de vudeloin » Lun 26 Déc 2011 12:56
Petit bout de France perdu face aux côtes de Terre Neuve, l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, forme de relique de notre passé colonial en Amérique du Nord, compte aujourd'hui une population d'un peu moins de 6 300 habitants, dont l'essentiel réside dans l'île de Saint Pierre et une minorité (600 résidents environ) dans celle de Miquelon Langlade.
Nettement plus étendue que Saint Pierre, l'île de Miquelon-Langlade est aussi, pour les Saint Pierrais, une sorte de villégiature de fin de semaine, l'activité économique étant largement orientée vers le chef lieu.
Sans remonter à la période troublée des années 20 et 30 où Saint-Pierre fut le paradis des trafiquants d'alcool, l'activité économique de l'île tourne autour de la pêche (notamment celle des poissons de l'Atlantique Nord), activité en difficulté du fait de la question cruciale de la délimitation des zones de pêche.
Le reste de l'activité est largement dépendant des transferts de la Métropole, puisque les majorations salariales et la prise en compte de la vie chère sur l'archipel génèrent des niveaux de revenus permettant de faire « tourner « les activités commerciales ou encore le BTP, mais dans un marché tout de même singulièrement réduit.
Politiquement, l'archipel tend, ces derniers temps, à se stabiliser sur la gauche de l'échiquier politique, après avoir été, dans le passé, assez souvent changeant.
La mairie de Saint Pierre est dirigée par Karine Claireaux (PS, dont le nom normand d'origine est assez représentatif de la population locale), celle de Miquelon Langlade par Stéphane Coste, qui fit équipe avec elle pour la récente élection sénatoriale.
Une élection où fut évincé le sortant Denis Detcheverry (les noms basques sont également très fréquents sur l'archipel), ancien Maire de Miquelon.
Pour le siège de député, le poste est occupé par Karine Girardin, proche du PRG, élue en 2007 au second tour avec 90 voix d'avance sur Gérard Grignon, député sortant et conseiller territorial UMP.
Forte de plus de 31 % des votes au premier tour, Karine Girardin avait pu bénéficier du report des votes portés sur les candidatures de Karine Claireaux (un peu moins de 15 %) et Marc Plantagenest (un peu plus de 12 %, ancien député PS de l'archipel).
Lors de la présidentielle, Ségolène Royal l'avait largement emporté avec 60,8 % des voix, recueillant notamment le soutien des électeurs qui s'étaient portés sur la candidature de François Bayrou (plus de 23 % au premier tour).
Les élections 2012 sur l'Ile se dérouleront après les élections territoriales, le renouvellement du Conseil territorial étant une sorte de répétition générale, dans un contexte où la droite locale, majoritaire dans cette instance, ne semble pas devoir confirmer sa performance de 2006.
Le partage des fonctions semble, depuis la sénatoriale de septembre, clairement établi : au PS la mairie du chef lieu et le fauteuil sénatorial, au PRG le siège de député, d'autant que l'accord entre le PS et le PRG doit prévoir expressément la reconduction des sortants PRG, aux deux formations, réunies, la reconquête du conseil territorial.
Dans le contexte politique saint pierro – miquelonnais, les choses devraient se passer comme indiqué ci dessus.