Primaire à droite et au centre

[SALVAT]

La primaire lancée par LR aura déjà abouti à un résultat : l'UDI s' est fracassée entre ceux qui veulent y participer pleinement ( soutiens officiels de candidats), ceux qui iront voter, ceux qui qui refusent d'y participer et ceux qui resteront chez eux sans rien en dire.
Les clivages qui préexistaient dans ce regroupement (ou fédération) fragile s'exacerbent et on peut se demander quel est désormais leur point commun.
Mauvais à la veille de législatives, puisque le piège se referme : Maître SARKO refuse tout geste ou cadeau et serre à fond le licou : infusant le germe de la division, il fait en sorte que quelques sortants seront tolérés pour bénéficier de la "bénédiction" (investiture) de LR. Les autres sortants, mal vus, comme les primo candidats UDI auront affaire à une concurrence tous azimuts (LR, Gauche, FN, DVD, DLF, société civile etc...)....
C'est la redite de la brisure-explosion du centre tel qu'il existait sous Bayrou.
La moulinette fonctionnera jusqu'au dernier survivant !

Et dire que le même et son parti appelleront au désistement pour le second tour des législatives de la part de ceux qu'ils auront tenté de matraquer au premier....!
Bertrand SALVAT

[cevenol30]

Concernant l'UDI, il y a effectivement une série de pièges et leur grand partenaire cherche à les manger tout cru! Cette diversité étant toutefois installée dans le paysage, ce ne sera pas si simple: démolir le centre allié, c'est préparer à un moment le terrain à une explosion centriste type Bayrou 2007. Sur la primaire, au point où on en est, des concessions ou un dialogue de la part de l'ex-UMP seraient bienvenus et nécessaires pour permettre un changement sans "perdre la face", cependant il y a un intérêt à court terme à la division.

N'oublions pas tout de même que l'influence du mariage égalitaire n'aura que peu d'impact sur les résultats de la Primaire, ou alors à la marge, ce sujet n'étant plus une priorité maintenant qu'il a été adopté. Les questions économiques et sociales sont d'une priorité bien plus importantes.

Globalement, un des enjeux d'une alternance est de voir quelles réformes (ou points de réforme) d'un camp seront défaites par l'autre, ou laissées. Le fait de critiquer vertement un changement puis de ne rien y toucher après contribue d'ailleurs à affaiblir la parole politique. Après, c'est sûr qu'en particulier dans le cas concerné c'est difficile à défaire (au contraire du principe qui veut que ce qu'une loi a fait, une autre peut le défaire) et que ça peut être polémique, ce qui pousse certains à éviter d'y toucher même s'ils n'en pensent pas moins.

Dans les grandes thématiques pour l'instant, il est vrai que ce n'est pas la priorité.
http://www.la-croix.com/France/3-Franca ... 27-1212828
Le sondage du lien ci-dessus indique plus précisément ce que sont les priorités de la primaire (ce qu'attend l'ensemble des Français quasiment comme les seuls électeurs UMP): en gros, loin en premier le socio-économique (qui, on l'a vu, ne se résume plus à "plus tatchérien que moi tu meurs" mais inclut des mesures sociales ou familiales, p.ex. Fillon qui veut revenir -voilà cet enjeu de défaire ce qu'ont fait les sortants- sur la réduction d'allocations familiales sur les hauts revenus ainsi que relever le plafond du quotient familial pour l'impôt sur le revenu), en second sur la sécurité , en dernier sur le sociétal identitaire et "famille-bioéthique".
Il indique aussi que "l'ensemble des Français" est encore plus réticent à l'abrogation pure et simple de la loi "mariage" (75% contre 56, sachant que la question citée ici ne comporte pas l'idée de réécriture partielle) que les sympathisants du camp censé gagner l'an prochain (là aussi, le décalage peut poser question sur le pronostic... et sur la suite).

L'importance des priorités, en particulier dans le débat entre candidats, peut toutefois évoluer (pas forcément en se renversant, c'est plus graduel: quel pourcentage de son temps on passe à parler de quel sujet, ...).
Ainsi, Juppé est davantage visé ces temps-ci sur le terrain "identitaire": http://www.lesechos.fr/elections/primai ... 004508.php
Et la publication du sondage sus-cité est là aussi pour relancer un autre débat.

