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Elections législatives de 1986

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Elections législatives de 1986

Messagede Pullo » Mar 6 Nov 2012 18:08

Comme le sujet n'existait pas, j'en profite pour le créer.

Le 16 mars 1986 avaient lieu les élections législatives qui débouchaient sur la première cohabitation. Le rapport des forces par rapport aux législatives de juin 1981 était diamétralement opposé, cette fois au profit des partis de droite, et avec une moins forte abstention (22% contre 29%). Contrairement aux élections précédentes sous la Ve République et aux suivantes, les élections de 1986 avaient eu lieu au scrutin proportionnel à un tour, dans les départements et territoires élisant au moins deux députés, sans division des départements les plus peuplés, ni apparentements, comme c'était le cas sous la IVe République. Les territoires n'élisant qu'un député continuaient à utiliser le scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Le nombre de sièges est passé de 491 à 577 (555 pour la métropole, 22 dans les DOM-TOM) pour tenir compte de l'augmentation de la population dans certains départements, et la ville de Paris, le seul département à perdre des sièges, a vu son nombre de députés passer de 31 à 21.

L'élection des députés au scrutin proportionnel, adoptée en juillet 1985, faisait partie des 110 propositions de François Mitterrand en 1981. Mais à cause des défaites de la gauche aux différentes élections intermédiaires (cantonales de 1982, municipales de 1983, européennes de 1984, cantonales de 1985), qui avaient vu la percée du FN, l'opposition de droite a accusé Mitterrand de recourir à la proportionnelle pour limiter une défaite quasi certaine de la gauche en mars 1986. Et certains au PS, comme Rocard et Chevènement, étaient hostiles au recours à la proportionnelle. Le premier a montré publiquement son désaccord en démissionnant de son poste de ministre de l'Agriculture en avril 1985. Fin 1985, début 1986, quand les listes de candidats étaient connues, Le Nouvel Observateur s'était amusé à lister les candidats (sortants ou non) dont l'élection était quasi certaine. A de très rares exceptions, l'hebdomadaire ne s'était pas trompé.

Voici les résultats nationaux des listes des partis ou tendances en concurrence en mars 1986 :

EXG : 430 352 voix, 1,54%, aucun siège
PCF : 2 739 225 voix, 9,78%, 35 sièges (32 en métropole, 3 dans les DOM-TOM)
PS : 8 749 983 voix, 31,22%, 209 sièges (207 en métropole, 2 dans les DOM-TOM)
MRG : 107 769 voix, 0,38%, aucun siège
DVG : 301 063 voix, 1,07%, 5 sièges (4 en métropole, 1 dans les DOM-TOM)
Ecologistes : 340 109 voix, 1,21%, aucun siège
Régionalistes : 28 379 voix, 0,10%, aucun siège
RPR : 3 143 224 voix, 11,22%, 64 sièges (58 en métropole, 6 dans les DOM-TOM)
UDF : 2 330 167 voix, 8,31%, 52 sièges (51 en métropole, 1 dans les DOM-TOM)
RPR-UDF : 6 008 612 voix, 21,44%, 163 sièges (157 en métropole, 6 dans les DOM-TOM)
DVD : 1 083 711 voix, 3,87%, 12 sièges (11 en métropole, 1 dans les DOM-TOM)
FN : 2 703 442 voix, 9,65%, 35 sièges (tous en métropole)
EXD : 57 432 voix, 0,20%, aucun siège

Les partis de l'ancienne Union de la gauche (PS, PCF, MRG) et les divers gauche recueillaient 11 898 040 voix, 42,45% et 249 sièges. L'alliance RPR-UDF et les divers droite en obtenaient 12 565 714 voix, 44,84% et 291 sièges, à peine deux sièges de plus que la majorité absolue. Mais le bon score du FN renforçait la domination de la droite sur la nouvelle Assemblée.
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Re: Elections législatives de 1986

Messagede ploumploum » Mar 6 Nov 2012 20:27

Comme tu as lancé le sujet Pullo, je vais parler des résultats dans un département : la Seine-Saint-Denis.

