de Zimmer » Mer 14 Juil 2010 08:59
Depuis le grave échec du Modem aux dernières élections régionales, François Bayrou, qui paraît plus isolé et marginalisé que jamais, semble esquisser un rapprochement avec Nicolas Sarkozy. Les deux hommes se sont rencontrés à plusieurs reprises au cours de ces derniers mois et dernières semaines, le président du Modem ayant même été reçu deux fois à l'Elysée. A la fin du mois de juin, ce dernier a même reconnu "avoir changé de ton" avec le président de la République.
Le Bayrou de l'élection présidentielle de 2002 et surtout de celle de 2007 n'était pas sans rappeler le Lecanuet de l'élection présidentielle de 1965, qui lui aussi, à l'époque, prétendait incarner un centre autonome et capable d'accéder par lui-même aux plus hautes marches du pouvoir. On sait ce qu'il en advint : quelques années plus tard, en 1974, ce dernier devenait ministre de Giscard d'Estaing, après l'avoir soutenu à l'élection présidentielle, et rejoignait ainsi définitivement la droite de gouvernement, dont il était issu.
Bayrou n'a, aujourd'hui, plus le vent en poupe dans l'opinion. Une éventuelle candidature de De Villepin à la prochaine élection présidentielle, tout comme la montée en puissance d'Europe Ecologie, semblent boucher l'espace politique qu'il pouvait prétendre occuper jusqu'à présent. Sa faiblesse électorale paraît l'avoir rendu complètement inutile aux yeux d'une partie des leaders du PS qui avaient pu, à un moment, envisager une alliance avec lui. Ce parti préfère désormais lorgner vers une alliance avec le rassemblement écologiste, alliance qui paraît, somme toute, plus naturelle pour lui. A l’inverse, même affaibli, il pourrait devenir un allié utile pour Sarkozy, qui devra sans doute élargir sa base électorale vers le centre, s’il veut se donner quelques chances de réélection en 2012.
Dans ces conditions, Bayrou, s’il veut survivre politiquement, n’a sans doute plus d’autre choix que de se rallier à la majorité présidentielle actuelle. C’est, en tout cas, ma conviction. Je me demande même parfois s’il sera à nouveau candidat à l’élection présidentielle de 2012. La question est donc de savoir quand ce ralliement (qui prendrait probablement la forme d’une entrée au gouvernement) pourrait intervenir : avant ou après 2012 ?