de vudeloin » Lun 17 Jan 2011 18:38
A ce stade de la réflexion, quelques éléments personnels sur le sujet.
Pour qu’on évite de me faire un mauvais procès, je n’aime pas le concept de diversité, au sens où il est en général entendu, puisqu’il s’agit de parler des origines de la population de notre pays.
Comme je crois savoir que, hormis pour les ressortissants de l’UE ( ce qui n’est pas très juste au regard des autres personnes de nationalité étrangère vivant dans notre pays ), il faut être Français(e) pour être élu(e), je ne vois personnellement que des Françaises et des Français derrière tous ces élus dits de la « diversité « .
Ce dont souffre au demeurant notre système politique, majoritairement adossé au scrutin majoritaire uninominal à deux tours, c’est d’un certain manque de brassage social autant qu’ethnique, si j’ose dire.
Maintenant, les faits.
Des candidatures casse gueule, dis tu, maxxx, quant aux candidats de la zarma diversité.
C’est sûr que l’UMP envoyant sur Liffré un patron d’origine maghrébine militant du MEDEF établit une sorte de record en la matière !
Mais plus sérieusement, il y a un certain nombre d’élus dont les origines sont pour le moins fort diverses.
Prenons la Seine Saint Denis : Abdel Sadi, Azzedine Taibi sont conseillers généraux de Bobigny et de Stains depuis déjà un certain temps, un temps où l’on ne faisait pas tout un plat de la discrimination positive.
Pour en rester à ce département, et au PCF, Eliane Assassi, sénatrice, ne renie nullement ses origines berbères, pas plus sans doute ( après tout, n’est ce pas ? ) que Marie George Buffet ne peut effacer ses origines polonaises…
Le PCF, aux régionales dans ce département, avait présenté il y a déjà plus de vingt ans Toufik Baalache, un sociologue.
Sans compter la candidature d’Hayat Dhalfa aux élections sur le secteur de Saint Ouen La Plaine Saint Denis…
Et François Asensi, comme son nom l’indique, est né en Espagne.
Sans parler de la sénatrice Verte de Paris, Alima Boumédiene Thiery
Je confesse moins connaître, dans l’immédiat ou de mémoire, de candidats chefs de file du PS dans ce secteur, nonobstant le cas de Harlem Désir, celui de Bariza Khiari au Sénat pour Paris ou celui de Samia Ghali depuis 2008 pour les Bouches du Rhône.
A droite, Kamel Hamza n’a pas été parachuté à la Courneuve.
Non, il y est né et y vit. Le seul problème, c’est qu’il a assez peu de chances de gagner dans un endroit pareil, avec les idées qu’il défend.
Ensuite, si tu le souhaites, maxxx, on peut décider que les fils et filles d’Italiens et de Polonais ne font pas partie de la luxuriance des origines des habitants de notre pays.
Mais, bon, un nom italien, quand tu veux te faire élire dans le Pays Haut en Lorraine, là où l’on coulait l’acier, ça peut servir et c’est très répandu.
Après, tu peux aussi avoir ceux de nos hommes politiques nés ailleurs !
Une sacrée liste !
Delanoe, Mélenchon, Bartolone, feu Philippe Seguin, sans parler de De Villepin, on continue ?
Et combien d’origines allemandes, belges, russes, yougoslaves et j’en passe ?
Quand tu penses que même la secrétaire perpétuelle de l’Académie Française, Hélène Carrère d’Encausse, n’est pas gauloise pur sucre, vu que son nom de famille, c’est Zourabichvili !
Il y a comme une forme de dédain et de mépris pour nos compatriotes issus de l’immigration que de les assimiler ainsi à une population « diverse «.
Dire à Ramayatoula Yade qu’il faut qu’elle se présente dans le Val d’Oise en gros parce que cela fait couleur locale !
Les habitants de Commeny ou de Bellefontaine, où l’on doit encore fantasmer sur Antinéa et l’immense Sahara, apprécieront !
On sait d’ailleurs ce qu’il advint au PS d’avoir présenté Ali Soumaré aux régionales.
A la vérité, personnellement, je ne fais pas de différence entre les candidats sur cet élément là .
Induire d’ailleurs qu’on pourrait grappiller des voix en mettant en avant des candidats issus de telle ou telle immigration montre la face cachée du discours séduisant sur la diversité : celle du communautarisme et du repli sur soi.
Ensuite, s’il n’y a pas beaucoup de place pour les candidats issus de l’immigration aux élections, c’est peut être parce qu’un système politique fondé sur le scrutin majoritaire tend à calquer les inégalités sociales et ne permettre qu’aux plus inscrits dans les réseaux de pouvoir de jouer un rôle.
Quand ce verrou aura sauté, outre ceux qui existent aussi dans la société, peut être pourra t on envisager autrement la question…
Qui peut d’ailleurs se placer en parfaite symétrie avec la question de la parité qui souffre des mêmes limites.