de maxxx » Mer 22 Déc 2010 17:34
Je rejoins vos constats : même avec une position de sortant et une présence continue et remarquée au Sénat, il y a très peu - voire pas - de chances que Jean-Pierre Sueur soit reconduit étant donné le rapport de forces qui s'est certes rétréci mais qui reste ultra-favorable à la droite, qui règne en maitre dans ce département qui n'a plus eu un seul député de gauche depuis 1993 : la gauche fait la plupart du temps de la figuration, surtout en dehors de l'agglo d'Orléans (une influence périphérique assez forte dans les communes qui entourent Orléans, une petite pointe d'influence dans le secteur de Beaugency, mais sinon c'est le désert ailleurs, surtout du côté de la large zone Montargis-Gien depuis la perte de Montargis en 2001) et au conseil général, où elle ne doit sa représentation quasiment uniquement à la détention de cantons d'Orléans et de sa périphérie...
Effectivement, j'avais également entendu des propos similaires concernant la non-candidature de Jean-Pierre Sueur, après son échec des municipales : il avait évoqué un retrait progressif (plus de nouvelle candidature à la mairie d'Orléans - les électeurs de la ville lui ayant préféré à deux reprises le député chiraquien Serge Grouard, nouvel homme fort du département et retrait en 2011) : cela dit, on ne peut jurer de rien étant donné qu'il est l'un des plus actifs sénateurs dans l'enceinte du Palais du Luxembourg et surtout à la lecture des derniers posts de Zimmer : Odette Herviaux était donné partante du Sénat et Auguste Cazalet avait annoncé officiellement sa non candidature : or, la première (étant donné que la droite et le centre peuvent faire le grand chelem dans le Morbihan, on peut imaginer qu'elle a reçu de très vifs encouragements à se représenter) repart et le second hésite désormais...Donc à voir.
Il y a de fortes probabilités pour que l'on se retrouve, avec le rétablissement du scrutin uninominal qui écarte la gauche, avec 3 sénateurs de droite en septembre prochain dans ce département : les équilibres peuvent par contre varier au sein de ce rapport : 2 UMP/1 NC ou 3 UMP ou alors des élus DVD...Etant donné que la droite est en position de force et de domination, peut être assisterons nous à des primaires au premier tour : ce n'est pas forcément ce qu'il y a de pire quand on a une position aussi favorable (cf. Le cas de la Somme, de la Haute Savoie ou de l'Eure et Loir en 2004 ou 2008).
L'inconnue est cependant forte sur ces candidatures :
- Eric Doligé (UMP), 67 ans, devrait probablement repartir pour un deuxième et dernier mandat : l'ancien député RPR, qui tient sans difficultés le conseil général depuis 1994, repassera quasi-certainement dès le premier tour avec un très bon score...
- Janine Rozier (UMP), 72 ans, est également élue depuis 2001 : cette proche du président du conseil général, dont elle fut la vice-présidente jusqu'en 2001, a quitté à la fois son mandat de maire d'Ormes et de conseillère générale en mars 2001 pour se consacrer exclusivement à la campagne sénatoriale puis à son mandat de sénatrice : c'est assez rare, c'est tout à fait louable et ça méritait d'être souligné : on peut toutefois déplorer qu'elle soit dans le bas du classement des sénateurs actifs. Pour septembre 2011, c'est donc mi-chèvre mi-chou : son âge pourrait la faire renoncer mais on a déjà vu d'autres repartir pour moins que ça, le mandat de 6 ans aidant...Elle n'a pas l'aura et la présence du président du conseil général mais peut compter sur le soutien forcément capital de ce dernier si elle souhaite repartir : elle ne peut être pas le même score qu'Eric Doligé et devra peut être attendre le second tour s'il y avait beaucoup de candidatures à droite mais elle devrait être facilement réélue.
