Le redécoupage ne concerne pas ce département qui compte cinq sièges et qui est particulièrement sensible aux tendances nationales.
En 1981, le PS gagne deux des 3 sièges (il détenait depuis 1967 celui de Montbéliard).
En 1988, il en gagne 3 sur 5 : les 1e, 3e et 4e circonscriptions (avec Bouchardeau comme apparentée pour cette dernière). Après la vague bleue de 1993, il reprend tous ces sièges en 1997 et gagne même la 2e sur le sortant UDF, seule la circonscription de Pontarlier résistant à cette vague rose. En 2002, il perd tous ses sièges sauf celui de la 2e. En 2007, la sortante PS se retirant, l'UMP remet la main sur ce siège, mais Moscovisci reprend le sien, perdu de 162 voix en 2002.
Tous les sortants se représentent. Pour suivre l'état des lieux des candidatures, le
site du PRV de la 4e circonscription est bien fait.
La 1e circonscription, qui comprend l'ouest de l'agglomération bisontine, est composée des cantons d'Audeux (DVG depuis 2004), Besançon-Nord-Ouest (PS), Besançon-Ouest (PS), Besançon-Planoise (PS), Boussières (UMP) et Quingey (PS).
La sortante depuis mars 2004 et le décès de Claude Girard est Françoise Branget (59 ans en 2012). En 2007, elle a battu de 124 voix Barbara Romagnan (38 ans en 2012, alors secrétaire nationale du PS à la Rénovation), à nouveau candidate en 2012 après s'être fait élire conseillère générale de Besançon-Planoise en 2008. En 2010, la sortante a été élue conseillère régionale après avoir siégé de 2001 à 2010 au conseil municipal de Besançon dans l'opposition. C'est l'un des sièges les plus menacés de France
La 2e circonscription, qui comprend l'est de l'agglomération bisontine, est composée des cantons de Besançon Est (Verts depuis 2008 après la défaite du député UMP sortant dans ce canton à droite depuis sa création en 1973), Besançon Nord-Est (PS), Besançon Sud (PS), Marchaux (PS), Ornans (UMP), Roulans (PS, autre fief de droite qui a basculé en 2011).
L'UMP Jacques Grosperrin (57 ans en 2012), élu avec 52,78% face à Marie-Guite Dufay (désormais présidente du conseil régional) sera logiquement candidat à un 2e mandat. Il a été affaibli par sa défaite aux cantonales de 2008, d'où sa présence en bonne position sur la liste UMP aux régionales.
Si la gauche ne se divise pas trop, le siège, détenu par le PS de 1997 à 2007 avec Paulette Guinchard-Kunstler, éphémère ministre en 2001-2002, devrait rebasculer. Mais le maire PS de Besançon, Jean-Louis Fousseret (député de la 1e en 1997 battu en 2002) n'entend pas laisser le siège à l'écologiste Eric Alauzet (conseiller général de Besançon Est, élu municipal depuis 2001 en étant tête de liste en 2001 et sur la liste de gauche en 2008) comme le veut la direction nationale du PS. Si lui-même n'est pas candidat, ce serait son adjoint à la culture et au patrimoine Yves-Michel Dahoui qui partira en dissidence. On parle aussi de Yves Krattinger, président du conseil général de Haute-Saône qui veut régler ses comptes avec les écologistes. (
source), mais je ne crois pas que cela ira au bout.
La 3e circonscription, autour de Montbéliard, est composée des cantons de Baume-les-Dames (DVD), Clerval (DVD), L'Isle-sur-le-Doubs (PS), Maîche (UMP), Montbéliard Est (UMP grâce à l'élimination de la gauche au 1e tour des cantonales de 2011), Montbéliard Ouest (PS), Rougemont (PS depuis 2004), Saint-Hippolyte (UMP). La gauche a gagné les communes de Montbéliard, Béthoncourt et Bavans.
