnault (PS) et deux bulletins blancs. Premier vice-président du conseil général, M. Retailleau en assumait la présidence par intérim depuis le départ, le 31 octobre, de M. de Villiers, qui avait été le président emblématique du département pendant 22 ans.
Dans son discours d'investiture M. Retailleau a rendu un hommage appuyé à son prédécesseur, le remerciant "pour l'oeuvre considérable qu'il laisse après 22 ans à la tête du département". "Nous savons tous ce que doit la Vendée à Philippe de Villiers, et je le sais sans doute mieux que personne", a ajouté M. Retailleau qui assume d'avoir été "fait" par Philippe de Villiers, qui l'avait repéré lorsqu'il entra dans la troupe des cavaliers du Puy-du-Fou à l'âge de 17 ans.
Les choix de vie de Bruno Retailleau, de ses études à Sciences-Po Paris à ses premiers mandats politiques, furent inspirés par son mentor: d'Alouette FM au Puy-du-Fou en passant par l'école Sciences Com mais aussi en politique, où Bruno Retailleau devint membre du Mouvement pour la France.
Dauphin
Conseiller général de Vendée à partir de 1988, suppléant de Philippe de Villiers, il fut député de Vendée de 1994 à 1997 et aussi vice-président du conseil régional des Pays-de-la-Loire de 1998 à 2004, où il fit plus ample connaissance avec François Fillon. C'est peut-être ce dernier, en lui proposant en 2009 un poste de secrétaire d'Etat, déclenchant l'ire de Philippe de Villiers qui s'y opposa de tout son poids, qui fut à l'origine de la rupture.
Bruno Retailleau, après avoir été expulsé de l'organisation du Puy-du-Fou fin 2009, a démissionné du MPF au printemps 2010, mais c'est finalement Philippe de Villiers qui a jeté l'éponge, le 31 octobre dernier, après avoir pris conscience que ses soutiens personnels étaient moins nombreux que ceux de son dauphin.
De fait, seul deux votes blancs se sont manifestés lors du vote aujourd'hui tandis que même les plus fidèles "villiéristes", comme Dominique Souchet, juraient que ce n'étaient pas eux. Ultime marque d'un changement de vent, dans le canton même de Philippe de Villiers à Montaigu dimanche c'est Michel Allemand, un divers droite sans étiquette, qui a été élu contre le candidat MPF et villiériste Antoine Chéreau.
A la sortie du conseil général, M. Allemand se disait satisfait du discours de M. Retailleau: "Il y a une large ouverture avec les gens d'opposition qui peuvent apporter quelque chose (...) Je pense que la Vendée avait besoin de ça".
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/11/30/97001-20101130FILWWW00553-bruno-retailleau-succede-a-p-de-villiers.php