de pierrot » Jeu 9 Fév 2012 17:57
Dans l’hypothèse évoquée par pba, je ne pense pas que Nicolas Sarkozy accepterait une répartitaion des rôles ou une cohabitation sur 5 ans comme Chirac de 1997 à 2002. D'autant que lui n'aurait pas la perspective d'une possible réélection au bout. Ni même une quelconque répartition des pouvoirs. Il irait au clash à la première occasion venue, pour dissoudre l'assemblée dès l'automne 2012 en mettant sa démission dans la balance. En cas de nouvelle majorité de gauche, il partirait "faire de l’argent dans le privé ", comme il dit.
Mais comme vudeloin, je ne crois pas du tout à cette hypothèse. Même avec des législatives serrées, je pense qu'un président élu trouvera toujours une majorité dans les urnes ou, dans le pire des cas, dans une politique d'ouverture pour obtenir ne serait-ce qu'une majorité relative dans la nouvelle Assemblée. Ceci dit, une telle situation, aurait très peu de chance de durer 5 ans.
Pour rappel, d'après le témoignage de JP Raffarin, J. Chirac craignait fortement une défaite aux législatives de 2002 à cause des électeurs de gauche frustrés de l’élimination de leur camp dès le 21 avril et de la démobilisation de ses propres troupes. C’est à cela qu’il pensait lorsqu’il avait parlé de "Gouvernement de mission". La mission était de remporter ce scrutin. Au final c'est l'inverse qui s’est passé : comme en 1997, Chirac n'avait pas vu venir le sens de ces élections. Cet exemple prouve que dans le calendrier actuel, la démobilisation du camp vaincu aux présidentielles est un facteur prédominant sur la composition de l'Assemblée Nationale.
Etant donné les sondages et espérances actuels à gauche, je pense qu'une réélection (même très très serrée) de Nicolas Sarkozy serait un tel choc pour les électeurs de ce bord qu'elle priverait le PS et ses alliés de tout espoir de victoire en juin. Sans compter qu'une défaite d'Hollande raviverait les divisions au sein du PS et que les barons locaux se sentiraient libres de soutenir toutes les dissidences possibles et imaginables, mettant à mal les accords du PS et de ses alliés voire les équilibres internes entre les courants
Je me suis toujours demandé pourquoi dans les discussions sur l'actuel calendrier électoral, l'hypothèse d’élections générales qui placeraient la présidentielle et les législatives le même jour n'est que très rarement évoquée.
Avantages : les électeurs ne choisiraient pas leur représentation nationale influencés par le résultat de la présidentielle, démobilisés pour certains, vote de confirmation plus que de conviction pour les autres….
Inconvénients : la campagne législative et les programmes/accord de législatures des partis seraient occultés par les personnalités et projets présidentiels. L’élection des députés se résumeraient peut être au choix de super délégués soutenant un président souhaité.
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