13 sièges sont à pourvoir contre 9 auparavant.

En 1981, les 9 sièges étaient revenus à la gauche mais avec une forte poussée du PS : 5 PCF et 4 PS
Du côté du PCF, on comptait Pierre Zarka (2ème), Jack Ralite (alors Maire-Adjoint d’Aubervilliers depuis 1959, 3ème), Maurice Nilès (alors Maire de Drancy depuis 1959, 4ème), Louis Odru (alors Maire-Adjoint de Montreuil depuis 1959, 7ème) et François Asensi ( 8ème)
Au PS : Gilbert Bonnemaison (alors Maire d’Épinay-sur-Seine depuis 1967, 1ère circo), Véronique Neiertz (5ème), Claude Bartolone (6ème) et Jacques Mahéas (alors Maire de Neuilly-sur-Marne depuis 1977, 9ème)

Les résultats de 1986 sont les suivants :
Liste PS :29,1 % et 4 sièges
Liste RPR : 22,4 % et 3 élus
Liste PCF : 18,7 % et 3 élus
Liste FN : 14,5 % et 2 élus
Liste UDF : 9,8 et 1 élu

Liste PSU : 2,3 %
Liste LO : 1,4 %
Autres : 1,8 %

La gauche parlementaire totalisa donc 47,8 % et 7 sièges avec une première : le leadership du PS.
La droite parlementaire classique (RPR-UDF) totalisa 32,2 %. Avec le FN, on a 46,7 %

Du côté des élus, on a :
-au PS : Gilbert Bonnemaison (tête de liste), Claude Bartolone, Véronique Neiertz, et Jacques Mahéas sont réélus.

-chez le RPR : Robert Pandraud, Eric Raoult (alors Maire-Adjoint du Raincy depuis 1983)et Jacques Oudot sont élus

-chez le PCF : Jean-Claude Gayssot (alors conseiller municipal de Bobigny de puis 1977 et remplaçant de fait de Maurice Nilès), Muguette Jacquaint (alors députée depuis 1981 comme suppléante de Jack Ralite et adjoint à la Courneuve depuis 1977)
et François Asensi (alors conseiller municipal d'Aulnay-sous-Bois) sont élus.

- au FN : François Bachelot (beau-frère d'une certaine Roselyne...) et Roger Holeindre sont élus

- UDF: Didier Bariani est élu

On notera que deux élus du département seront nommés au Gvt :
Didier Bariani comme Secrétaire d’État auprès du Ministre des Affaires Etrangères. Il laisse le suivant sur la liste, Jean-Jack Salles (Maire des Lilas depuis 1983), siéger.

Robert Pandraud est nommé ministre délégué à la Sécurité. Christian Demuynck (alors Maire de Neuilly-Plaisance depuis 1983) devient ainsi député.
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Re: Elections législatives de 1986

Messagede Pullo » Mar 6 Nov 2012 22:11

Avant de poursuivre la présentation des résultats par département que Ploumploum a commencée, je souhaite revenir sur le mode de scrutin. Dans un livre édité par les PUF quelques mois après les élections, Mars 1986, la drôle de défaite de la gauche, sous la direction d'Élisabeth Dupoirier et Gérard Grunberg, Olivier Duhamel (fils de Jacques et futur député européen PS) avait réalisé une simulation pour voir quelle aurait été la physionomie de l'Assemblée nationale si le découpage électoral en vigueur en juin 1981 avait été maintenu, avec les résultats de mars 1986 transposés dans les 491 circonscriptions. Voici le résultat ci-dessous :
Image

On voit que le PCF aurait eu 15 sièges sur 491 (contre 35 dans l'Assemblée de 1986, et 44 dans celle de 1981), le PS, le MRG et les DVG 157 sièges (contre 214 en 1986, et 289 en 1981), le RPR, l'UDF et les DVD 314 sièges (contre 291 en 1986, et 158 en 1981) et le FN 5 sièges (contre 35 en 1986, et aucun en 1981). Comme le dit Olivier Duhamel, les estimations sont à prendre avec prudence, mais restent plausibles. En tout cas, elles montrent clairement que la mise en place de la proportionnelle départementale, ou semi-proportionnelle selon l'expression de Duhamel, a bien limité l'ampleur de la victoire de la droite parlementaire qui, au scrutin majoritaire, aurait raflé près des deux tiers des sièges avec le découpage de 1981...
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Re: Elections législatives de 1986

