il est évident que le départ d'Alain Lambert rabat les cartes, au moins sur deux plans :
- il est certain que la droite, ultramajoritaire dans ce département, conservera haut la main la présidence du conseil général : je pense qu'Alain Lambert attendra de s'approcher des échéances de mars pour démissionner du canton de Putanges, afin de faire renouveler ce canton en même temps que les autres renouvelables (c'est quand même moins risqué électoralement parlant, étant donné que l'écart entre le scrutin de 2008 et la partielle de 2009 s'est sacrément réduit entre la droite et la gauche : une partielle déconnectée pourrait favoriser la gauche avec l'exaspération des électeurs vis-à -vis des gesticulations à droite). La question qui se pose est donc celle du successeur d'Alain Lambert pour la présidence : c'est un peu le flou. Le 1er vice-président sortant, Gilles de Courson, conseiller général UMP du Theil, pourrait lorgner sur la présidence, s'il se représente en 2011 et s'il n'est pas battu à cette occasion (comme en 2004, une concurrence sur sa droite n'est pas impossible)... S'il l'on privilégie le saut générationnel, je pense à Jérôme Nury, vice-président du conseil général, maire de Tinchebray et président de la CDC, qui n'a que 38 ans et qui a conduit la liste UMP départementale aux régionales de mars 2010 : s'il accédait à la présidence, on peut penser que vu son âge, il y resterait pour quelques années, bouchant l'espace pour quelques temps.
- l'autre enjeu est celui du Sénat : la droite n'a rien à craindre sur ce plan là , et la prise d'Alençon par la gauche n'est qu'une peau de chagrin qui ne lui fera pas dépasser les 35% chez les grands électeurs...Par contre, niveau candidatures, ça sera intéressant de voir qui remplacera Alain Lambert : sa suppléante actuelle, Brigitte Luypaert, a déjà siégé au Palais du Luxembourg de 2002 à 2004 et n'a que 55 ans : pour autant, même avec le soutien du sortant, elle n'a pas une influence énorme localement et pourrait facilement être mise de côté par un candidat concurrent ; on peut envisager pas mal de candidatures, parmi les vice-présidents du conseil général, les maires bien implantés ou même les actuels députés, la représentation parlementaire de l'Orne au Palais Bourbon étant vieillissante et la perspective d'une non reconduction (âge, concurrence à droite) en 2012 pourrait donner des envies d'un dernier tour de piste à Sylvie Bassot (UMP), 70 ans, ou Jean-Claude Lenoir, 66 ans...Je pense par contre que Jérôme Nury, même s'il montait en grade en mars prochain, est trop jeune pour le Sénat et se prépare en réalité davantage à prendre la succession de Sylvia Bassot en 2012 dans la 3ème circonscription (elle aura 72 ans et ne repartira probablement pas).
Le problème le plus épineux n'est pas le siège d'Alain Lambert mais le second siège, occupé par Nathalie Goulet (UC), 52 ans : je ne reviendrai pas sur l'affaire Goulet et les imbroglios autour du décès du sénateur Daniel Goulet (UMP) en 2007 mais inutile de dire que la quasi-totalités des gens de l'UMP locale voudrait la voir battue en septembre prochain : elle a été refusée au groupe UMP en 2007 et a rejoint le RDSE puis l'UC, groupe au sein duquel elle tente de faire entendre sa voix en se montrant souvent rebelle (en votant contre ou s'abstenant sur la plupart des réformes gouvernementales - cf. la réforme territoriale). J'estime à 50/50 ses chances d'être réélue en 2011, sachant que le départ d'Alain Lambert l'aide énormément : un tandem d'Alain Lambert avec un autre élu UMP ou NC aux sénatoriales de septembre 2011 aurait diminué ses chances de victoire. [EDIT Vincent le 13/11/2010 à 13:45 -> passage supprimé] Mais elle a pour elle son activisme impressionnant sur le terrain (beaucoup plus présente dans les petits patelins qu'Alain Lambert, et pour cause, elle ne cumule avec aucun autre mandat), son indépendance de vote (on ne peut pas dire qu'elle soit une godillot, loin de là ...l'UMP lui a dit non en 2007 et elle le lui rend bien depuis...Ca peut plaire aux petits maires ruraux, déçus par la réforme territoriale mais pas non plus enclins à voter à gauche) et aussi le fait que, comme la gauche n'a aucun espoir dans ce département, cette dernière pourrait favoriser son élection, trop contente d'atténuer le succès d'une UMP omnipotente (Nathalie Goulet a une image politique un peu floue, ce qui l'amène à s'afficher sans complexe à côté de Laurent Beauvais, le président PS de la Région).
La situation est donc équivalente à celle de la Vendée : une place forte de la droite, cette dernière étant très puissante dans les campagnes - la gauche ne pouvant exercer de pouvoirs que dans des espaces urbains circonscrits (Alençon-Argentan ici, La Roche-sur-Yon en Vendée), mais dans laquelle la majorité doit remplacer un puissant chef de file...
2001 (1er tour) | 2001 (2nd tour) | 2004 | ||||
Alain LAMBERT | UDF-DL | 572 voix (élu) | Alain LAMBERT | UMP | 666 voix (élu) | |
Gérard BUREL | RPR | 442 voix | 430 voix | |||
Daniel GOULET | RPR | 439 voix | 481 voix (élu) | Marie-France LEBOZEC | DVD | 88 voix |
Claude BROSSARD | PRG | 40 voix | ||||
Denise FRANCOIS | PS | 194 voix | 95 voix | Yves GOASDOUE | PS | 228 voix |
Robert LEVESQUE | PCF | 26 voix | Robert LEVESQUE | PCF | 18 voix | |
Fabrice NODET | PCF | 22 voix | ||||
Mireille LEMERCIER | MNR | 6 voix | Yves DUPRES | MNR | 1 voix | |
Daniel REICHERT | MNR | 3 voix | Claude GUITTON | FN | 16 voix | |
Olivier BIDOU | DIV | 11 voix | ||||
Paulette TALLET | DIV | 8 voix |
SALVAT a écrit:le tableau que j'avais composé s'est retranscrit après envoi du post de façon malheureuse et difficilement compréhensible.
Help pour le rétablir à notre administrateur !
vudeloin a écrit:le fait est que les principales villes de l'Orne sont aujourd'hui à gauche et qu'un scénario type Ille et Vilaine est peut etre envisageable sur la durée, avec une sorte de mouvement de " tache d'huile " qui gagnerait peu à peu les cantons ruraux.
Le conseiller général du canton de Rémalard, l’UMP Jean-Pierre Gerondeau, était pressenti pour être le candidat UMP de l’Orne au Sénat. Selon nos informations, il a bien présenté sa candidature samedi 8 janvier au comité départemental de l’UMP Orne, en succession du sénateur Alain Lambert démissionnaire du Sénat depuis son entrée à la cour des comptes. Ce sont les instances nationales de l’UMP qui trancheront. Installé dans le Perche depuis 1976, Jean-Pierre Gerondeau, fort de 24 années de fonctions électives, a milité au RPR. Il siège depuis 14 ans au conseil général de l’Orne et préside le Parc du Perche où il a été réélu en avril 2010. Jean-Pierre Gerondeau fait partie de la majorité départementale. Son prédécesseur au canton de Rémalard était déjà parlementaire : c’était le sénateur Olivier.
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