Des primaires à l'UMP ?

[Jean-Philippe]

Depuis quelques jours, certains à droite et notamment Xavier Bertrand hier, parlent de primaires pour désigner le candidat UMP à la présidentielle.
Je dois avouer que je suis assez surpris car tant que le sortant (Sarkozy en l'occurence) n'a pas déclaré vouloir se retirer, l'idée de primaires apparaît comme hors sujet. En effet, les présidents américains n'ont pas à subir l'épreuve des primaires quand ils préparent leur réélection. Même au PS, où les militants sont régulièrement consultés, la question ne se poserait pas (du moins je suppose). En effet, au mieux le vote est inutile si le sortant fait plus de 95%, au pire il révèle des divisions internes préjudiciables pour le reste de la campagne si elles sont rendues publiques.

Le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé a dit aujourd'hui : "Je ne comprends pas ce débat qui ne me paraît pas du tout d'actualité. Je pense que c'est même à certains égards un peu absurde d'aborder cette question des primaires aujourd'hui".

La question est : que pense Sarkozy ? Je ne vois pas Bertrand oser s'exprimer tout seul sur un tel sujet, sans un sévère et rapide recadrage. Or je n'ai pas repérer de recadrage. Cela laisserait penser que Sarkozy n'est pas partant pour un deuxième mandat, ce qui est crédible quand on sait qu'il ambitionne de gagner plus d'argent dans le privé, que Carla préférerait un seul mandat et que Sarkozy craint le désaveu qu'entraînerait une défaite en 2012.

[Robespierre]

Non ...

Ce ne sont que des manoeuvres pour "lâcher du lest" et rassurer les députés UMP ...

Mais c'est vrai que cette situation est inédite ... elle est inopportune parce que le Président est sortant - et ce quelque soit ce que nous pensions de son action et de son bilan - et parce qu'il ne s'agit pas d'un sujet concernant les priorités actuelles des français ...

D'ailleurs cette dernière remarque vaut aussi pour tous les seconds couteaux du PS qui s'époumonent de façon assez pathétique en ce moment.

Dernières remarques et qui me semble à mon avis plus pertinente :

Sarko devra faire face, au dernier semestre 2011,au renforcement médiatique de la bataille sénatoriale, du retour ou pas de DSK et de la primaire à gauche ... souvenez-vous de l'incroyable suspense que cela avait provoqué fin 2006 ... les 3 débats avaient même été retransmis sur des chaines cablées ! On ne parlait que de ca (Je me souviens même qu'Elio di Rupo - Ministre Belge et 1er Secrétaire du PS Belge - avait mentionné la peur de la droite Belge qui souhaitait reculer la date des législatives afin de faire face à la dynamique lancée en france autour de cette démarche démocratique et de la candidate en elle-même).

Il est donc indispensable pour lui de faire le Buzz et d'alimenter le suspense, l'envie ... de jauger l'impact de ses éventuels futurs slogans et thématiques de campagne ... de se redonner une légitimité populaire ou tout du moins militante.

D'ailleurs, en 2006, craignant d'être ringardisé suite à la vicoire de Royal, la droite avait organisé des primaires en toute urgence.

[Jean-Philippe]

Le fait que Sarkozy ait annoncé qu'il rendrait public sa décision de se représenter ou pas à la fin de l'été ou au début de l'automne 2011 (au même moment que les primaires socialistes donc), soit avant novembre, me paraît être un moyen pour permettre à ces primaires de voir le jour sans trop de précipitation. En effet, normalement, un président sortant annonce tardivement qu'il se représente.
A titre de comparaison, Mitterrand a annoncé sa candidature pour un second septennat le 22 mars 1988, un mois avant le 1e tour (24 avril). Chirac décide d'annoncer (plus tôt que prévu) sa candidature le 11 février 2002 soit 2 mois et 10 jours avant le premier tour, Lionel Jospin faisant de même le 20 février.

[Jean-Philippe]

François Fillon déclare dans une interview à l'Est républicain à paraître aujourd'hui que Nicolas Sarkozy a "toujours dit" qu'il y aurait des primaires à l'UMP pour désigner un candidat à la présidentielle de 2012, une perspective qui ne fait pas l'unanimité dans son camp.

"Le président de la République a toujours dit qu'il y aurait, le moment venu, des primaires à l'intérieur de l'UMP pour désigner notre candidat. Je dis clairement que mon choix se porte sur Nicolas Sarkozy", déclare le premier ministre dans cet entretien réalisé en amont d'un déplacement aujourd'hui à Epinal.

Alors que la droite a les yeux rivés sur les préparatifs du PS en vue de ses primaires à l'automne 2011, le président (UMP) de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer a estimé hier qu'une telle consultation n'était "pas un sujet" pour l'UMP. "Il n'y a pas de problème de leadership à droite (...) Il y a un leader national, un président de la République qui agit pour le pays. Donc la question ne se pose absolument pas", a-t-il argumenté.

