Election municipale partielle de Noisy le Sec (93)

[BeN]

Nouvelles élections en vue à Noisy-le-Sec, après une explosion de la majorité
Avec l'AFP | 01/10/2010 |

Treize élus municipaux communistes de Noisy-le-Sec ont démissionné le 1er octobre, une quinzaine de jours après le départ des Verts, ce qui va entraîner l'organisation de nouvelles élections dans cette ville de 39.000 habitants de la Seine-Saint-Denis.

Lors d’un conseil municipal jeudi 30 septembre au soir, les treize élus du groupe de « la gauche qui vous ressemble et vous rassemble » (PCF, Lutte ouvrière, mouvement Affirmation) ont annoncé leur démission. Les six élus Verts et un divers gauche avaient fait de même à la mi-septembre.
Vingt élus des 30 de la majorité, sur un total de 39 conseillers, ont donc démissionné, ce qui va entraîner l’organisation de nouvelles élections par le préfet, certainement dans les trois mois à venir.

« Nous avons donné aujourd’hui (vendredi 1er octobre) nos lettres de démission à Alda Pereira-Lemaître », maire PS de la ville depuis mars 2008, a dit le chef de file des communistes et alliés, Gilles Garnier. « Nous étions de plus en plus confrontés à un mur et (…) à un système relativement autocratique », a-t-il dénoncé, expliquant que les « frictions » portaient notamment sur le tramway, sur la police municipale et sur « la manière de gérer le personnel communal ».
Mme Pereira-Lemaître n’a pu être jointe.

Le président des élus socialistes et adjoint aux Finances, Jean-Paul Lefèvre, a expliqué que « cette majorité (était) très compliquée à gérer puisqu’aucun des trois groupes n’avait un poids vraiment dominant ».
Mme Pereira-Lemaître a annoncé qu’elle serait candidate aux élections, a-t-il rapporté.

« Ce qui se passe est extrêmement violent et je suis profondément écoeurée du spectacle qu’on donne à l’extérieur », a déploré Nicole Rivoire (Modem), chef de file de l’opposition qui compte 9 élus, qui a précédé Alda Pereira à la mairie de Noisy-le-Sec.

Mme Pereira-Lemaître avait remporté les élections avec une liste de gauche plurielle, alliant au deuxième tour, communistes, verts et socialistes.

[maxxx]

La question est de savoir si la division de la gauche conduira à la formation de plusieurs listes et au come-back de l'ancienne maire Modem (franche droite du Modem) Nicole Rivoire : cela ne ferait rien que la deuxième fois que cette dernière s'empare de la commune à l'occasion d'une municipale partielle.
Etant donné les rapports de forces (notamment en vue des sénatoriales), l'UMP a tout intérêt à refaire l'union de 2008 avec le Modem-centre droit (cette alliance n'avait pas échoué de beaucoup à garder la mairie).

En tout cas, il faut croire qu' Elisabeth Guigou n'a pas énormément de chance à l'échelon municipal...

[Jean-Philippe]

Une quadrangulaire PS-PC-Verts-droite est envisageable et même probable. Verts et communistes pourront peu-être s'entendre au second tour. Le PS serait bien inspiré de changer de tête de liste, sauf s'il s'agit d'une querelle qui n'a pas eu beaucoup d'impacts sur la gestion municipale (ce dont je doute).

Si à gauche, chacun part aux élections de son côté, et que la droite part unie, le risque de voir la ville basculer est très grand. Le contexte national pèsera peu dans ce cas, à l'instar des élections de Vert-le-Petit.
Cela peut coûter cher aux sénatoriales de 2011 dans un contexte où chaque siège non gagné par la gauche éloigne ses chances de faire basculer la majorité de la Haute-Assemblée.

[maxxx]

Cela peut coûter cher aux sénatoriales de 2011 dans un contexte où chaque siège non gagné par la gauche éloigne ses chances de faire basculer la majorité de la Haute-Assemblée.

Effectivement, malgré un contexte national défavorable voire très défavorable, les dernières élections partielles au niveau local (depuis mai-juin 2010) redonnent de l'espoir à la droite, et en plus dans des départements qui verront leur représentation sénatoriale se renouveler l'an prochain (la Loire avec la prise de Charlieu, l'Essonne avec la prise de Vert-le-Petit et les reprises en Idf de Cesson et Gargenville) sans compter les gains cantonaux (Ploermel et Amiens 5)...

