Aix : Maryse Joissains gagne le 3e tourPublié le mercredi 14 juillet 2010 à 17H22
Le Conseil d'État a rejeté, hier, le recours en annulation formé par Alexandre Medvedowsky. La vie reprend son coursAprès deux années sous haute tension, Maryse Joissains vient de gagner la dernière bataille. Elle est maire d'Aix jusqu'en 2014.
Photo S.G. Le recours a fait pschiiiiiiit. Pourtant, Alexandre Medvedowsky (PS) avait de bonnes raisons d'y croire: un faible écart de voix, une campagne plus qu'agitée dans la foulée d'une élection annulée, un dossier étayé. Rien à faire. Le Conseil d'État a annoncé, hier, le rejet de sa requête en annulation et donc confirmé dans son fauteuil de maire Maryse Joissains (UMP).
Les magistrats ont retenu les conclusions du rapporteur public. Et annulé 45 suffrages, ramenant l'écart entre les deux prétendants à 142 au lieu de 187. Le travail de romain des militants PS, qui ont épluché un listing de plus de 80000 électeurs et comparé une à une plus de 40000 signatures sur les listes d'émargement, a sévèrement buté contre la jurispru dence du Conseil d'État : dans le cadre d'un contentieux électoral, les preuves précises doivent être fournies à la justice dans les cinq jours qui suivent l'élection. "On a fait ce qu'on a pu avec les moyens que l'on avait", soufflait, hier, Alexandre Medvedowsky. En refusant d'examiner les 317 signatures versées au dossier hors délai, le Conseil d'État réglait l'affaire presque d'avance.
Les autres arguments évoqués: la présence du nom de Jean-Louis Borloo sur les bulletins de vote, la diffusion d'une lettre du chef de cabinet de l'Élysée à 5000 rapatriés, un tract dénonçant la privatisation de l'office HLM par Alexandre Medvedowsky n'ont pas été retenus comme des manoeuvres ayant pu troubler la sincérité du scrutin. Même les propos tempétueux de Maryse Joissains envers le Conseil d'État après l'annulation qu'il avait prononcée en 2009? Pour les magistrats, ils "ont dépassé le seuil de la critique susceptible d'être légitimement exprimée à propos d'une décision de justice". Ils auraient pu relever d'un délit pénal. Mais "pour regrettables qu'ils soient, ils n'ont pas été de nature à altérer la sincérité du scrutin". Et vlan. Deuxième service.
Maryse Joissains réagira... à la rentrée Maryse Joissains avait, hier, le triomphe plus que modeste. Ellequi n'aime que trop être entourée des siens dans les hauts comme les bas, était studieuse sur les bancs de l'Assemblée pour voter la loi qui interdit le port de la burqa. "Elle est très satisfaite de la décision, faisait-elle dire par son service de presse. Elle s'exprimera à la rentrée." Dans les rangs de la majorité municipale comme à la Communauté du pays d'Aix, la vie politique va pouvoir reprendre son cours classique. Sans épée de Damoclès -il n'y a désormais plus aucun recours possible. Ni la nécessité d'avoir en permanence des yeux dans le dos pour parer les coups en douce, inhérents à l'imminence d'une campagne électorale.
Fin du feuilleton électoral : Maryse Joissains peut désormais commencer à construire le bilan d'un deuxième mandat. Il lui reste quatre ans et son tempérament de bulldozer, toujours renforcé dans l'épreuve. Autant qu'à l'opposition aixoise pour préparer plus au fond, la prochaine échéance en 2014. D'ici là , il y aura bien quelques galops d'essai l'an prochain aux cantonales, puis en 2012 avec les présidentielles et les législatives. Et Aix repartira pour un tour.
Alexandra DUCAMP
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