de maxxx » Lun 1 Nov 2010 12:02
A droite, c'est aussi la pagaille mais en même temps, la droite a deux atouts pour 2011 : elle ne possède que 2 sièges sur les 5 et, ne possédant pas le 5ème siège, elle sait que ce sera au pire, pour elle, un statu quo (la gauche ne peut prétendre à 4 sièges ici). Le 2nd atout est qu'elle était beaucoup plus divisée en 2004 que la gauche : la liste PS-PC n'avait pas réussi à faire l'union totale mais avait en tout cas sur largement s'imposer (34.7%) sur les 2 autres listes de gauche (celle du chevènementiste et à l'époque maire des Ulis, Paul Loridant (8%) et celle des verts (3.6%))...Face à trois listes de gauche, la droite alignait le double, soit 6 listes (sans compter deux micro-listes d'extrême droite à moins de 1%).
Si la droite veut vraiment prendre un 3ème siège, elle doit donc partir moins divisée qu'en 2004 : mais ça n'a rien d'évident. Les 6 listes à l'époque étaient tirées par Serge Dassault (UMP, maire de Corbeil à l'époque, PDG bien connu, 15.7%), Laurent Béteille (UMP DISS, depuis réintégré, maire de Brunoy réélu en 2008 et surtout président de l'asso des maires, 11.5%), Vincent Delahaye (UDF à l'époque, devenu PR, maire de Massy réélu en 2008, 9.7%), Xavier Dugoin (DVD, redevenu inéligible, président du CG de 1988 et 1998, condamné par la justice pour un certain nombre de dérives remarquées, ancien maire de Mennecy, il a repris sa mairie en 2008 : un mélange de Balkany et de Carignon, qui espère désormais revenir sur scène comme le premier et contrer le syndrome du second, il avait obtenu en 2004, 6.8%), François Pelletant (DVD-Cap 21 (le groupuscule de Lepage), conseiller général de Longpont-sur-Orge, ennemi intime de celle qui commence à prendre le dessus dans le département, à savoir la secrétaire d'Etat et maire de Longjumeau, NKM, 4.8%) et Christian Schoettl (DVD, maire de Janvry et conseiller général de Limours jusqu'en 2009, date à laquelle il a été invalidé et rendu inéligible, ce qui a conduit à une partielle remportée par son fils Nicolas, 3.8%)...
Deux candidatures à droite sont déjà quasi-certaines : celle du sénateur sortant UMP Laurent Béteille, 62 ans, très bien implanté, qui avait été facilement reconduit en 2004 en menant sa propre liste dissidente, président de l'asso des maires, ce qui lui donne un poids incontestable. L'autre candidature est celle de Xavier Dugoin, 63 ans, véritable épine dans le pied d'une UMP locale qui a cherché à se reconstruire sans lui et qui doit affronter un homme ambitieux, qui traine un paquet de casseroles, mais qui reste apprécié et influent dans sa ville de Mennecy, la preuve étant son retour en fanfare à la tête de la ville en 2008 en évinçant à la fois le maire sortant DVD et la gauche, qui pensait pour une fois arrêter de faire de la figuration dans cette ville de droite...Comme je ne pense pas une seule seconde que l'UMP va l'investir - ce qui de toute façon provoquerait le départ de Franck Marlin, le député-maire d'Etampes, ennemi intime de Dugoin et qui avait pensé pouvoir prendre la présidence du CG en se faisant élire en 2004 dans le canton de Méréville, et que cet homme n'est pas du type à se contenter d'une 3ème place, hypothétiquement inéligible....
Ca fait donc deux listes certaines...Ensuite, il faut compter sur Serge Dassault, 85 ans : sur ce plan, ce n'est pas l'UMP qui décide mais l'avionneur lui-même : ce dernier n'est pas n'importe qui, l'UMP ne pourra donc pas l'empêcher de partir s'il le souhaite (enjeux de pouvoir, proximité avec l'Elysée, poids financier, dirige la Socpresse : l'UMP ne peut que se coucher face un tel personnage) : il a renoncé à repartir le moins prochain pour les nouvelles partielles de Corbeil : est-ce un signe de sa future retraite politique ? Certains diront que oui mais bon, comme l'a dit Jean-Philippe, chez les Dassault, les mandats politiques se pensent comme un héritage familial et son père Marcel est mort dans son fauteuil de député de l'Oise en 1986, à 94 ans...A-t-il envie de battre ce record familial ? Rien n'est moins sûr, d'autant que le retrait de la ville de Corbeil est certainement stratégique, pour éviter une défaite annoncée ou alors une victoire de nouveau contestée par les magouilles...
Si Serge Dassault se retire, la configuration peut devenir intéressante pour la droite : je ne pense pas que Dugoin puisse faire beaucoup mieux que ses 6.8% de 2004 : OK, il a repris sa commune depuis, mais les grands électeurs de droite sont majoritaires à vouloir l'oublier et à construire autre chose, après les difficultés qu'il a lui infligées...Il restera probablement sous les 10%...Par contre, si l'UMP aligne une liste unique en alliance avec le NC et les DVD, elle peut facilement renverser le scenario de 2004, à savoir faire même plus que les 35% de la liste PS-PC de l'époque : si la gauche part divisée, cette fois-ci en grosses listes, la droite peut l'emporter...Ca peut donne des idées au niveau de la composition des listes : par exemple, une liste tirée par Laurent Béteille (bénéficiant du soutien de Franck Marlin), avec en second position une femme (j'ai longtemps pensé à la maire UMP de Savigny, Laurence Spicher-Bernier, proche de NKM, 49 ans, élue maire au décès du député Jean Marsaudon en 2008, mais les 3 premiers de liste seraient dans ce cas tous élus de communes urbaines importantes du nord du département donc ça coince et elle ne fait pas l'unanimité au sein même de son conseil municipal - donc on peut penser à une maire ou élue du sud rural du département - c'est un peu trop tôt pour la nouvelle maire DVD de Vert-le-Petit) et en numéro 3 le maire de Massy, Vincent Delahaye, qui s'est rapproché de l'UMP en ne rejoignant pas le Modem et en adhérant au PR de Jean-Louis Borloo.
Pour les deux candidats DVD de 2004, la configuration n'est pas forcément idéale : François Pelletant devra déjà batailler pour se maintenir dans son canton de Longpont sur Orge (cette perte n'affectera pas les voix de droite des grands électeurs mais pourrait éliminer un concurrent, étant donné que la défaite du DVD devrait l'amener à renoncer aux sénatoriales - sauf à reproduire son score anecdotique de 2004). Quant à Christian Schoettl, étant donné que son fils a repris le flambeau au conseil général, une candidature isolée au Sénat n'est pas inenvisageable, d'autant que son fils anime un groupe DVD distinct du groupe UMP au conseil général (avec quelques élus) : mais la sagesse devrait aussi l'amener à méditer sur son faible score de 2004.
On verra donc, à droite comme à gauche, comment se décanteront de telles situations en 2011...