Le sortant UMP Marcel Bonnot (66 ans en 2012), adjoint à Montbéliard jusqu'en 2008 et conseiller régional en 2010, a été réélu pour un 2e mandat avec 53,85% face au député PS de 1997 Joseph Parrenin, maire de Maîche et vice-président du conseil régional.
Il aura face à lui un candidat de l'ARES, Alain Chaneaux.
La circonscription a été gelée par le PS, suite aux tensions entre Arnaud Marthey, adjoint à Baume-les-Dames et désigné par les militants et Jacques Hélias, maire de Montbéliard, qui a décidé de se présenter hors parti. Il est reproché au premier d’avoir pris comme suppléante une personne qui n’est pas adhérente au PS sans avoir au préalable, demandé une dérogation au parti. Si le PS réussit à recoller les morceaux, il peut emporter à nouveau cette circonscription tangente, d'autant plus que le FN est assez haut, autour de 20% dans les 4 cantons les plus proches de Montbéliard, mais à moins de 10% dans celui de Maîche.
http://www.lepays.fr/actualite/2011/12/13/ps-le-national-se-mele-de-l-investiture-dans-le-doubsLa 4e circonscription, à l'est, est composée des cantons d'Audicourt, Étupes (PS depuis 2004), Hérimoncourt, Pont-de-Roide (PS depuis 2011), Sochaux-Grand-Charmont, Valentigney, tous détenus par le PS. La gauche a aussi gagné la commune de Sochaux en 2008.
Pierre Moscovisci (55 ans en 2012), qui l'avait perdu de 162 voix en 2002 l'a reconquis avec 50,93% et 750 voix d'avance sur la sortante UMP Irène Tharin (74 ans en 2012), maire de Seloncourt depuis 1993 qui n'a pas suffisamment mobilisé son camp au 2e tour. En 2008, il est devenu président de la communauté d'agglomération du pays de Montbéliard grâce à son poste de conseiller municipal de Valentigney.
Sa réélection en 2012 ne fait guère de doute, d'autant plus qu'il s'agit d'un probable ministrable et potentiel premier ministre. Son suppléant sera le nouveau conseiller général de Pont-de-Roide Frédéric Barbier.
L'UMP présentera Charles Demouge, maire de Fesches-le-Châtel dans le canton d'Etupes. Il a été battu aux cantonales de 2004 et était 9e sur la liste UMP aux régionales 2010. Il sera concurrencé par le candidat de l'ARES Didier Klein, maire de Taillecourt dans le canton d'Audincourt.
Notons qu'il s'agit probablement de la seule circonscription où une triangulaire avec le FN est possible (environ 20% au 2e tour des régionales).
La 5e circonscription, au sud, est composée des cantons d'Amancey, Levier, Montbenoît, Morteau, Mouthe, Pierrefontaine-les-Varans, Pontarlier (DVG depuis 2004), Le Russey (PS depuis 2011), Vercel-Villedieu-le-Camp (DVG depuis 2004).
C'est la plus montagneuse et elle n'a jamais basculé à gauche.
Jean-Marie Binetruy (66 ans en 2012), maire puis adjoint de Morteau, a été réélu avec pour un 2e mandat avec 54,93% au 1e tour contre 18,90% pour le DVG Christian Bouday, conseiller général de Pontarlier. Il sera à nouveau candidat avec de très fortes chances de succès, d'autant plus que le FN tournait autour des 10-11% au 2e tour des régionales.
Le PS sera représenté par Liliane Lucchesi, conseillère municipale de Pontarlier et ancienne conseillère régionale.
Conclusion : le scénario de 1997 peut tout à fait se représenter avec un rapport de 4/1 en faveur de la gauche. La question est de savoir comment évoluera la situation à gauche dans les 2e (entre PS-EELV et les dissidents potentiels) et 3e (entre différents candidats socialistes) car elle pourrait avoir des conséquences importantes lors du résultat final.