La réforme de la carte électorale va modifier le modelé des circonscription, ce qui peut considérablement changer la donne dans certains cas. L'actuel découpage est en effet assez étrange, la 1ère circonscription s'étendant comme une banane de Laval à Pré-en-Pail, un bout de Laval étant toutefois compris dans la 3e circonscription (Nord-Mayenne), très conservatrice, etc.
Cependant il y aura toujours trois circonscriptions :
- La 1ère (Laval et campagnes alentours, plus Nord-Est), ancien fief de François d'Aubert, a été ravie par la gauche à la surprise générale en 2007, avec 50,6% des voix pour le socialiste Guillaume Garot. Depuis, le leader de la gauche en Mayenne a remporté au la main la mairie de Laval au premier tour et s'ancre sur son territoire. Il reste que si Laval est passé à gauche, la circonscription comporte beaucoup de terrains ruraux très à droite. Cette circonscription sera sans doute le gros point d'interrogation de la campagne, et celle sur laquelle les regards se porteront le plus. Reste à savoir qui sera candidat, si le PS présentera sans doute Guillaume Garot, l'UMP va devoir présenter un nouveau candidat. François Zochetto est une hypothèse crédible mais peu probable s'il reste sénateur (son élection à la tête du groupe Union Centriste il y a peu semble plutôt pencher vers un ancrage au Sénat), d'autant qu'il soutiendra le candidat centriste à la présidentielle et que Nicolas Sarkozy a bien précisé que le soutien de l'UMP n'irait qu'aux députés se rangeant derrière lui au premier tour. Samia Soultani-Vigneron, la nouvelle figure de la droite mayennaise, est une possibilité qui est crédible là aussi, mais dont le poids politique est bien faible face au député-maire.
- La 2e (Sud-Mayenne) risque de voir les choses changer. Le député UMP Marc Bernier, élu en 2002, a été réélu après un ballotage difficile face à Elisabeth Doisneau en 2007. Depuis, la conseillère générale a quitté le MoDem pour l'Alliance Centriste de Jean Arthuis, qui fait la pluie et le beau temps dans le département, et a été tête de liste aux élections régionales pour la liste d'alliance de la majorité présidentielle. Depuis quelques temps Marc Bernier semble en délicatesse face à l'UMP locale : son inimité avec Yannick Favennec (autre député UMP, également secrétaire de la fédération de la Mayenne) est connue de tous et a été révélé publiquement à plusieurs occasions (par ex
http://www.rue89.com/2010/04/08/favennec-le-depute-ump-qui-defie-sarkozy-sur-le-net-146712?page=0#comment-1430069), il a violemment dénoncé le fait que son ancienne adversaire dirige la liste UMP aux régionales, etc. Par ailleurs il est également marginalisé au niveau national, de par son engagement auprès de Dominique de Villepin, qu'il a rejoint au sein de République Solidaire.
Il semble donc très probable qu'en 2012, l'UMP envoie un candidat contre Marc Bernier (sans doute Elisabeth Doisneau), qui se représenterait alors comme divers droite.
- Enfin, la 3e circonscription (Nord-Mayenne) comporte moins de suspens. En 2007 Yannick Favennec y a été réélu avec plus de 59% des voix aux premiers tours, bien que confronté à un candidat de gauche solide (JP Le Scornet, adjoint au maire de Laval et vice-président du conseil régional). Même si l'élu envoie fréquemment des charges contre l'UMP national, il a par exemple dénoncé très violemment le fait que Ferry ne doivent pas rembourser ses salaires de prof, et qu'il a récemment dit sur twitter qu'il réfléchissait "sérieusement" à quitter l'UMP pour rejoindre Jean-Louis Borloo (
http://img97.imageshack.us/img97/6223/favennectweet.jpg), il semble très difficile de le faire tomber dans une circonscription où il est très fortement implanté. Pour la gauche, un second tour serait déjà une victoire significative.
Voilà ce que l'on peut imaginer à la vue des éléments actuellement en main, rien de très surprenant mais des mouvements envisageables malgré tout.