Sur les sujets au dernier rang des préoccupations (celui-là ou autre), même en participant à sa primaire et sans voir son candidat éliminé par la suite, l'électeur est amené à faire des compromis (voire à choisir dans quel pied se tirer une balle) et à passer au-dessus de certains désaccords: de quoi préparer des vagues de regrets dans son propre camp mais aussi faire reposer le poids du compromis sur tous les acteurs politiques, à commencer par la base, au lieu de trop facilement faire porter le chapeau à ceux d'en haut. Ou poser la question du choix des électeurs question par question...

[pop03]

Henri Guaino a annoncé lundi sa candidature à la primaire de la droite.

S'il n'obtient pas les signatures, il se lancera tout de même dans la course à l'Élysée, a-t-il averti.
http://www.lepoint.fr/politique/henri-g ... 238_20.php

[cevenol30]

Face aux difficultés de MAM, autre représentante "gaulliste" (pas tout à fait de sensibilité identique cependant), il veut représenter le gaullisme.

Il est le 12e candidat (sans compter le président du principal parti dont, surtout depuis les sorties de Baroin, la candidature est un secret de Polichinelle).

Sachant les difficultés à obtenir les parrainages surtout en se lançant tard, maintenant qu'ils ont commencé à être récoltés et être validés définitivement (pour ceux parvenus à l'organisation), il se prépare une porte de sortie qui est aussi un chantage: "filez-moi les paraphes, ensuite je perds en interne et là vous aurez gagné le droit que je ne vous embête plus, sinon..." Il faut un "sinon" dans le rapport de force autrement tout le monde rit, cependant c'est aussi une façon d'avoir un pied dehors que certains ne vont pas apprécier.

Une candidature Guaino en plus de R. Yade et de J. Lassalle (ou F. Bayrou) voire de Lagarde, ainsi peut-être que le/la gagnante de "la primaire des Français" (société civile/centre-droit) en plus du candidat officiel issu de la primaire: ça commence à être l'embouteillage dans le camp à qui est promise la peau de l'ours... La primaire n'y est peut-être pas étrangère, tant elle peut susciter des craintes d'écrasement et de parti unique.
Bien sûr, les parrainages (pour le 1er tour) peuvent être un gros obstacle, cependant il est peut-être moins facile de les verrouiller (comme en 2012 où Boutin et Morin avaient jeté l'éponge) quand on n'est pas à l'Elysée.

[cevenol30]

J. Séguéla, publicitaire et proche du président de parti, donne quelques éclairages intéressants (et points de vue bien "droite dure") et a confiance en la victoire de son poulain.
Au passage, il égratigne fortement la primaire: ce ne sont pas les 35 millions d'électeurs qui vont désigner le Président mais seulement les 3 millions de votants de la primaire, tant le gagnant aura de fortes chances d'accéder à l'Elysée.

http://www.boursorama.com/actualites/ju ... 91bba2e388

[Eco92]

Selon l'AFP la haute autorité de la primaire des Républicains a été saisie sur le statut de Nicolas Sarkozy. Juridiquement Sarkozy peut rester président de LR jusqu'au 25 août mais de nombreux candidats ont dénoncés une inégalité de moyens, les déplacement de Sarkozy à la charge du parti étant de plus en plus nettement des discours de campagne.

Quelque soit la décision de l'autorité, elle restera cependant uniquement consultative.

La saisine a été déposée par des représentants de deux candidats : Bernard Accoyer (Fillon) et Philippe Gosselin (Mariton).

Source : le twitter du journaliste du monde https://twitter.com/Matgoa

[Nico]

Nathalie Kosciusko-Morizet a obtenu publiquement le soutien de 30 élus et cadres de partis politiques parisiens :