Messagede Pullo » Mer 7 Nov 2012 16:01

Intéressons-nous au résultats de la capitale. Comme je l'ai dit dans le premier post de ce sujet, le nombre de députés était passé de 31 à 21 pour tenir compte des évolutions démographiques en France. Depuis la Seconde guerre mondiale, Paris n'avait pas arrêté de perdre des habitants (2,8 millions en 1954, 2,1 millions en 1982). Les 31 députés sortants, dans l'ordre du numéro de circonscription, sont les suivants :
Pierre-Charles Krieg (RPR), Jacques Dominati (UDF-PR, élu lors d'une partielle en janvier 1982), Jean Tibéri (RPR), Pierre Bas (RPR), Edouard Frédéric-Dupont (CNIP, rallié au FN), Maurice Couve de Murville (RPR), Gabriel Kaspereit (RPR), Claude-Gérard Marcus (RPR), Georges Sarre (PS), Ghislaine Toutain (PS), Paul Pernin (UDF), Pierre de Bénouville (RPR), Louis Moulinet (PS, suppléant de Nicole Questiaux, ministre de la Solidarité nationale dans le gouvernement Mauroy), Serge Blisko (PS, suppléant de Paul Quilès, ministre de la Défense depuis septembre 1985), Yves Lancien (RPR), Roger Rouquette (PS, suppléant d'Edwige Avice, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense depuis juillet 1984, et dont le mari est le cousin de Roselyne Bachelot...), Bernard Rocher (RPR, suppléant du frère de Françoise Dolto, Jacques Marette, décédé en avril 1984), Nicole de Hauteclocque (RPR), Jacques Toubon (RPR), Georges Mesmin (UDF-CDS), Gilbert Gantier (UDF-PR), Bernard Pons (RPR), Jean de Préaumont (RPR), Hélène Missoffe (RPR), Claude Estier (PS), Bertrand Delanoë (PS), Lionel Jospin (PS), Manuel Escutia (PS), Alain Billon (PS), Michel Charzat (PS), Jean-Paul Planchou (PS).

Tous ne se représentaient pas dans leur département d'élection. A gauche, Roger Rouquette et Manuel Escutia ne se représentaient pas (faute d'investiture dans le cas du second). Claude Estier a préféré attendre les sénatoriales de septembre pour redevenir parlementaire. Bertrand Delanoë avait tenté un parachutage dans le Vaucluse, mais la fédération locale lui avait refusé l'investiture, et il avait renoncé à revenir à l'Assemblée. Jean-Paul Planchou avait été investi dans la Mayenne, mais sa condidature avait provoqué la dissidence du maire de Laval, André Pinçon, qui s'est fait élire à ses dépens. Seule Ghislaine Toutain devait réussir son parachutage, dans la Marne cette fois. A droite, Pierre Bas, Yves Lancien et Bernard Rocher ne s'étaient pas représentés, et Maurice Couve de Murville avait choisi de se faire élire au Sénat. Quant à Jean de Préaumont et Hélène Missoffe, ils furent parachutés en banlieue parisienne, respectivement dans l'Essonne et le Val-d'Oise. En septembre, Hélène Missoffe devenait sénatrice du Val-d'Oise.

