Alors que sur les 9 circonscriptions émanant du découpage de 1986, la Seine-et-Marne comptait 5 députés de droite et 4 députés de gauche à l’issue des élections législatives de 1988 et de 1997, ce département est exclusivement représenté par des élus de droite à l’Assemblée nationale depuis 2002. Ces derniers sont actuellement tous membres de l’UMP.
Le découpage de 2009 octroie à la Seine-et-Marne deux circonscriptions supplémentaires et ce sont donc 11 députés qui y seront élus lors des élections législatives de 2012.
La nouvelle 10ème circonscription est constituée des cantons de Chelles et Vaires-sur-Marne (précédemment compris dans la 7ème circonscription) et de ceux de Champs-sur-Marne et Noisiel (précédemment compris dans la 8ème circonscription). La nouvelle 11ème circonscription comprend, quant à elle, les cantons du Mée-sur-Seine et Savigny-le-Temple (précédemment rattachés à la 1ère circonscription) et celui de Combs-la-Ville, moins la commune de Combs-la-Ville (l’ensemble du canton faisait jusqu’alors partie de la 9ème circonscription). La création de ces deux nouvelles circonscriptions entraîne les modifications suivantes :
- la 7ème circonscription (député actuel : Yves Albarello, UMP), amputée des cantons de Chelles et Vaires-sur-Marne, comprend toujours ceux de Claye-Souilly et Lagny-sur-Marne et se voit rajouter celui de Mitry-Mory et une partie de celui de Dammartin-en-Goële, issus de la 6ème circonscription,
- la 8ème circonscription (députée actuelle : Chantal Brunel, UMP), qui perd les cantons de Champs-sur-Marne et Noisiel, reste constituée des cantons de Roissy-en-Brie, Torcy et d’une partie de celui de Thorigny-sur-Marne,
- la 1ère circonscription (député actuel : Jean-Claude Mignon, UMP), amputée des cantons du Mée-sur-Seine et Savigny-le-Temple, continuera à comprendre ceux de Melun-Sud et Perthes et se voit adjoindre celui de Melun-Nord (actuellement compris dans la 3ème circonscription),
- la 9ème circonscription (député actuel : Guy Geoffroy, UMP), conserve la commune de Combs-la-Ville (tout en perdant le reste du canton) ainsi que les cantons de Brie-Comte-Robert, Pontault-Combault et Tournan-en-Brie, mais ne garde pas celui de Mormant qui est désormais rattaché à la 3ème circonscription.
Trois autres circonscriptions sont modifiées par ce redécoupage :
- la 3ème circonscription (député actuel : Yves Jégo, UMP), qui comprend toujours les cantons du Châtelet-en-Brie, Montereau-Fault-Yonne et Moret-sur-Loing et qui perd donc celui de Melun-Nord tout en gagnant celui de Mormant,
- la 6ème circonscription (député actuel : Jean-François Copé, UMP), toujours constituée des cantons de Lizy-sur-Ourcq, Meaux-Nord et de seulement une partie, désormais, de celui de Dammartin-en-Goële, qui perd donc celui de Mitry-Mory et qui se voit adjoindre celui de Meaux-Sud (précédemment compris dans la 5ème circonscription),
- la 5ème circonscription (député actuel : Franck Riester, UMP), qui reste formée par les cantons de Coulommiers, Crécy-la-Chapelle, La Ferté-sous-Jouarre et une partie de celui de Thorigny-sur-Marne, mais qui perd donc celui de Meaux-Sud.
Deux circonscriptions voient leurs configurations inchangées : la 2ème (député actuel : Didier Julia, UMP) et la 4ème (député actuel : Christian Jacob, UMP).
Pour 2012, les choses pourraient s’engager de la façon suivante.
1ère circ. :
Cantons de : Melun-Nord, Melun-Sud, Perthes.
La nouvelle configuration de cette circonscription (perte des cantons du Mée-sur-Seine et Savigny-le-Temple et ajout de celui de Melun-Nord) ne devrait pas être défavorable à la droite et le maire de Dammarie-les-Lys et député sortant (élu sans interruption depuis 1988) Jean-Claude Mignon (UMP) repartira favori s’il se représente.
