Rambouillet : La rancœur de l'UMP En conférence de presse lundi matin, Frédéric Lefebvre a imputé la défaite de la majorité lors de l'élection législative partielle de Rambouillet, dimanche, au défaut d'union de la droite. Face aux journalistes, le porte-parole de l'UMP a très directement visé le Nouveau centre, principal responsable, à ses yeux, de cette embarrassante défaite.A l'UMP, le passage à gauche de la 10e circonscription des Yvelines passe mal, très mal. Historiquement ancré à droite, ce territoire - qui fut de longues années durant la terre d'élection de Christine Boutin - n'aurait jamais dû échapper à la majorité. Et pourtant, la situation locale à Rambouillet, ainsi, vraisemblablement, que le contexte national anxiogène pour le pouvoir en place, ont fait le jeu de l'opposition et de l'écologiste Anny Poursinoff, l'heureuse élue. A l'heure des comptes, Frédéric Lefebvre y ajoute, lui, une autre raison, majeure à ses yeux: la présence au premier tour d'un candidat du Nouveau centre. Pourtant auteur d'un maigre 3% des voix il y a huit jours, Michel Finck, aurait malgré tout "empêché" le sortant soutenu par l'UMP, Jean-Frédéric Poisson, de virer en tête à l'amorce du second tour.
"La majorité s'est privée d'une dynamique possible parce qu'elle est partie divisée à cette élection", a tonné le porte-parole de l'UMP, lundi matin, lors de son traditionnel point presse. "Le bloc de droite et de la majorité était plus important que le bloc de gauche mais ce que tout le monde a retenu c'est que la candidate verte était au premier tour devant le candidat de la majorité", a-t-il ajouté. "Je crois que ça doit servir de leçon à nos partenaires dans la majorité", a encore dit celui qui a considéré la défaite de dimanche de "vraie déception". "Il faut aller unis aux élections", a conclu avec fermeté Frédéric Lefebvre, dans une mise au point qui, dans son esprit, doit servir d'avertissement dans l'optique du scrutin présidentiel de 2012.
La réponse du Nouveau centreSans réelle surprise, le porte-parole de l'UMP rejoint en effet l'analyse de Nicolas Sarkozy, ardent défenseur de la stratégie d'union au premier tour et qui espère toujours pouvoir se dégager le terrain en vue d'un nouveau mandat à la tête du pays. Malheureusement pour lui, ce projet prend, depuis quelques mois, du plomb dans l'aile. Cette même stratégie d'union s'est en effet révélée inefficace lors des dernières élections régionales, largement perdues par la droite. Or, depuis, le Nouveau centre, rallié au chef de l'Etat en 2007, ne manque pas une occasion de se démarquer de l'UMP.
A tel point qu'aujourd'hui, la présence en 2012 d'un candidat issu du mouvement présidé par Hervé Morin s'impose comme l'hypothèse la plus crédible à droite. Et ce, malgré les tentatives du président de la République de tuer ce projet dans l'œuf. Mercredi dernier, à l'Elysée, celui-ci a tenté de raisonner des parlementaires centristes. Sans résultat. "Nous lui avons redit qu'on avait comme tradition d'avoir un candidat centriste depuis 1965", a ainsi rapporté le député-maire d'Agen, Jean Dionis du Séjour, à la sortie des échanges. Le fiasco de Rambouillet ne devrait pas modifier la donne, d'autant qu'en fin de journée, le Nouveau centre, par la voix du député Philippe Viguier, a apporté la contradiction à Frédéric Lefebvre. "Le candidat Nouveau centre qui s'est présenté au premier tour était un dissident, qui n'a obtenu que 3% des suffrages", a précisé l'élu de la Drôme. "Je suis aussi déçu et amer que Jean-Frédéric Poisson mais il ne faut pas chercher de mauvaises raisons à la défaite, ni taper sur les partenaires loyaux de la majorité présidentielle que nous sommes."
Nicolas Moscovici - leJDD.fr
Lundi 12 Juillet 2010
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