Le 16 mars, 16 listes se disputent les voix d'1 250 484 inscrits, dont 918 190 ont exprimé leur vote. Les résultats sont les suivants :
3 listes d'extrême gauche : 8901 voix, 0,96%, aucun siège
PCF : 41 881 voix, 4,56%, aucun siège
PS : 293 597 voix, 31,97%, 8 sièges
2 listes DVG : 894 voix, 0,09%, aucun siège
2 listes écologistes : 16 185 voix, 1,76% (dont 1,43% pour la liste des Verts conduite par René Dumont), aucun siège
RPR : 321 459 voix, 35,01%, 8 sièges
UDF : 108 705 voix, 11,83%, 3 sièges
4 listes DVD : 25 635 voix, 2,79% (dont 2,57% pour la liste La France en tête de Marie-France Garaud), aucun siège
FN : 100 933 voix, 10,99%, 2 sièges

Comme on le voit, malgré la réélection triomphale de Jacques Chirac aux municipales de 1983, l'écart entre RPR et PS n'était pas énorme. La droite parlementaire, avec 49,64%, dominait la gauche de gouvernement (36,63%), mais à cause de la poussée du FN, ne dépassait pas les 50%, alors qu'elle était majoritaire en juin 1981 (52,44%). Les heureux élus, dans l'ordre
de placement sur la liste, sont les suivants :
PS : Lionel Jospin, Paul Quilès, Georges Sarre, Michel Charzat, Edwige Avice, Gérard Fuchs (président de l'Office national de l'immigration), Gisèle Stievenard (conseillère de Paris), Louis Moulinet.
RPR : Jacques Toubon, Jean Tibéri, Edouard Balladur (dont c'est le premier mandat électif), Bernard Pons, Alain Juppé, Pierre de Bénouville, Gabriel Kaspereit, Claude-Gérard Marcus.
UDF : Jacques Dominati, Georges Mesmin, Gilbert Gantier.
FN : Jean-Marie Le Pen, Edouard Frédéric-Dupont.

La nomination dans le gouvernement Chirac d'Edouard Balladur, d'Alain Juppé et de Bernard Pons (respectivement à l'Economie, au Budget et aux DOM-TOM), allait permettre à Jacques Féron (CNIP), René Béguet (DVD) et à Françoise de Panafieu d'entrer à l'Assemblée. Quant à Lionel Jospin, il devait quitter la capitale pour se faire élire en septembre dans la Haute-Garonne, où l'élection de mars avait été annulée en juillet par le Conseil constitutionnel, tout comme celle de Haute-Loire Haute-Corse.
Dernière édition par Pullo le Mer 7 Nov 2012 18:16, édité 3 fois.
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Re: Elections législatives de 1986

Messagede Zimmer » Mer 7 Nov 2012 16:49

Pullo a écrit:Bertrand Delanoë avait tenté un parachutage dans le Vaucluse, mais la fédération locale lui avait refusé l'investiture, et il avait renoncé à revenir à l'Assemblée.


La candidature de Bertrand Delanoë avait également été envisagée dans les Deux-Sèvres après le décès, à la fin de l'année 1985, du député-maire socialiste de Niort, René Gaillard. Le futur maire de Paris avait cependant renoncé à tenter ce parachutage après sa mésaventure avec les socialistes du Vaucluse.

Pullo a écrit:PCF : 41 881 voix, 4,56%, aucun siège


Le PCF, avec l'ancienne députée du 13ème arrondissement Gisèle Moreau comme tête de liste, avait échoué (de peu) à reconquérir un siège après avoir perdu en 1981 ceux qu'il détenait avec le scrutin majoritaire. En septembre 1986, avec une liste autonome aux élections sénatoriales, il devait également perdre ses deux sièges de sénateur et être ainsi privé, pour la première fois depuis la Libération, de toute représentation parlementaire à Paris.

Pullo a écrit:Quant à Lionel Jospin, il devait quitter la capitale pour se faire élire en septembre dans la Haute-Garonne, où l'élection de mars avait été annulée en juillet par le Conseil constitutionnel, tout comme celle de Haute-Loire.