L’une des nouveautés consécutives à ce redécoupage est que la commune chef-lieu du département, Melun, est désormais comprise, dans sa totalité, dans cette 1ère circonscription. Son maire, Gérard Millet, également étiqueté UMP, a siégé au Palais Bourbon de 2008 à 2009, en qualité de suppléant d’Yves Jégo dans la 3ème circonscription, lorsque ce dernier était membre du gouvernement. Il sera âgé de 73 ans en 2012 et son éventuelle candidature (dissidente) contre Jean-Claude Mignon paraît exclue, au moins pour cette raison.
2ème circ. :
Cantons de : La Chapelle-la-Reine, Château-Landon, Fontainebleau, Lorrez-le-Bocage-Préaux, Nemours.
Cette circonscription du sud du département, à dominante rurale et dont les contours restent inchangés, est un fief de la droite et le restera très probablement.
Le principal enjeu sera de savoir si son député sortant, Didier Julia (UMP), qui en est le représentant, sans discontinuer, depuis 1967 (ce qui fait de lui le doyen de mandat à l’Assemblée nationale) et qui sera âgé de 78 ans en 2012, se représentera ou pas. Alors qu’il s’agit de son unique mandat depuis 2004 (il était également, jusqu’à cette date, conseiller régional), il était déjà question qu’il ne se représente pas en 2007 et il avait finalement rempilé, avec succès, pour un onzième mandat.
Lors de ces mêmes dernières élections législatives, le maire UMP de Fontainebleau, Frédéric Valletoux (qui est également conseiller régional depuis mars 2010 et qui est proche de Jean-François Copé) s’était présenté comme candidat « divers droite » face à Didier Julia et s’était fait assez largement distancé par celui-ci aux premier et second tours (21,22 % des suffrages exprimés contre 35,04 %, puis 42,23 % contre 57,77 %). Né en 1966 et de 32 ans son cadet, on peut penser qu’il sera à nouveau candidat, en 2012, et ce, même si Didier Julia se représente. Il pourrait également obtenir, cette fois, l’investiture du parti présidentiel si celui-ci était décidé à pousser le député sortant vers la retraite.
De son côté, Didier Julia, s’il ne se représentait pas, pourrait encourager la candidature de son actuelle suppléante, Constance Le Grip, député européenne depuis le début de cette année (elle a remplacé Michel Barnier, démissionnaire), membre du conseil national de l’UMP… et proche de Nicolas Sarkozy, dont elle a été la conseillère de 2002 à 2010.
3ème circ. :
Cantons de : Le Châtelet-en-Brie, Montereau-Fault-Yonne, Moret-sur-Loing, Mormant.
La perte du canton de Melun-Nord et l’ajout de celui de Mormant à cette circonscription devraient favoriser la réélection du député sortant, maire de Montereau-Fault-Yonne et ancien secrétaire d’Etat, Yves Jégo (UMP). Celle-ci ne paraissait d’ailleurs pas non plus menacée avec le précédent découpage.
4ème circ. :
Cantons de : Bray-sur-Seine, Donnemarie-Dontilly, La Ferté-Gaucher, Nangis, Provins, Rebais, Rozay-en-Brie, Villiers-Saint-Georges.
Avec la 2ème, c’est l’autre circonscription de la Seine-et-Marne dont la configuration reste la même que précédemment. Celle-ci, également à dominante rurale et qui couvre l’est du département, devrait réélire sans surprise le maire de Provins et député sortant Christian Jacob (UMP).
5ème circ. :
Cantons de : Coulommiers, Crécy-la-Chapelle, La Ferté-sous-Jouarre. Communes de : Bailly-Romainvilliers, Magny-le-Hongre, Serris.
La perte du canton de Meaux-Sud, favorable à la droite, devrait rendre plus serré le rapport droite-gauche dans cette circonscription détenue par la droite depuis 1988. Le maire de Coulommiers et député sortant, Franck Riester (UMP), restera néanmoins favori et devrait pouvoir être réélu pour un deuxième mandat à l’Assemblée nationale.
