Vers une deuxième candidature d'extrême-droite ?

[Zimmer]

Je l'avais déjà évoquée notamment ici et deux articles mis en ligne avant-hier et hier sur L'Express.fr et le JDD.fr en parlent également : le président du Parti de la France, Carl Lang, pourrait être candidat dans le cadre d'une alliance entre son parti et deux autres mouvements d'extrême-droite : la Nouvelle Droite Populaire (NDP), dont le délégué général est l'ancien leader d'"Alsace d'abord", Robert Spieler, et le Mouvement National Républicain (MNR), fondé par Bruno Mégret.

[Nico]

Comme c'est souvent le cas, on nous annonce une flopée de candidats pour les Présidentielles, et au final, on se retrouve avec une douzaine de candidats. Le problème de Carl LANG, comme beaucoup d'autres est le seuil des 500 parrainages.

Peut-on sérieusement penser que ce parti les obtiendra?

Contrairement au FN, il a perdu tous ses conseillers régionaux en 2010. Même si le Président du Parti de la France s'appuie sur la Ligue du Sud de la famille BOMPARD, le Mouvement National Républicain ou la Nouvelle Droite Populaire, on constate qu'on va être loin du compte, d'autant plus que le Bloc Identitaire ne semble pas en mesure de le soutenir, étant donné qu'ils ont déjà eux aussi un candidat, Arnaud GOUILLON.

[Zimmer]

Le problème de Carl LANG, comme beaucoup d'autres est le seuil des 500 parrainages.

Peut-on sérieusement penser que ce parti les obtiendra?

Contrairement à d'autres candidatures issues de groupuscules, je pense que celle-ci peut aller "jusqu'au bout". Elle est dans l'intérêt de l'UMP qui peut faire en sorte qu'elle obtienne le nombre de parrainages nécessaires.

[Jean-Philippe]

En effet, si Lang obtient ses signatures (je suis plutôt sceptique), cela voudra dire clairement que l'UMP lui a facilité le boulôt. Alors que Mégret en 2002 avait un grand nombre des conseillers régionaux élus en 1998, ce qui lui a servi de base, là, Lang n'a rien (ou presque). De plus, Villepin, Boutin et NDA chercheront aussi à séduire les petits maires penchant à droite, mais globalement mécontents de Sarkozy. C'est pourquoi je ne pense pas que cette candidature ira à son terme.

[Zimmer]

d'autant plus que le Bloc Identitaire ne semble pas en mesure de le soutenir, étant donné qu'ils ont déjà eux aussi un candidat, Arnaud GOUILLON.

Le Bloc Identitaire renonce à présenter un candidat. Alors que se tiennent, ce week-end, les "journées d'été de Marine Le Pen", le conseiller municipal de Vénissieux récemment exclu du FN et proche de Bruno Gollnisch, Yvan Benedetti, a affirmé, hier, qu'il existait un "protocole d'accord" entre le Bloc identitaire et l'entourage de la présidente du FN, consistant, en contrepartie de l'abandon de cette candidature, à des circonscriptions laissées aux "identitaires" pour les élections législatives. (source)

De son côté, Carl Lang annoncera officiellement sa candidature ce mardi. (source)

[Eco92]

A voir si le BI fera le choix du FN (comme évoqué dans l'article mais démenti pour le moment) ou de la plateforme PDF-MNR-NDP

[Stéphane]

Carl Lang a en effet officiellement annoncé sa candidature :
http://droites-extremes.blog.lemonde.fr ... -candidat/

[manusurmars]

dans la guerre des extrêmes-droites, nul doute que Carl Lang poursuit un double objectif:

- obtenir les 500 signatures pour pouvoir se présenter
- empêcher marine Le Pen de se présenter

le 1er objectif sera difficile, le 2ème peut-être un peu moins (et il lui tient sans doute encore plus à coeur!): en effet, toute signature offerte à lang est perdue corps et bien pour Le pen. Et même si Lang ne récolte que 2 ou 300 signatures, cela peut largement suffire à empêcher Le Pen d'obtenir les 500..

[Zimmer]

toute signature offerte à lang est perdue corps et bien pour Le pen. Et même si Lang ne récolte que 2 ou 300 signatures, cela peut largement suffire à empêcher Le Pen d'obtenir les 500..

Je ne suis pas certain que les parrains potentiels de Carl Lang et de Marine Le Pen soient exactement les mêmes. Je vois plutôt, pour les raisons évoquées précédemment, des élus proches de l'UMP pour le premier, et des élus "divers droite" plus indépendants vis-à-vis du pouvoir en place pour la seconde.

D'autre part, quoi qu'on puisse penser par ailleurs du FN, le fait que la candidate d'un parti qui n'a jamais obtenu moins de 10 % des suffrages exprimés à une élection présidentielle depuis 1988 et qui est parvenu à se qualifier au second tour de 2002 ne puisse pas être candidate poserait quand même de sérieuses questions sur notre systéme démocratique. Je pense qu'elle aura ses 500 parrainages quoi qu'il arrive.

[pierrot]

Je pense moi aussi que, Carl Lang ou pas, Marine Le Pen aura ses 500 signatures mais en allant aussi les chercher parmi des élus proches de l'UMP.
Ne pas oublier que, petit à petit, dans l'esprit de certains UMP (on va dire tendance Droite Populaire pour simplifier) l'idée de l'obsolescence du cordon sanitaire vis à vis du FN fait son chemin. Sans le dire encore, certains voient dans des alliances futures l'occasion de reprendre (dès 2014) le retard pris sur la gauche lors des élections locales passées.
Il est évident que pour cela il faut que Marine Le Pen existe en 2012, donc se présente. Si cette présence doit faire perdre Nicolas Sarkozy, elle confirmera le besoin de tourner la page et ne fera qu'accélérer la recomposition qu'ils n'appellent pas (encore) de leurs vœux mais qu’ils imaginent déjà. Ces élus pourraient très bien signer pour elle au delà des consignes officielles venues de l’Elysée.

Plusieurs réflexions entendues récemment dans la bouche d'élus locaux UMP (ruraux et peri-urbains - et pas forcément de la droite populaire) ont nourri ma réflexion à ce sujet. La première est " A quoi bon gagner les élections nationales (il voulait dire en 2012) si c'est pour perdre les territoriales et le municipales en 2014 ? On ne peut pas tous devenir députés." La deuxième portait sur un éventuel basculement du sénat dimanche prochain, qui leur paraitraient tellement anomal ("pas dans l'ordre des choses") qu'il prouverait par l'absurde l'échec de la stratégie actuelle de la droite lors des élections locales.