C'est en Haute-Corse et non en Haute-Loire que les élections législatives avaient également été annulées.
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Re: Elections législatives de 1986

Messagede Pullo » Mer 7 Nov 2012 18:28

On reste en région parisienne et on se penche sur le 92. Le département, contrairement au 93, garde le même nombre de députés. Les 13 députés sortants, dans l'ordre du numéro de circonscription, sont les suivants :
Jacques Brunhes (PCF), Georges Tranchant (RPR), Dominique Frelaut (PCF), Parfait Jans (PCF, le dernier maire de gauche à Levallois-Perret), Charles Deprez (UDF-PR), Florence d'Harcourt (CNIP, puis UDF), Jacqueline Fraysse-Cazalis (PCF), Jacques Baumel (RPR), Claude Labbé (RPR), Georges Gorse (RPR), Guy Ducoloné (PCF), Georges Le Baill (PS, conseiller municipal de Fontenay-aux-Roses), Philippe Bassinet (PS, conseiller municipal de Montrouge).

Le 16 mars, 10 listes se disputent les voix de 816 860 inscrits, dont 615 507 ont exprimé leur vote. Les résultats sont les suivants :
3 listes d'extrême gauche : 11 033 voix, 1,79%, aucun siège
PCF : 66 185 voix, 10,75%, 1 siège
PS : 173 952 voix, 28,26%, 4 sièges
1 liste écologiste : 12 470 voix, 2,02%, aucun siège
RPR : 190 943 voix, 31,02%, 5 sièges
UDF : 90 061 voix, 14,63%, 2 sièges
FN : 69 529 voix, 11,29%, 1 siège
POE (le parti de Jacques Cheminade) : 1334 voix, 0,21%, aucun siège.

On assiste à un net décrochage du PCF, dont les candidats réunissaient plus de 20% des voix dans le département en 1981,
qui se retrouve derrière le FN, et ne garde qu'un seul de ses cinq sortants, alors que le PS se maintient par rapport à 1981 (30,24%), garde ses deux sortants et gagne deux sièges. Comme dans le reste de l'Ile-de-France, le RPR domine nettement l'UDF, et le FN fait un score supérieur à sa moyenne nationale. Les heureux élus, dans l'ordre de placement sur la liste, sont les suivants :
PCF : Guy Ducoloné.
PS : Philippe Bassinet, Georges Le Baill, Michel Sapin (l'un des trois députés sortants de l'Indre, où sa réélection était compromise puisqu'il n'avait pas la tête de liste, donnée à André Laignel), Michel Margnes (conseiller référendaire à la Cour des Comptes).
RPR : Claude Labbé, Georges Gorse, Jacques Baumel, Georges Tranchant, Patrick Devedjian.
UDF : Charles Deprez, Florence d'Harcourt.
FN : Jean-Pierre Stirbois (parachuté depuis Dreux, sa femme a pris la tête de la liste FN en Eure-et-Loir, sans être élue).

Pour l'anecdote, de futurs députés lors des législatures suivantes figuraient sur les listes en concurrence : Janine Jambu (maire de Bagneux) et Marie-Georges Buffet (alors conseillère municipale de Châtenay-Malabry) pour le PCF, Patrick Balkany et Nicolas Sarkozy (qui étaient juste après leur camarade Devedjian sur la liste) pour le RPR, et André Santini pour l'UDF.
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Re: Elections législatives de 1986

Messagede Zimmer » Mer 7 Nov 2012 20:36

Ca n'a pas été mentionné précédemment mais on peut aussi le rappeler : en même temps que les élections législatives, avaient eu lieu, le 16 mars 1986, les premières élections régionales, cela à la suite de la loi de décentralisation de 1982. Dans beaucoup de départements, ces élections avaient pu servir de "lot de consolation" à des députés sortants qui n'avaient pas pu être placés en position éligible pour les législatives (notamment ceux du PS qui étaient les plus nombreux) en leur permettant de décrocher un mandat de conseiller régional.

Pour compléter ce qui a été écrit sur le mode de scrutin des élections législatives, on peut préciser que le seuil minimum pour qu'une liste puisse obtenir des élus était de 5 % des suffrages exprimés, ce qui n'avait pas beaucoup de signification dans les départements ne comptant que deux, trois ou même un peu plus de députés à élire, c'est-à-dire leur très grande majorité (pour les élections régionales organisées au niveau départemental, le seuil minimal était également de 5 %).
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Re: Elections législatives de 1986

Messagede ploumploum » Jeu 8 Nov 2012 10:03

Passons au Val-de-Marne :

12 sièges sont à pourvoir contre 8 auparavant.

