de vudeloin » Mer 28 Déc 2011 21:05
Petit archipel situé entre la Nouvelle Calédonie et la Polynésie Française, Wallis et Futuna élit, depuis un certain temps maintenant, un député et un sénateur au Parlement français.
Pour ce qui est du fauteuil de sénateur, il est aujourd'hui occupé par Robert Laufoaulu, plus communément appelé « Frère Robert « qui fut l'un des responsables de l'enseignement catholique sur l'archipel.
Nous appellerons l'ensemble archipel alors même que la distance entre les deux îles principales (250 km) met en question le principe même d'existence d'un archipel.
Ce qui nous intéresse donc aujourd'hui est le siège de député, pour le moment détenu par le socialiste Albert Likuvalu, élu un peu à la surprise générale en 2007.
La situation de l'archipel est connue : peu de ressources naturelles, un problème récurrent d'eau douce pour la vie quotidienne, des activités économiques fort limitées (elles doivent surtout à la réalité de l'emploi public), et une extraterritorialité qui a fait de Wallis et Futuna une sorte de paradis fiscal à la française, le tout dans un contexte de poussée démographique qui ne peut être absorbée par l'économie locale.
Ajoutez y le poids de la coutume dans les rapports sociaux ( avec ses interférences sur le droit français disons ordinaire) et l'on obtient une société très particulière où les clivages politiques se fondent plus sur l'image des candidats vis à vis des chefs coutumiers (les rois des trois villes importantes de l'archipel) que sur des considérations idéologiques.
On rappellera que, de 1971 à 1998, l'archipel fut représenté par le roi de Wallis au Sénat, Sa Majesté Sosefo Makape Papilio.
Comptant un peu plus de 13 000 habitants, dont 70 % dans l'île de Wallis, l'archipel élira donc son député en juin 2012 dans un contexte marqué, tout de même, ces dernières années, par la révélation d'un certain nombre d'affaires douteuses liées à la défiscalisation des investissements Outre Mer et l'aggravation des difficultés d'insertion des plus jeunes sur un marché du travail de toute manière quasiment fermé.
Le résultat est qu'on compte aujourd'hui plus de Wallisiens et de Futuniens en dehors de l'archipel que dans les îles qui le composent, notamment en Nouvelle Calédonie où ils sont aujourd'hui près de 18 000.
Dire que le siège de député puisse être reconduit à gauche semble d'ores et déjà prématuré, d'autant qu'Albert Likuvalu a échoué dans la conquête de l'Assemblée territoriale, aujourd'hui tenue par une alliance entre membres de l'UMP et des partis centristes.
Ceci dit, il est possible que ce soit le cas tout de même, l'électorat wallisien étant sous certains aspects assez légitimiste.
Il n'empêche que toute politique de développement de l'archipel doit être repensée, notamment au regard de ce qui a pu être fait dans le cadre des dispositifs de défiscalisation qui ont largement échoué à développer l'activité économique d'un territoire de toutes manières handicapé de par son positionnement même et la faiblesse de ses infrastructures.