de vudeloin » Mar 25 Jan 2011 20:06
A l’initiative de parlementaires issus de plusieurs groupes de la Haute Assemblée, le Sénat a entamé ce jour la discussion d’une proposition de loi ( qui ne devrait pas être adoptée ) sur l’aide active à mourir, autrement dit le droit à l’euthanasie.
Voici comment l’AFP rapporte cette discussion
La bataille sur l'euthanasie fait rage autour d'un texte du Sénat
La proposition de loi gauche-droite visant à légaliser l'euthanasie, qui doit être examinée mardi soir au Sénat, a déclenché une bataille acharnée entre ses partisans et ses adversaires, le groupe UMP montant au créneau pour la vider de sa substance, dans la foulée de la prise de position de François Fillon.
Coup de théâtre mardi matin : la commission des Affaires sociales, a fait volte-face, donnant un avis favorable à des amendements de suppression présentés par deux sénateurs UMP et RDSE (à majorité Radicaux de gauche).
Les sénateurs UMP s'étaient massivement mobilisés et ont mis en minorité la présidente centriste de la Commission, Muguette Dini (Union centriste) et le rapporteur PS du texte, Jean-Pierre Godefroy.
Sept amendements de suppression des sept articles de la proposition de loi ont été approuvés par la commission. Ces amendements dit "extérieurs" - c'est-à -dire présentés après l'adoption du texte en commission - doivent toutefois être encore approuvés en séance publique.
Ils seront assortis d'un avis favorable de la commission et d'un appui de la grande majorité de l'UMP, ce qui leur donne une grande chance d'être adoptés.
Mais ce sont les centristes qui seront les arbitres de la majorité, laissant une inconnue planner sur l'issue du vote, car une très grande majorité du PS, du CRC-SPG (communiste et parti de gauche) et du RDSE votera pour.
Lundi, le Premier ministre, François Fillon, avait battu le rappel contre le texte, manifestant clairement son opposition à l'euthanasie dans une tribune au Monde, appuyé par plusieurs ministres.
Pourtant le 18 janvier, cette même commission des Affaires sociales avait adopté par 25 voix contre 19 (deux abstentions) la proposition de loi visant à légaliser l'euthanasie. Ce texte est le résultat de la fusion de trois textes allant dans le même sens, émanant l'un de Jean-Pierre Godefroy (PS), l'autre d'Alain Fouché (UMP) et le troisième des sénateurs CRC-SPG (communistes et Parti de Gauche) Guy Fischer et François Autain.
L'article premier de ce texte, considéré comme l'article-clé, indique que "toute personne capable majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu'elle juge insupportable, peut demander à bénéficier (...) d'une assistance médicalisée permettant, par un acte délibéré, une mort rapide et sans douleur".
Pour les auteurs de la PPL il s'agit de compléter la loi Leonetti de 2005 sur la fin de vie qui autorise les médecins à une forme de "laisser mourir" en soulageant la douleur d'un patient, quitte à abréger sa vie. Leur texte vise à ce que ce soit le patient lui même qui décide du moment de sa mort.
On ne peut plus réservé, M. Leonetti a plaidé "pour une culture du doute collectif" sur la fin de vie. "Il n'y a pas des pays en avance et la France en retard", a-t-il encore argumenté.
A gauche, il n'y a pas complète unanimité. Le sénateur et ex-garde des Sceaux Robert Badinter a exprimé sa réserve, tout comme la candidate à la primaire, Ségolène Royal. La Première secrétaire du PS, Martine Aubry a prôné le vote du texte, comme le chef de file des sénateurs PS, Jean-Pierre Bel ou Manuel Valls (PS), auteur d'une PPL similaire rejetée fin 2009 à l'Assemblée.
Opposés au texte, quelques centaines de membres de l'Alliance pour les Droits de la Vie, enveloppés dans des "linceuls" de tulle blanc, ont organisé un happening à la mi-journée devant le Sénat pour manifester leur colère.
Que pensez vous de ce débat éthique d’une importance toute particulière ?