En 1981, 6 sièges étaient revenus à la gauche :
Du côté du PCF, on comptait Georges Marchais (député depuis 1973, 1ère circo), et Georges Gosnat (ancien membre du Gvt Bidault, il avait succédé à Thorez en 1964. Il décède en 1982. Remplacé par Paul Mercieca ,3ème circo)

Au PS : Pierre Tabanou (Maire de l'Hay-les-Roses, il avait conquis la 2ème circo, celle de Charles Fiterman), Joseph Franceschi sur la 4ème, Laurent Cathala ( alors Maire de Créteil depuis 1977) sur la 5ème et Paulette Nevoux sur la 8ème.

Pour le RPR, Robert André Vivien (alors Maire de Saint-Mandé depuis 1983 et ancien membre du Gvt Chaban-Delmas) ,avait conservé son siège (7ème), tout comme Roland Nungesser (alors Maire de Nogent sur Marne depuis 1959 et ancien membre du du Gvt Pompidou) sur la 6ème.

Les résultats de 1986 sont les suivants :
Liste PS-MRG:28,8 % et 4 sièges
Liste RPR : 23 % et 3 élus
Liste PCF : 16 % et 2 élus
Liste UDF : 14,7 et 2 élus
Liste FN : 11,6 % et 1 élu
Liste Les Verts : 3 %

Autres : 3,3

Les heureux élus sont :
PS : Joseph Franceschi/ Laurent Cathala/ Roger-Gérard Schwartzenberg (MRG)/.Paulette Nevoux

RPR : Robert-André Vivien/ Roland Nungesser/ Christiane Papon

PCF : Georges Marchais/ Paul Mercieca

UDF : Alain Griotteray (alors Maire de Charenton-le-Pont depuis 1973, il redevient député après une absence de 13 ans au Palais Bourbon : il avait été battu en 1973 par le socialiste Joseph Franceschi ) /Jean-Jacques Jégou

FN : Olivier d'Ormesson (décédé récemment)

La gauche parlementaire totalisa donc 44,8 % et 6 sièges
La droite parlementaire classique (RPR-UDF) totalisa 37,4 %. Avec le FN, on a 49 %
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Re: Elections législatives de 1986

Messagede Pullo » Jeu 8 Nov 2012 12:17

Maintenant, passons à la grande couronne, avec le département de Seine-et-Marne. Le département passe de 5 à 9 députés. Les 5 députés sortants, dans l'ordre du numéro de circonscription, sont les suivants :
Alain Vivien (PS, connu pour son rôle dans la lutte contre les sectes), Jean-Pierre Fourré (PS, qui a refait parler de lui récemment avec un livre sur Jaurès), Robert Le Foll (PS, maire de Crégy-lès-Meaux), Alain Peyrefitte (RPR, battu en juin 1981, revenu à l'Assemblée après une partielle en janvier 1982), Didier Julia (RPR).

Le 16 mars, 11 listes se disputent les voix de 584 506 inscrits, dont 428 657 ont exprimé leur vote. Les résultats sont les suivants :
2 listes d'extrême gauche : 7950 voix, 1,85%, aucun siège
PCF : 37 619 voix, 8,77%, 1 siège
PS : 131 282 voix, 30,62%, 3 sièges
Verts : 9 313 voix, 2,17%, aucun siège
RPR : 120 407 voix, 28,08%, 3 sièges
UDF-CDS : 49 253 voix, 11,49%, 1 siège
UDF-PR : 13 941 voix, 3,25%, aucun siège
2 listes DVD : 7860 voix, 1,83%, aucun siège
FN : 51 032 voix, 11,90%, 1 siège

