de maxxx » Dim 10 Oct 2010 18:19
En attendant qu'un point plus complet soit fait sur les prochaines sénatoriales dans la capitale, je m'aventure à une brève remarque quant à cet article : le JDD semble traiter ce type d'information à la légère, comme si le problème des candidatures se règlerait assez facilement finalement.
Pour se limiter au cas de la droite, cette dernière dispose à l'heure actuelle de 5 sièges au total (sur les 12 sénateurs parisiens) : 3 sénateurs sont issus de la liste UMP officielle (Marie-Thérès Hermange, Roger Romani et Catherine Dumas), Philippe Dominati ayant été élu en conduisant sa propre liste, dissidente de l'UMP, mais s'est depuis intégré dans le groupe UMP du Sénat, et Yves Pozzo di Borgo ayant remporté le siège restant, celui de l'UDF (ce dernier a rejoint le Nouveau centre).
Dans les 5 sortants, on constate clairement les vestiges de l'ère chiraquienne, du temps où l'ancien Président de la République contrôlait tout ce qui se passait à Paris : les sénateurs Hermange et Romani sont des proches de Jacques Chirac. En 2004, Roger Romani était le seul sortant de droite à être reconduit, les autres sortants de droite, atteints par l'âge (on citera Maurice Ulrich, Philippe de Gaulle, Christian de la Malène, Jacques Dominati : 4 grandes personnalités, de poids et très influents), avaient en effet tous renoncé à repartir au combat et à Paris, les calculs sénatoriaux sont, plus qu'ailleurs, très prédictibles : ils dépendent directement des résultats des municipales et la prise par la gauche de la ville en 2001 conduisait automatiquement à un basculement de sièges au Sénat...
Il est clair que Roger Romani, 76 ans, ne repartira pas en 2011 : le lieutenant de Jacques Chirac, élu pendant 30 ans dans le 5ème arrondissement, sénateur depuis 1977, a de toute façon deux handicaps insurmontables : sa proximité avec l'ancien Président et maire de la ville et son âge...
Par contre, fait totalement éludé par l'article, l'autre très proche de Chirac, l'ancienne eurodéputée UMP Marie-Thérèse Hermange, longtemps adjointe de Chirac puis Tiberi et ancienne chef de file dans le 8ème, n'a que 64 ans et termine à peine son premier mandat : certes, elle est assez effacée et doit son parcours politique à son mentor mais un handicap peut se transformer en dissidence. L'autre sénatrice UMP, Catherine Dumas, n'a que 53 ans : elle fait tout pour figurer en bonne place (blog, activisme à la commission des affaires culturelles) mais n'est élue que depuis le départ de Philippe Goujon au Palais Bourbon en 2007...Cette proche de Françoise de Panafieu pourrait en plus faire les frais du soutien de cette dernière à la nouvelle maire du 17ème, la conseillère régionale UMP Brigitte Kuster, 51 ans, très active dans son arrondissement (cf. L'affaire de l'aménagement des Batignoles)...
En plus, avec les scores de 2008, la droite n'est pas forcément en position de force pour maintenir son 5ème siège.
On observera donc la stratégie de Nicolas Sarkozy et François Fillon, pressés de lancer une nouvelle génération de politiques sur Paris, totalement déconnectés de l'ère Chirac...Daniel-Georges Courtois et Pierre Charon correspondent tout à fait à ce type de profil...C'est moins évident pour Philippe Dominati, car l'époque où son père détenait le 3ème arrondissement et était un premier adjoint et sénateur influent, et où son frère Laurent était un jeune député en vogue de la 1ère circonscription, appartient au placard à archives : une nouvelle dissidence n'aurait pas forcément d'appui chez les grands électeurs...