Jean-Philippe a écrit:L'accord concerne 12 places en scrutin de liste, deux à Paris, une en Isère, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Nord, Essonne, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val de Marne, La Réunion et une place au titre des Français de l'étranger, et une dans le Jura en scrutin uninominal.
Sur ces 13 places potentielles, deux ne sont "pas sûres", celles de La Réunion et des Français de l'étranger, estime M. Brûlé, soulignant qu'il y a "des choses à étudier en fonction des réalités locales" et que le PS devait encore faire des propositions "s'il veut une majorité de gauche au Sénat" à l'issue du scrutin.
C'est aller un peu vite en besogne que de partir du fait que seules 2 des 13 places mentionnées ne sont pas "sûres" :
- sont sûres et conduiront sans problème à l'élection d'un sénateur EELV : les 2 à Paris, le siège de Loire-Atlantique, celui du Nord, celui de Seine-Saint-Denis : soit 5 sièges vraiment gagnés (à moins d'une grosse surprise pour ce qui concerne la Loire Atlantique).
- sont peut être sûres au plan national mais certainement pas au niveau local, étant donné l'ambiance et les ambitions avec le PS local : le siège de l'Isère (EELV très bien implantée, qui fait peur à la plupart des élus locaux du PS, siège dans l'opposition grenobloise avec de mauvaises relations avec le PS, pas d'accord trouvé entre EELV et le PS pour les cantonales) et surtout celui de l'Essonne : je ne vais pas m'appesantir sur ce dernier cas mais la situation est déjà très tendue avec le PS (duel Chouat/Berson), Jean-Vincent Placé veut la place de leader (et Michel Berson, qui quitte la présidence du CG, ne lâchera rien), le PC-PG devrait partir seul (plus de places pour eux sur la liste d'union), la droite est majoritaire chez les grands électeurs et peut prétendre reprendre un siège...C'est une mission quasi-impossible. Seul scénario possible à mes yeux : que le PS sacrifie la sortante Claire-Lise Campion et laisse la place féminine à une élue d'EELV (mais JV Placé fera la gueule...).
- sont loin d'être gagné en raison du rapport de forces électoral : avec une telle situation, il semble que l'on se dirige vers deux listes à gauche dans le Val de Marne : une PC-PG, une autre PS-EE ; pour qu'EE obtienne une élue avec le siège de numéro 2 de la liste PS, il faut donc que la liste PS soit devant celle du PC : c'est très loin d'être acquis ; je renvoie au débat spécifique dans la rubrique dédiée...C'est la même chose en ce qui concerne les Hauts-de-Seine : les rapports de force entre PS et PC sont serrés et dans ce département, même si un gain d'un siège à gauche n'est pas l'hypothèse la plus loufoque, tout dépend de l'attitude de la droite...
- sont très loin d'être gagnés : outre les sièges de la Réunion (la situation est tellement complexe politiquement à déchiffrer et les risques de dissidence, versatilité élevés dans le secret de l'isoloir que c'est très très lojn d'être acquis - surtout qu'à la Réunion, c'est plus le PCR qui fait la loi que le PS à gauche...) et des Français de l'étranger (au sein de l'AFE, on a une représentation très très favorable à la droite : les 3 sénateurs UMP sortant, tous très âgés (passés 75 ans), devraient passer la main et, même quand l'UMP se divise comme en 2008, elle remporte quand même ses 3 sièges : avec le contexte d'union, si le scénario d'union quasi-totale à droite se produit comme en 2004, la gauche n'aura qu'un seul siège - c'est pour moi perdu de ce côté là ...), celui du Maine-et-Loire (la droite y est majoritaire, si elle s'unit, aucune chance de gain du 4ème siège créé) et du Jura (un département rural, où l'arrivée d'un candidat EELV sera probablement mal vue et entrainera peut être des candidatures DVG, la droite n'a pas forcément - loin de là - perdu d'entrée ses 2 sièges et la gauche socialiste est très divisée au sein même du CG...) sont dans ce scénario.
Beaucoup de choses à relativiser donc...