Brice ALZON (LR), Conseiller du 2ème arrondissement
Pierre AURIACOMBE (LR), Conseiller de Paris du 16ème arrondissement
Jean-Didier BERTHAULT (LR), Conseiller de Paris du 17ème arrondissement
Anne-Charlotte BUFFETEAU (LR), Conseillère de Paris du 15ème arrondissement
Adrien CROZE (LR), Délégué jeunes de la 11ème circonscription législative
Marie-Laure DAUCHEZ (LR), Conseillère du 14ème arrondissement
Stéphane FERTIER (LR), Conseiller du 14ème arrondissement
Cécile FRATTAROLI (LR), Conseillère du 17ème arrondissement
Muriel GORDON-SCHOR (LR), Adjointe au maire du 17ème arrondissement
Marie-Laure HAREL (LR), Conseillère de Paris du 3ème arrondissement
Thierry HODENT (LR), Conseiller de Paris du 7ème arrondissement
Ann-Katrin JÉGO (UDI), Conseillère de Paris du 16ème arrondissement
Elodie LARROUSSE (LR), Déléguée jeunes de la 5ème circonscription législative
Sylvain LEBLANC (LR), Responsable départemental jeunes adjoint
Christophe LEDRAN (LR), Adjoint au maire du 17ème arrondissement
Bertrand LESAIN (LR), Conseiller du 14ème arrondissement
Jean-Christophe MARTIN (LR), Délégué de la 7ème circonscription législative
Nicolas MARTIN-LALANDE (LR), Adjoint au maire du 1er arrondissement
Abel MELMAN (LR), Responsable départemental jeunes adjoint
Chantal MERCHADOU (UDI), Conseillère du 14ème arrondissement
Jean-Baptiste OLIVIER (LR), Conseiller du 13ème arrondissement
Anne-Constance ONGHENA (LR), Conseillère de Paris du 19ème arrondissement
Déborah PAWLIK (LR), Conseillère de Paris du 10ème arrondissement
Laurent RACAPÉ (LR), Adjoint au maire du 15ème arrondissement
Olivier RIGAUD (LR), Conseiller du 15ème arrondissement
Laurent SCHOUTETEN (LR), Conseiller du 10ème arrondissement
Isabelle TAVAUX (LR), Conseillère du 12ème arrondissement
Nicolas TOLLET (UDI), Conseiller national de l'UDI
Patrick TREMEGE (LR), Conseiller de Paris du 13ème arrondissement
Jean-Marie VINAS (UDI), Président de l'UDI du 3ème arrondissement

http://www.huffingtonpost.fr/jeandidier ... ef=france#

[cevenol30]

Pour éclipser cette annonce de NKM, ne pas laisser la place à Guaino... ou tout simplement se lancer alors qu'on en doutait, Michèle Alliot-Marie pré-annonce (avant un discours en Alsace le 4 juillet) sa candidature à la présidentielle passant éventuellement par la primaire (cette annonce n'a donc presque pas sa place dans ce sujet :-) ). Il y a notamment des doutes quant à l'accès loyal aux adhérents...
http://www.lemonde.fr/election-presiden ... 54003.html

C'est un cran de plus de défiance vis-à-vis de la primaire par rapport à Guaino...

[pop03]

Sondage Odoxa pour BFM-TV et Le Parisien-Aujourd'hui en France:
Enquête réalisée selon la méthode des quotas auprès d'un échantillon représentatif de 4068 personnes
effectuées du 3 au 24 juin.

10% des français se disent ''certains" de participer à la primaire de la droite.
27% des français «souhaitent» le faire.

Auprès des sympathisants de droite:
Sarkozy: 34% (+5)
Juppé: 32% (-7)
Le Maire: 16% (=)
Fillon: 11% (-2)
Kosciusko-Morizet: 2% (+1)
Copé: 2% (+1)
Autres: 3%

Second tour:
Juppé: 53% (-11)
Sarkozy: 47% (+11)

http://www.leparisien.fr/politique/a-dr ... 914443.php

[cevenol30]

C'est l'inversion des courbes... peut-être plus bénéfique à Hollande que les oscillations du chômage?

Un gros trou d'air. La question qui vient serait: que s'est-il passé? Sachant que les chiffres de chaque mois correspondent à des sondés interrogés au fil des mois (en gros, 4.000 par sous-vagues hebdomadaires de 1.000), ce n'est pas forcément simple

http://www.odoxa.fr/juppe-toujours-favo ... de-droite/

Sur l'image, l'ex-président est toujours 3e -ou 2e sur les sympathisants de droite- (et Fillon 4e sur 4 nomitativement testés) pour la modernité, les propositions, les idées... ce n'est pas ce qui crée le mouvement, au contraire.

Juppé reste préféré des électeurs en général, plus largement qu'à droite: il devient une sorte de pendant de gauche de Macron (ceux qui les apprécient font probablement partie d'un même groupe assez centriste ou "j'sais pas trop" et sensible aux media). Ce qui veut dire qu'il va probablement continuer à paraître comme le meilleur candidat au premier tour, parfois même tous partis confondus.

La primaire semble, aux yeux des sondés, avoir trop de candidats et être un facteur de division (c'est un reproche qu'on fait aussi aux élections plus globalement...).