Il faudra surveiller de près cette élection municipale à Noisy-le-Sec, dans une ville où la droite est plus forte que dans la plupart des autres villes de Seine-Saint-Denis...

En tout cas, la gauche connait dans certaines villes des turbulences en ce moment (Saint Estève, Charlieu, Noisy sont de bons exemples même si les motifs sont divers).

[Zimmer]

Ce prochain retour aux urnes des noiséens était devenu inévitable, après la grave crise municipale que connaissait cette ville depuis plusieurs mois et qui était déjà évoquée dans ce topic.

Dans un certain nombre de communes de la Seine-Saint-Denis, les rapports sont très tendus, souvent depuis de nombreuses années, entre le PS, le PCF et, également dans certains endroits, les Verts, et le moins que l'on puisse dire est que ces tensions ne se sont pas vraiment atténuées depuis notamment que le PS a ravi la présidence du conseil général au PCF en 2008.

A Noisy-le-Sec, le PS et le PCF (dont le chef de file, le conseiller général réélu en 2008, Gilles Garnier, est très présent sur le terrain) font à peu près jeu égal et la bataille devrait être particulièrement âpre, à gauche. Il n'est, en effet, pas certain qu'une entente soit possible pour le second tour.

C'est vrai que la défaite, en 2008, de Nicole Rivoire (Modem), qui avait conquis un peu par surprise cette commune historiquement communiste, lors d'une élection municipale partielle en janvier 2003, n'avait rien eu d'humiliante. Elle reste sans doute la meilleure candidate possible pour la droite, son principal handicap étant son âge (72 ans).

[BeN]

Noisy le sec est resté pendant longtemps communiste ; en fait depuis l’avant guerre. Elle a changé de bord en 2003 à l’occasion d’une première élection partielle. Celle-ci avait été provoqué par une erreur matérielle de la Préfecture de Seine Saint-Denis qui avait laissé se présenter une même personne sur deux listes différentes (RPR et FN) : ce qui est interdit bien sûr par la loi. Un recours formulé à l’époque par Oliver DELEU, actuel opposant UMP, avait été suivi par le Conseil d’Etat et une municipale avait été organisée en janvier 2003.

Le sujet de cette campagne électorale éclair, à forte abstention, où la droite partit unie, se focalisa sur les transports, et plus particulièrement le tracé d’un tramway en centre ville. La mobilisation des riverains et commerçants permit à Nicole RIVOIRE (alors UDF) de l‘emporter sur la liste du PCF Jean-Louis MONS d’une courte tête (environ 200 voix).

Par la suite, la nouvelle majorité ne s’imposera pas pour les scrutins suivants (régionales, européennes, présidentielle et législatives) où à chaque fois l’union des droites ne réussit pas à convaincre les électeurs de voter pour leurs partis. Le jeu de l’obstruction pour le tracé du Tramway qui empêcha la Région d’avancer ; les difficultés internes entre colistiers et l’animosité des fonctionnaires municipaux donna au final, une ambiance délétère dans la ville.

Pendant ce temps là, les forces de gauche ont multiplié les recours et autres difficultés administratives pour tous les projets de la Majorité. L’implication de Elisabeth GUIGOU, député de la circonscription, l’union malgré tout scellée entre les gauches (socialistes, communistes, alternatifs et verts), et la propulsion d’une tête de liste inconnue et se réclamant de la société civile a permis, en effet d’une courte tête, de ravir la ville au second tour.

Les circonstances actuelles dans cette ville de 39 000 habitants, et le contexte national peut normalement faire penser que la gauche va l’emporter lors du scrutin des 5 et 12 décembre prochains. Mais, laquelle ?