On peut raisonnablement penser qu'au moins un des deux sortants UMP repartira : au maximum, il devrait donc y avoir 2 autres postes à pourvoir voire 1 seul si les deux repartent.
Niveau candidatures, on peut penser à plusieurs personnes :
- le président UMP de l'agglo d'Orléans, Charles-Eric Lemaignen, 58 ans, par ailleurs conseiller régional (ex-tête de liste départementale en 2004). Une candidature cependant trop urbaine et pas très équilibrée si les deux sortants UMP repartent : ça ferait trois candidats de l'agglo et de l'Ouest du département, ce qui peut rebuter les grands électeurs de l'Est...
- d'autres personnes probablement intéressées ont le même profil (à savoir, élus de l'ouest du département) : le 1er Vice-président du conseil général, Antoine Carré, 67 ans, qui a quitté en 2007 son siège de député, siège qu'il détenait depuis 1986 et qu'il a notamment conservé en battant en 1997 Jean-Pierre Sueur, qui était toujours maire d'Orléans à l'époque, ou alors le maire-CG de la très chic commune d'Olivet, Hugues Saury, 52 ans (une candidature probablement moins consensuelle mais plus jeune) : il a pris depuis 2008 une influence nouvelle en écartant facilement le sortant Modem de son canton et surtout en plaçant en juin 2009 son adjointe Catherine Soullie sur la liste Audy des européennes : la démission de Brice Hortefeux a fait de celle-ci une inattendue députée européenne et elle s'est vue dans la foulée confier la tête de liste départementale aux régionales de mars dernier...Sur Orléans, le remuant et ambitieux adjoint à la sécurité Florent Montillot, qui, comme il le revendique lui-même, a été 19 fois candidat à des élections sur les 25 dernières années (une carrière politique qui s'apparente à de la pure course aux mandats : il a commencé à Nanterre avant d'être envoyé sur Orléans), voudra sans doute tenter le coup avec quasiment aucune chance de succès, tant il est loin d'être apprécié : il a tenté en 2007 une candidature dissidente aux législatives face au sortant UMP et ancien maire d'Orléans, Jean-Louis Bernard et s'est, après cet échec, affilié au Nouveau centre (probablement par calcul politique) - vu le nombre de candidatures qu'il a au compteur, s'il échoue, il retentera probablement sa chance en 2012 aux législatives...le même Jean-Louis Bernard, 72 ans, qui a montré ses limites lors des législatives de 2007, pourrait avoir également envie de finir sa carrière au Sénat...surtout qu'il y a peu de chances qu'il soit de nouveau candidat en 2012 (à moins de se risquer et de finir comme Léon Vachet, René Galy-Dejean, Maurice Giro ou Jacques Lafleur).
- Beaucoup de candidatures de l'orléannais peuvent sortir donc. Mais si les sortants repartent, il faudra trouver ailleurs que dans cette zone un candidat ou une candidate crédible, pour respecter les équilibres géographiques : on voit naturellement dans ce cas de figure poindre les candidatures du maire-CG de Gien, Jean-Pierre Hurtiger, des candidats battus en 2001 mais qui sont toujours très présents politiquement (Xavier Deschamps et Michel Grillon, tous deux Vice-présidents du CG et élus de l'Est : je ne connais pas leurs âges respectifs mais ils ont en tout cas tous deux été réélus dans leurs cantons en 2008 donc ne semblent pas avoir raccroché les gants)...Pour les femmes, si Janine Rozier part, la candidate qui semble incontournable (appui du député-maire Door, bon respect des équilibres géographiques...) est Viviane Jehannet, Vice-présidente du CG, 2ème adjointe au maire de Montargis : mais elle doit au préalable passer l'étape de la réélection dans son canton en mars prochain, canton dont elle s'est emparée en éliminant la gauche sortante en 2004.
Beaucoup de candidats au final pour peut-être seulement un seul siège à prendre, si les deux sortants veulent refaire un dernier tour de piste...