Le président du groupe UMP à l'Assemblée, Jean-François Copé, avait lui aussi estimé après les régionales perdues par la droite que ce débat n'était "pas d'actualité".

L'ex-premier ministre Alain Juppé avait annoncé le 28 mars qu'il n'excluait pas de participer à des primaires pour la présidentielle de 2012 au cas où Nicolas Sarkozy ne se représenterait pas. Quant à Dominique de Villepin, qui s'apprête à lancer son mouvement, il a rejeté l'idée d'y concourir.

Selon les statuts de l'UMP, le candidat à l'élection présidentielle doit avoir été désigné par l'ensemble des militants, lors de primaires.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/ ... revues.php

Une primaire Sarkozy/Boutin, voire Sarkozy tout seul, ce serait cocasse. Le seul intérêt serait de voir la mobilisation de l'appareil UMP à cette occasion, notamment la participation et les votes nuls.

[Zimmer]

Si le PS organise une primaire pour désigner son candidat à la prochaine élection présidentielle, ce mode de désignation deviendra ensuite sans doute irréversible, pour lui, à l'occasion de chaque future élection présidentielle.

Dans ces conditions, il devrait également devenir incontournable pour l'UMP... mais je vois plutôt, de ce côté-là, sa mise en pratique pour l'après Sarkozy.

[Jean-Philippe]

Je ne suis pas sûr du tout que le PS en organise pour un président sortant. Aux USA, il n'y a pas (sauf erreur) de primaires pour le président à la fin du 1e mandat. Je ne comprends pas pourquoi certains à l'UMP, même en haut lieu semblerait-il, continue d'en parler dès lors qu'il est quasiment acquis que Sarkozy se représentera en 2012.

[Corondar]

Si, aux Etats-Unis, même lorsque le président sortant se représente, son parti organise tout de même des primaires. Mais elles sont alors bien souvent complètement anecdotiques, puisque le président sortant fait quasiment figure de candidat officiel (voire unique). Il n'a face à lui que des seconds, voire des troisièmes couteaux, et la "compétition" est généralement pliée très tôt.
Les primaires y sont alors très peu mobilisatrices, et les médias ne les couvrent pas (ou peu), se concentrant sur les primaires du parti adverse. De mémoire, la seule fois, dans l'histoire récente, où un président sortant a été mis en difficulté, il s'agissait de Jimmy Carter (dont le bilan était unanimement jugé catastrophique), dont l'adversaire avait réuni à peu près un tiers des suffrages lors des primaires (ce qui avait été considéré comme un camouflet, augurant de la victoire de Reagan en 1980). En 2008 les primaires des deux camps ont été âprement disputées (et donc suivies) puisque la maison blanche ne présentait pas de candidat officiel (Bush ne pouvait se représenter pour un troisième mandat et le vice-président cheney était trop vieux et impopulaire pour y prétendre) pour la première fois depuis 1968.

[Hashemite]

Aux USA, il n'y a pas (sauf erreur) de primaires pour le président à la fin du 1e mandat.

Non, il y a des primaires, c'est quasi automatique et établi de longue date dans la tradition politique. Ils sont que tres rarement contesté, évidemment (sauf, par exemple, 1980 entre Carter et Kennedy), mais ça existe. En 1996, Clinton a fait face a Lyndon LaRouche et en 2004 Bush Jr. a fait face a une dizaine de candidats radicaux ou 'truthers'. Je pense que un des candidats radicaux avait alors pris 10% en Oklahoma...

[HORATIO]

Si le PS organise une primaire pour désigner son candidat à la prochaine élection présidentielle, ce mode de désignation deviendra ensuite sans doute irréversible, pour lui, à l'occasion de chaque future élection présidentielle.
Dans ces conditions, il devrait également devenir incontournable pour l'UMP... mais je vois plutôt, de ce côté-là, sa mise en pratique pour l'après Sarkozy.

Le PS et même le FN ont en place un système de désignation de leur candidat à la présidentielle qui est qualifiable de démocratique.
l'UMP en faisant différemment offrira de nouveaux arguments critiques à ses adversaires.
L'ensemble de ces partis politiques bénéficient d'un financement public et devraient respecter des modes de fonctionnement internes démocratiques ; c'est à dire vote à bulletin secret et possibilité de présentation des candidats adhérents qui le souhaitent.

[républicain]

Des primaires à l'UMP? Je n'y crois pas du tout. Si Sarkozy décide de ne pas se représenter, il désignera lui-meme le candidat. Il n'y a pas de démocratie interne dans ce parti. Seulement le culte du chef, jusqu'à l'absurde.