baudoin a écrit:Première question : quelqu'un sait-il s'il existe un plafond pour ces deux cotisations ?
Article D.242-4 du Code de la Sécurité sociale :
Le taux de la cotisation d'assurance vieillesse est fixé à 16,65 %, soit 8,30 % à la charge de l'employeur et 6,65 % à la charge du salarié ou assimilé sur les rémunérations ou gains de celui-ci dans la limite du plafond prévu au premier alinéa de l'article L. 241-3, et, sur la totalité des rémunérations ou gains perçus par l'intéressé, 1,60 % à la charge de l'employeur et 0,1 % à la charge du salarié ou assimilé.S’agissant du régime général d’assurance-vieillesse, il y a un plafond pour la première tranche de cotisation (8,30 % à la charge de l'employeur et 6,65 % à la charge du salarié) qui est actuellement de 2885 mensuels. Il n'y a pas de plafond pour la seconde tranche (1,60 % à la charge de l'employeur et 0,1 % à la charge du salarié).
En fonction des branches auxquelles ils appartiennent, les salariés du privé et leurs employeurs cotisent également à des régimes de retraite complémentaires obligatoires. Là aussi, il y a généralement deux tranches de cotisation, avec cette fois un plafond pour la seconde tranche, qui s’applique à la fois aux salariés et à leurs employeurs.
baudoin a écrit:Seconde question : quelqu'un peut-il nous éclairer sur les informations concernant les cotisations vieillesses figurant sur une feuille de traitement d'un agent de la fonction publique ?
Les fonctionnaires affiliés au régime spécial (certains fonctionnaires, employés à temps non complet, ne le sont pas, sans oublier non plus les nombreux agents non titulaires de la fonction publique) cotisent sur leur traitement indiciaire à hauteur de 7,85 %, la part employeur étant de 27,3 %.
Depuis le 1er janvier 2005, ils cotisent également, dans le cadre d'un second régime obligatoire appelé la Retraite additionnelle de la fonction publique (RAFP), sur une partie de leurs primes, dans la limite de 20 % de leur traitement indiciaire brut annuel, à hauteur de 5 %, la part employeur étant également de 5 %.
Quelques remarques à propos des fonctionnaires :
- depuis une petite dizaine d’années, la part des primes prend une part de plus en plus importante dans leur rémunération (notamment celle des cadres de la fonction publique) au détriment de leur traitement indiciaire alors que c’est celui-ci qui conserve une place prépondérante dans le montant global de leurs retraites ; par ailleurs, toujours depuis la même période, l’augmentation du point d’indice augmente beaucoup moins vite que l’inflation (+ 1,8 % en 2005, + 0,5 % en 2006, + 0,8 % en 2007, 2008 et 2009 , en principe + 0,5 % en 2010),
- un fonctionnaire parvient généralement à la fin de sa grille indiciaire au bout de 25 à 30 ans de carrière et pour les agents de catégorie C, qui sont les plus nombreux, l’écart entre le traitement indiciaire afférent au 1er et au dernier échelon est aux environs de 300 euros nets) ; cela relativise quand même un peu « l’avantage » de la « prise en compte des six derniers mois » pour le calcul de leur retraite.
Pour le reste, je pense qu’il ne s’agit pas d’opposer les fonctionnaires aux salariés du secteur privé, qui avaient vu notamment, pour leur part, avec le gouvernement Balladur, le rallongement progressif de leur durée de cotisation, pour percevoir une retraite à taux plein, de 37 ans et demi à 40 ans et le changement de la base de calcul de celle-ci, qui passait des 10 aux 25 meilleures années de salaire.
Ce qui pose problème, dans la « réforme » ou plutôt les »réformes » successives des retraites, c’est qu’aucune d’entre elles, que ça soit celle de 1993, de 2003 ou de 2010, ne garantit le financement de celles-ci à moyen et long terme (sinon, il ne serait pas nécessaire de refaire une « réforme » tous les 5 ou 10 ans), alors que des efforts et sacrifices toujours plus importants sont demandés essentiellement aux seuls salariés des secteurs privé et public. Par ailleurs, l’un des meilleurs moyens de garantir l’avenir des retraites, avant de toujours demander plus aux salariés, ne serait-il pas d’abord de s’attaquer au chômage de masse, notamment celui qui touche les jeunes et les « seniors » ? En fin de compte et quoi qu’on puisse en penser par ailleurs, ces « réformes » sont avant tout politiques et idéologiques.