Le tout nouveau département de Mayotte compte, depuis le dernier renouvellement de 2004, deux sièges de sénateurs, élus au scrutin majoritaire, contre un seul jusqu’à cette date.
Les sortants, tous les deux élus pour la première fois en 2004, sont :
- Adrien Giraud, président du Mouvement Départementaliste Mahorais (MDM), qui siège au sein du groupe Union Centriste au Sénat,
- Soibahadine Ibrahim Ramadani (UMP).
Il y a sept ans, le sortant, Marcel Henry, cofondateur du Mouvement Populaire Mahorais (MPM), dont est issu le MDM, créé en 1999, et sénateur depuis 1977 (il siégeait lui aussi au sein du groupe Union Centriste), ne s’était pas représenté.
Les résultats détaillés du scrutin de 2004 sont consultables
ici.
Soibahadine Ibrahim Ramadani et Adrien Giraud (qui fut le suppléant de Marcel Henry de 1977 à 1995) avaient tous les deux été élus au second tour avec respectivement 171 voix (50,29 % des suffrages exprimés) et 148 voix (43,53 %), après avoir fait des scores de 149 voix (44,21 %) et 95 voix (28,19 %) au premier tour. Le grand perdant de ces élections avait été Younoussa Bamana, ancien membre du MPM, premier député (de 1977 à 1981) et premier président du conseil général de Mayotte (de 1976 à mai 1991 et de septembre 1991 à 2004), décédé en juin 2007. Candidat avec l’étiquette UMP, il était arrivé en deuxième position au premier tour (98 voix et 29,08 %) avant de finir quatrième au second tour (132 voix et 38,82 %), derrière Hassani Abdallah (UDF), qui était alors maire de Mamoudzou (battu en 2008) et qui avait obtenu, de son côté, 139 voix et 40,88 % (69 voix et 20,47 % au premier tour). Abdoulatifou Aly, suppléant de Marcel Henry de 1995 à 2004, avait aussi été candidat à ce scrutin, pour le MDM, et avait obtenu 63 voix et 18,69 % au premier tour (arrivé en cinquième position, il s’était retiré pour le second tour). Ayant ensuite créé un courant dissident du MDM, « Force de l’alternance », il s’est fait élire député (Modem) en juin 2007.
L’UMP a perdu un certain nombre de positions lors des élections municipales de 2008 (notamment les communes de Tsingoni, Sada et Chirongui) même si elle a reconquis le chef-lieu, Mamoudzou (perdu par le RPR en 2001), à l’occasion d’une quadrangulaire au second tour. Suite aux élections cantonales de mars 2011, elle a également perdu la présidence du conseil général, qui est revenue à Daniel Zaïdani (MDM), grâce au soutien des élus du PS et « divers gauche ».
Si cette nouvelle alliance devait se répéter lors des élections sénatoriales de septembre, elle pourrait changer la donne et mettre en difficulté l’UMP.