de Zimmer » Mar 13 Juil 2010 12:52
Le département des Hauts-de-Seine, situé dans la proche banlieue ouest de Paris, constitue une zone électorale de contrastes, incluant à la fois des communes bourgeoises qui sont des places fortes de la droite et notamment de l'UMP et des communes populaires emblématiques de ce qui peut encore rester de la "banlieue rouge" (Nanterre, Gennevilliers, Bagneux, Malakoff). Entre les deux, quelques communes dont la population est plutôt constituée de « classes moyennes » ont été conquises par le PS sur la droite, au cours de ces dernières années (on peut citer notamment Clamart, Fontenay-aux-Roses et, aux dernières élections municipales de 2008 *, Asnières-sur-Seine).
* Lors de ces mêmes élections, le PS a également repris Colombes (détenue par le PCF jusqu'en 2001) à la droite.
Le redécoupage de 2009 a apporté extrêmement peu de modifications dans ce département qui garde ses 13 circonscriptions. En fait, seules sont modifiées, très légèrement, les 3ème et 6ème circonscriptions, une partie du canton de Courbevoie-Sud (détenu par l'UMP) passant de la 3ème à la 6ème.
Les choses se profilent de la façon suivante, pour 2012.
1ère circ. :
Cantons de : Colombes Nord-Est, Colombes Nord-Ouest, Gennevilliers Nord, Gennevilliers Sud, Villeneuve-la-Garenne.
La seule certitude que nous pouvons avoir pour cette circonscription est qu’elle devrait rester à gauche. En juin 2007, l’actuel député PCF Roland Muzeau (qui avait alors conquis son premier mandat) avait réussi à la conserver pour son parti en devançant, au premier tour, le candidat du PS Philippe Sarre, par 26,75 % contre 23,97 % des suffrages exprimés.
Depuis cette date, Philippe Sarre a conquis (en 2008) la mairie de Colombes. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir s’il sera à nouveau candidat en 2012, sachant qu’en cas d’élection et conformément aux nouvelles règles de non-cumul instaurées par son parti, il devrait abandonner sa mairie après seulement quatre ans de mandat. En même temps, il reste peut-être le meilleur candidat possible du PS pour permettre à celui-ci de conquérir cette circonscription sur le PCF.
2ème circ. :
Cantons de : Asnières-sur-Seine Nord, Asnières-sur-Seine Sud, Colombes Sud.
Le député sortant UMP et ancien maire d’Asnières-sur-Seine (non réélu en 2008), Manuel Aeschlimann, qui a été condamné en première instance, en mars 2009, notamment à 18 mois de prison avec sursis et à 4 ans d'inéligibilité pour favoritisme dans l'attribution d'un marché public, ne devrait pas être candidat à sa succession. Dans cette circonscription, les prétendants à celle-ci ne manquent pas au sein de l’UMP puisque Rama Yade (conseillère municipale de Colombes depuis 2008) vise ouvertement ce siège, qui intéresserait également Jean Sarkozy, Neuilly-sur-Seine étant un fief de moins en moins acquis à la « Sarkozye ». Le député sortant, quant à lui, verrait bien son épouse, Marie-Dominique Aeschlimann (conseillère municipale d’Asnières-sur-Seine et conseillère régionale d’Ile-de-France) reprendre le flambeau, mais celle-ci a sans doute bien peu de chances de « faire le poids » face à la secrétaire d’Etat aux Sports ou au fils du président de la République.
Du côté du PS, il est assez peu probable que le jeune maire (depuis 2008) d’Asnières-sur-Seine, Sébastien Pietrasanta, soit lui-même candidat, toujours en raison des règles de non cumul fixées au sein de ce parti. Le fait que le PS conserve la mairie d’Asnières-sur-Seine (conquise un peu par surprise lors des dernières élections municipales) en 2014 est loin d’être acquis d’avance et la meilleure stratégie serait qu’il n’abandonne pas son fauteuil de maire en cours de mandat. Il aurait, sans doute, en même temps, été le meilleur candidat possible du PS dans cette circonscription qui devrait, du coup, très probablement rester à droite.
3ème circ. :
Cantons de : Bois-Colombes, Courbevoie Nord, Courbevoie Sud (partie située au nord d'une ligne définie depuis la limite de la commune de Neuilly-sur-Seine, par l'axe des voies ci-après : prolongation de l'axe de la rue de l'Abreuvoir, rue de l'Abreuvoir, place Victor-Hugo, rue de Bezons et partie située à l'ouest de la ligne de chemin de fer de Paris à Versailles depuis la limite du canton de Courbevoie Nord jusqu'à la limite de la commune de Puteaux), La Garenne-Colombes.
Le député sortant UMP et maire de Courbevoie, Jacques Kossowski, sera alors âgé de 71 ans. La circonscription devrait rester à droite, qu’il soit à nouveau candidat ou pas.
4ème circ. :
Cantons de : Nanterre Nord, Nanterre Sud-Est, Nanterre Sud-Ouest, Suresnes.
