de Pullo » Mer 7 Nov 2012 16:01
Intéressons-nous au résultats de la capitale. Comme je l'ai dit dans le premier post de ce sujet, le nombre de députés était passé de 31 à 21 pour tenir compte des évolutions démographiques en France. Depuis la Seconde guerre mondiale, Paris n'avait pas arrêté de perdre des habitants (2,8 millions en 1954, 2,1 millions en 1982). Les 31 députés sortants, dans l'ordre du numéro de circonscription, sont les suivants :
Pierre-Charles Krieg (RPR), Jacques Dominati (UDF-PR, élu lors d'une partielle en janvier 1982), Jean Tibéri (RPR), Pierre Bas (RPR), Edouard Frédéric-Dupont (CNIP, rallié au FN), Maurice Couve de Murville (RPR), Gabriel Kaspereit (RPR), Claude-Gérard Marcus (RPR), Georges Sarre (PS), Ghislaine Toutain (PS), Paul Pernin (UDF), Pierre de Bénouville (RPR), Louis Moulinet (PS, suppléant de Nicole Questiaux, ministre de la Solidarité nationale dans le gouvernement Mauroy), Serge Blisko (PS, suppléant de Paul Quilès, ministre de la Défense depuis septembre 1985), Yves Lancien (RPR), Roger Rouquette (PS, suppléant d'Edwige Avice, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense depuis juillet 1984, et dont le mari est le cousin de Roselyne Bachelot...), Bernard Rocher (RPR, suppléant du frère de Françoise Dolto, Jacques Marette, décédé en avril 1984), Nicole de Hauteclocque (RPR), Jacques Toubon (RPR), Georges Mesmin (UDF-CDS), Gilbert Gantier (UDF-PR), Bernard Pons (RPR), Jean de Préaumont (RPR), Hélène Missoffe (RPR), Claude Estier (PS), Bertrand Delanoë (PS), Lionel Jospin (PS), Manuel Escutia (PS), Alain Billon (PS), Michel Charzat (PS), Jean-Paul Planchou (PS).
Tous ne se représentaient pas dans leur département d'élection. A gauche, Roger Rouquette et Manuel Escutia ne se représentaient pas (faute d'investiture dans le cas du second). Claude Estier a préféré attendre les sénatoriales de septembre pour redevenir parlementaire. Bertrand Delanoë avait tenté un parachutage dans le Vaucluse, mais la fédération locale lui avait refusé l'investiture, et il avait renoncé à revenir à l'Assemblée. Jean-Paul Planchou avait été investi dans la Mayenne, mais sa condidature avait provoqué la dissidence du maire de Laval, André Pinçon, qui s'est fait élire à ses dépens. Seule Ghislaine Toutain devait réussir son parachutage, dans la Marne cette fois. A droite, Pierre Bas, Yves Lancien et Bernard Rocher ne s'étaient pas représentés, et Maurice Couve de Murville avait choisi de se faire élire au Sénat. Quant à Jean de Préaumont et Hélène Missoffe, ils furent parachutés en banlieue parisienne, respectivement dans l'Essonne et le Val-d'Oise. En septembre, Hélène Missoffe devenait sénatrice du Val-d'Oise.
Le 16 mars, 16 listes se disputent les voix d'1 250 484 inscrits, dont 918 190 ont exprimé leur vote. Les résultats sont les suivants :
3 listes d'extrême gauche : 8901 voix, 0,96%, aucun siège
PCF : 41 881 voix, 4,56%, aucun siège
PS : 293 597 voix, 31,97%, 8 sièges
2 listes DVG : 894 voix, 0,09%, aucun siège
2 listes écologistes : 16 185 voix, 1,76% (dont 1,43% pour la liste des Verts conduite par René Dumont), aucun siège
RPR : 321 459 voix, 35,01%, 8 sièges
UDF : 108 705 voix, 11,83%, 3 sièges
4 listes DVD : 25 635 voix, 2,79% (dont 2,57% pour la liste La France en tête de Marie-France Garaud), aucun siège
FN : 100 933 voix, 10,99%, 2 sièges
Comme on le voit, malgré la réélection triomphale de Jacques Chirac aux municipales de 1983, l'écart entre RPR et PS n'était pas énorme. La droite parlementaire, avec 49,64%, dominait la gauche de gouvernement (36,63%), mais à cause de la poussée du FN, ne dépassait pas les 50%, alors qu'elle était majoritaire en juin 1981 (52,44%). Les heureux élus, dans l'ordre
de placement sur la liste, sont les suivants :
PS : Lionel Jospin, Paul Quilès, Georges Sarre, Michel Charzat, Edwige Avice, Gérard Fuchs (président de l'Office national de l'immigration), Gisèle Stievenard (conseillère de Paris), Louis Moulinet.
RPR : Jacques Toubon, Jean Tibéri, Edouard Balladur (dont c'est le premier mandat électif), Bernard Pons, Alain Juppé, Pierre de Bénouville, Gabriel Kaspereit, Claude-Gérard Marcus.
UDF : Jacques Dominati, Georges Mesmin, Gilbert Gantier.
FN : Jean-Marie Le Pen, Edouard Frédéric-Dupont.
La nomination dans le gouvernement Chirac d'Edouard Balladur, d'Alain Juppé et de Bernard Pons (respectivement à l'Economie, au Budget et aux DOM-TOM), allait permettre à Jacques Féron (CNIP), René Béguet (DVD) et à Françoise de Panafieu d'entrer à l'Assemblée. Quant à Lionel Jospin, il devait quitter la capitale pour se faire élire en septembre dans la Haute-Garonne, où l'élection de mars avait été annulée en juillet par le Conseil constitutionnel, tout comme celle de Haute-Loire Haute-Corse.
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Pullo le Mer 7 Nov 2012 18:16, édité 3 fois.