6ème circ. :
Cantons de : Lizy-sur-Ourcq, Meaux-Nord, Meaux-Sud. Communes de : Cuisy, Forfry, Gesvres-le-Chapitre, Juilly, Marchémoret, Montgé-en-Goële, Monthyon, Oissery, Le Plessis-l'Evêque, Rouvres, Saint-Mard, Saint-Pathus, Saint-Soupplets, Vinantes
Cette circonscription avait élu des députés socialistes en 1988 et en 1997 (Robert Le Foll puis Nicole Bricq, aujourd’hui sénatrice). Son redécoupage, principalement marqué par la perte du canton de Mitry-Mory et l’ajout du canton de Meaux-Sud (la commune de Meaux se trouvera maintenant en totalité dans celle-ci) en fait désormais une circonscription taillée sur mesure pour le maire de Meaux et député sortant, Jean-François Copé (UMP).
7ème circ. :
Cantons de : Claye-Souilly, Dammartin-en-Goële (moins les communes de Cuisy, Forfry, Gesvres-le-Chapitre, Juilly, Marchémoret, Montgé-en-Goële, Monthyon, Oissery, Le Plessis-l'Evêque, Rouvres, Saint-Mard, Saint-Pathus, Saint-Soupplets, Vinantes), Lagny-sur-Marne, Mitry-Mory.
Les modifications apportées à la configuration de cette circonscription (perte des cantons de Chelles et Vaires-sur-Marne et ajout de celui de Mitry-Mory et d’une partie de celui de Dammartin-en-Goële) ne devraient pas modifier son équilibre électoral global. Le sortant, maire de Claye-Souilly et député depuis 2007, Yves Albarello, repartira a priori favori.
8ème circ. :
Cantons de : Roissy-en-Brie, Thorigny-sur-Marne (moins les communes de Bailly-Romainvilliers, Magny-le-Hongre et Serris), Torcy.
La perte des cantons de Champs-sur-Marne et Noisiel, tous les deux très favorables à la gauche, devrait augmenter les chances de réélection, même si celle-ci n’est pas acquise d’avance, de la députée sortante (qui est également conseillère régionale) Chantal Brunel (UMP), dans cette circonscription. En 2007, cette dernière avait été réélue de justesse (50,94 % des suffrages exprimés au second tour) face à Olivier Faure (PS), aujourd’hui conseiller municipal de Champs-sur-Marne.
9ème circ. :
Cantons de : Brie-Comte-Robert, Pontault-Combault, Tournan-en-Brie. Commune de Combs-la-Ville.
La perte du canton de Mormant (dans lequel la droite a tendance à être majoritaire) se trouve compensée par celle du canton de Combs-la-Ville (majoritairement de gauche) alors que cette dernière commune, dont le maire est aussi le député sortant Guy Geoffroy (UMP), reste rattachée à la circonscription. Les chances de réélection de celui-ci existent.
Son principal adversaire en 2002 (année de sa première élection) et en 2007 était le maire PS de Pontault-Combault et ancien député (de 1991 à 1993 et de 1997 à 2002) Jacques Heuclin, décédé en octobre 2007.
10ème circ. :
Cantons de : Champs-sur-Marne, Chelles, Noisiel, Vaires-sur-Marne.
Sur le papier, cette nouvelle circonscription paraît favorable à la gauche et notamment au PS. Son candidat pourrait être son premier secrétaire fédéral et adjoint au maire de Chelles, Emeric Bréhier, déjà candidat dans la 7ème circonscription en 2007.
11ème circ. :
Cantons de : Combs-la-Ville (moins la commune de Combs-la-Ville), Le Mée-sur-Seine, Savigny-le-Temple.
Cette autre nouvelle circonscription paraît également plutôt favorable à la gauche. Les principaux élus locaux actuels du PS, à l’intérieur de celle-ci, ont cependant souvent plus de 60 ans, voire plus de 70 ans et on pourrait imaginer qu'elle soit « cédée » à Europe Ecologie dans le cadre d’un accord national entre les deux formations. Dans ce cas, le candidat des écologistes pourrait être le conseiller régional Jean-Marc Brûlé, même si
son expérience à la tête de la mairie de Cesson (de 2008 à 2010), commune située dans la circonscription,
ne semble guère avoir été probante.
Comme on le voit, en tout cas, la droite a largement profité de ce redécoupage pour consolider ses bastions, tout en permettant à la gauche d’avoir sans doute à nouveau des représentants de ce département à l’Assemblée nationale.