La circonscription devrait rester acquise à la gauche.
Si la députée sortante (élue pour la première fois en 1978) et ancienne maire de Nanterre, Jacqueline Fraysse, ex PCF désormais étiquetée FASE, se représente, elle devrait faire à nouveau figure de favorite. Si elle ne se représente pas, les choses devraient être beaucoup plus ouvertes avec le PS, dans cette circonscription qui avait déjà élu le socialiste Michel Sapin (désormais redevenu député de l’Indre) en 1988.
5ème circ. :
Cantons de : Clichy, Levallois-Perret Nord, Levallois-Perret Sud.
Le député sortant UMP et maire de Levallois-Perret, par ailleurs ami aussi proche que controversé du président de la République, Patrick Balkany, devrait être réélu.
6ème circ. :
Cantons de : Courbevoie Sud (partie non comprise dans la 3e circonscription), Neuilly-sur-Seine Nord, Neuilly-sur-seine Sud, Puteaux.
La députée sortante UMP, maire de Puteaux et ancienne suppléante de Nicolas Sarkozy, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, ne devrait pas avoir la partie facile face au nouveau maire (divers droite) de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin, s’il est candidat. Déjà candidat en 2007, ce dernier devrait l’être à nouveau, son élection dans cette circonscription lui permettant de consolider son assise sur sa ville qu’il a conquise en 2008. Joëlle Ceccaldi-Raynaud viserait d’ailleurs un siège de sénateur à l’occasion du renouvellement de septembre 2011, mais les places éligibles « femmes » devraient être très « chères » sur la liste UMP. Quoi qu’il arrive en tout cas, cette circonscription qui est l’une des plus à droite de toute la France lui restera acquise.
7ème circ. :
Cantons de : Garches, Rueil-Malmaison, Saint-Cloud.
Le député sortant UMP et maire de Rueil-Malmaison, compagnon de Michèle Alliot-Marie et éphémère président de l’Assemblée nationale en 2007, Patrick Ollier, devrait être réélu sans problème.
8ème circ. :
Cantons de: Chaville, Meudon, Sèvres.
Le député sortant UMP Jean-Jacques Guillet, qui a ravi la mairie de Chaville au PRG en 2008, devrait être réélu sans problème.
9ème circ. :
Cantons de : Boulogne-Billancourt Nord-Est, Boulogne-Billancourt Nord-Ouest, Boulogne-Billancourt Sud (partie située au nord d'une ligne définie par l'axe des voies ci-après : rue Yves-Kermen, avenue Pierre-Grenier, boulevard de la République jusqu'au pont d'Issy).
Le député sortant UMP et transfuge de l’UDF, Pierre-Christophe Baguet, qui a conquis la mairie de Boulogne-Billancourt en 2008, a toutes les chances d’être réélu.
10ème circ. :
Cantons de : Boulogne-Billancourt Sud (partie non comprise dans la 9 circonscription), Issy-les-Moulineaux Est, Issy-les-Moulineaux Ouest, Vanves.
Cette circonscription devrait rester acquise à la droite.
Le député sortant NC et maire d’Issy-les-Moulineaux, André Santini, qui sera alors âgé de 71 ans, sera-t-il à nouveau candidat ? S’il ne l’est pas, son suppléant UMP Frédéric Lefebvre, qui l’avait déjà remplacé de 2007 à 2009 alors qu’il siégeait au gouvernement, pourrait prendre la relève.
11ème circ. :
Cantons de : Bagneux, Malakoff, Montrouge.
La députée sortante PCF et maire de Bagneux, Marie-Hélène Amiable, semble la mieux placée pour se succéder à elle-même, dans le cadre d’un deuxième mandat.
12ème circ. :
Cantons de : Châtillon, Clamart, Fontenay-aux-Roses, Le Plessis-Robinson.
Il s’agit peut-être de la circonscription du département où les choses paraissent les plus ouvertes.
Le maire UMP du Plessis-Robinson, Philippe Pemezec, avait été réélu dans cette circonscription en juin 2007, avant d’être déclaré inéligible pour une durée d'un an au mois de novembre de la même année, son compte de campagne ayant alors été rejeté par le Conseil Constitutionnel. Le maire UMP de Châtillon, Jean-Pierre Schosteck, avait pris la suite en février 2008, à l’occasion d’une élection législative partielle.
En 2012, il est assez probable que Jean-Pierre Schosteck, qui sera alors âgé de 70 ans, repassera la main à Philippe Pemezec.
A gauche, le maire (PS) de Clamart depuis 2001, Philippe Kaltenbach, qui avait été battu de peu en 2007 et en 2008, a ses chances s’il est à nouveau candidat.
13ème circ. :
Cantons de : Antony, Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry, Sceaux.
Le président UMP du conseil général et actuel ministre chargé de la Mise en œuvre du plan de relance, Patrick Devedjian, devrait être réélu s’il est à nouveau candidat.