On peut imaginer à coup sûr un maintien au second tour de deux listes de gauche. Vu les psychodrame qui a mené à la démission collective, il est inenvisageable qu’il se retrouve entre le 5 et le 12 décembre. Tous tablent sur le contexte national pour ne pas avoir à craindre la droite sarkozyste et pouvoir régler leurs comptes entre amis. Si la droite arrive de nouveau à faire l’union, elle peut éventuellement faire la surprise mais cela semble complexe. En 2003, le second tour avait été un duel, et la victoire difficile. Aujourd’hui, elle doit faire plus de 34 % avec une abstention qui dépassera la moitié des inscrits. Cela lui fait un peu plus de 3 500 personnes à mobiliser…

[SALVAT]

Juste une petite correction au propos de Jean-Philippe sur les conséquences positives pour la droite d'un gain de Noisy le Sec sur les résultats des sénatoriales dans ce département : il n'y en aurait pas étant donné que l'élection sénatoriale dernière (2004) s'est déroulée postérieurement à l'élection de Madame Rivoire à la mairie de Noisy (élection partielle de 2003).
Si la gauche garde Noisy (cela semble aujourd'hui compromis) elle gagnerait 23 voix de grands électeurs par rapport à 2004 et la droite en perdrait autant, si la droite gagne cette prochaine partielle, elle ne gagne rien par rapport à 2004.
Bertrand SALVAT

[Jean-Philippe]

Contrairement à ce qu'a annoncé Max 25 dans l'autre sujet sur Noisy http://www.politiquemania.com/forum/politique-locale-f17/demission-des-verts-conseil-municipal-noisy-sec-t545.html#p4004, peut-être influencé par cette page :
http://www.lepost.fr/article/2010/10/14/2264270_la-maire-socialiste-sortante-ne-presente-pas-sa-candidature-au-vote-des-militants-de-sa-section.html, la maire sortante ne s'est pas présenté au scrutin interne au sein de la section locale du PS. En effet, pour les villes de plus de 20000 habitants, c'est la fédération départementale du PS qui tranche.
Par contre, elle sera la candidate officielle de la fédération, avec le soutien du PRG et du MRC.

La tête de liste socialiste, désignée par 48 militants locaux qui ont voté (très peu il faut le reconnaître), est Jean-Paul Lefebvre, 7e adjoint au maire (en charge notamment des finances) et président du groupe socialiste au conseil municipal avant le clash des dernières semaines. En 2008, il est arrivé 3e aux cantonales, derrière le PC et l'UMP. Il a le soutien d'Elisabeth Guigou, qui s'oppose ainsi à Claude Bartolone. http://www.93sang30.com/2010/10/noisy-le-sec-au-coeur-dune-bataille-entre-elisabeth-guigou-et-claude-bartolone/
Ira-t-il jusqu'au bout de sa démarche ?

Sur cette page d'un blog favorable à la maire sortante, toutes les têtes de liste possibles sont citées : à droite notamment, le fils de l'ancienne maire, Laurent Rivoire, est soutenu par les centristes (Modem et NC) contre Olivier Deleu (UMP), battu aux cantonales de 2008.
http://www.93sang30.com/2010/10/decembr ... sy-le-sec/

En tout cas, cela risque de faire 4 listes à gauche : une PC (menée soit par le conseiller général Gilles Garnier, devancé par la liste PS de 52 voix au 1e tour de 2008, soit par Roland Pavot, 1e adjoint sortant, plus présent sur le terrain semble-t-il), 1 écolo (menée par Anne Déo) et 2 socialistes.

A suivre

Edit par Vincent le 15/10/2010 à 17:12 : Modification du lien interne vers le sujet dédié à la démission des Verts à Noisy-le-Sec.

[Max25]

@Jean-Philippe: Merci pour cette rectification.

[Zimmer]

Dans sa dernière lettre adressée aux noiséens, la maire sortante, Alda Pereira Lemaitre, confirme que le scrutin se déroulera les 5 et 12 décembre prochain. Il est en effet quasiment certain qu'il y aura un second tour.

Le PCF et les Verts ont annoncé, le 14 octobre, leur décision de présenter une liste commune dès le premier tour : sans surprise, celle-ci sera conduite par le communiste Gilles Garnier et la verte Anne Déo y figurera en deuxième position.




Je ne crois pas en la présence de deux listes socialistes.

Toujours à gauche et malgré leurs profondes divisions qui ont conduit à cette nouvelle élection, je ne pense pas non plus qu'il y aura un maintien, au second tour, des deux listes issues de la majorité sortante.

Enfin, compte tenu du contexte politique et social actuel au niveau national, je ne crois pas que la droite soit en mesure de reconquérir cette ville.

Message édité pour insérer la vidéo relative à l'annonce d'une liste commune PCF-Verts pour le premier tour