Le PCF retrouve dans le département le siège qu'il avait perdu en juin 1981. Le PS garde ses 3 sièges, et le RPR domine l'UDF. Celle-ci, qui a la présidence du conseil général et 3 des 4 sièges de sénateur, est déchirée entre partisans de VGE et de Raymond Barre qui, comme l'ex président, ne cache pas ses ambitions présidentielles. Ici, les partisans de Barre l'emportent, mais leur liste est devancée par le FN, et ce pour le plus grand profit du RPR. Les heureux élus, dans l'ordre de placement sur la liste, sont les suivants :
PCF : Gérard Bordu (ex député, battu en 1981, maire de Chelles de 1977 à 1983).
PS : Alain Vivien, Robert Le Foll, Jean-Pierre Fourré.
RPR : Alain Peyrefitte, Didier Julia, Guy Drut (alors conseiller de Paris, il se parachute dans le 77).
UDF-CDS : Jean-Jacques Hyest (éphémère président du conseil général du 77, juste avant le passage à gauche du département)
FN : Jean-François Jalkh
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Re: Elections législatives de 1986

Messagede Pullo » Jeu 8 Nov 2012 14:20

On reste dans la grande couronne, et on se penche sur les Yvelines. Comme les autres départements de la grande couronne, le 78 gagne des sièges, qui passent de 8 à 12. Les 8 députés sortants, dans l'ordre du numéro de circonscription, sont les suivants :
Jean Le Gars (PS), Michel Péricard (RPR), Martine Frachon (PS, suppléante de Michel Rocard), Marc Lauriol (RPR, député d'Algérie de 1958 à 1962, avant de s'installer dans les Yvelines), Etienne Pinte (RPR), Robert Wagner (RPR, maire de Vélizy-Villacoublay), Bernard Schreiner (PS, conseiller municipal de Mantes-la-Jolie), Guy Malandain (PS, alors maire adjoint d'Elancourt).

Marc Lauriol avait choisi de se faire élire au Sénat, et c'est sur sa liste que Gérard Larcher a fait son entrée dans la Haute Assemblée en septembre 1986. Le 16 mars, 11 listes se disputent les voix de 750 037 inscrits, dont 568 112 ont exprimé leur vote. Les résultats sont les suivants :
3 listes d'extrême gauche : 7466 voix, 1,31%, aucun siège
PCF : 36 249 voix, 6,38%, 1 siège
PS : 176 383, 31,04%, 4 sièges
Verts : 11 707 voix, 2,06%, aucun siège
RPR : 166 264 voix, 29,26%, 4 sièges
UDF dissident : 59 133 voix, 10,41%, 1 siège
UDF-CDS : 50 648 voix, 8,91%, 1 siège
FN : 59 103 voix, 10,40%, 1 siège
POE : 1 159, 0,20%, aucun siège

Avec plus de 48%, la droite parlementaire dominait nettement la gauche parlementaire, sous les 40%. Si elle avait fait une liste d'union, elle aurait peut-être eu un siège de plus, celui qui a été gagné à la plus forte moyenne par le PCF. Comme dans le 77, les divisions entre barristes et giscardiens ont provoqué des dissidences qui ont profité aux listes concurrentes. Comme dans le 77, les barristes l'ont emporté sur les giscardiens, mais de façon moins écrasante. Les heureux élus, dans l'ordre de placement sur la liste, sont les suivants :
PCF : Jacqueline Hoffmann.
PS : Michel Rocard, Martine Frachon, Bernard Schreiner, Guy Malandain.
RPR : Michel Péricard, Franck Borotra (alors adjoint au maire de Versailles), Robert Wagner, Etienne Pinte.
UDF dissident : Christine Boutin (alors adjointe au maire de Rambouillet après avoir été maire d'Auffargis).
UDF-CDS : Paul-Louis Tenaillon (président du conseil général du 78, décédé récemment).
FN : Georges-Paul Wagner (militant monarchiste, et qui était l'avocat de Jean-Marie Le Pen).

Le décès, en avril 1988, de Robert Wagner, permit au maire de Poissy, Jacques Masdeu-Arus, d'entrer à l'Assemblée. Le nouveau député devait prolonger en juin de la même année, face à Martine Frachon, son passage au Parlement.
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