Le paysage s'éclaircitPublié le mercredi 08 décembre 2010 à 07H44
CANTONALES.Les candidats PS, UMP, Nouveau Centre et Verts sont connus. On commence à y voir plus clair. Une à une, les principales formations politiques annoncent leurs intentions pour les élections cantonales des 20 et 27 mars prochains. A Rouen, où quatre cantons sont renouvelables, les candidats PS, UMP, Nouveau Centre et Europe Ecologie Les Verts sont déjà dans les starting-blocks. Le Front de Gauche, lui, officialisera les siens lundi prochain. Le point.
4e cantonLa Croix-de-Pierre, la place Saint-Marc et le Mont-Gargan, verront s'affronter deux adjoints au maire, la socialiste Caroline Dutarte (en charge des affaires sociales) et l'écologiste Françoise Lesconnec (à la petite enfance), ainsi qu'un des leaders UMP de l'opposition municipale, Edgar Menguy, et le conseiller municipal centriste d'opposition Nicolas Zuili. L'UMP et le Nouveau Centre ayant entamé des négociations, une éventuelle alliance entre ces deux derniers n'est pas à exclure, comme d'ailleurs sur l'ensemble des quatre cantons. En guise de Petit Poucet, un candidat indépendant de sensibilité écologiste, Frédéric Quillet, viendra se mêler à la bataille.
5e cantonDu côté des Sapins, du Châtelet et de Jouvenet, la socialiste Christine Rambaud (conseillère générale sortante et adjointe au maire à la sécurité et au personnel) devra ferrailler avec le secrétaire départemental de l'UMP Jean-François Bures et le centriste Cyrille Grenot. Europe Ecologie Les Verts et les Alternatifs présenteront ici un candidat commun, dont le nom sera normalement dévoilé avant Noël.
6e CANTonDans ce canton englobant toute la rive gauche et l'île Lacroix, les électeurs auront à choisir entre le socialiste Mamadou Diallo (conseiller municipal de la majorité), l'UMP Salah Benbia (un des ex-adjoints aux sports de Pierre Albertini), Laurence de Kergal (conseillère municipale d'opposition) pour le Nouveau Centre, et Stéphane Martot, le secrétaire de la section rouennaise d'Europe Ecologie Les Verts.
7e CANTONDans ce canton, celui de la Grand-Mare, du Grieu et du Vallon Suisse, le match opposera entre autres le socialiste Ludovic Delesque (conseiller municipal de la majorité), une des figures de l'opposition municipale, l'UMP Bruno Devaux, et l'adjoint Vert à la démocratie participative Jean-Michel Bérégovoy.
Laure Leforestier « en mission »Elue au conseil régional sous l'étiquette Europe Ecologie-Les Verts, Laure Leforestier sera candidate aux prochaines cantonales. Où exactement ? A Rouen évidemment ? Et bien non… L'ancienne adjointe à la culture de Pierre Albertini ira porter la bonne parole écologiste dans le canton de Bacqueville-en-Caux, dans la région dieppoise. Une terre plus préoccupée par l'EPR* que par les Verts.
Une destination surprenante que l'élue, plus habituée au clos Saint-Marc qu'au marché de Longueville, explique simplement : « Il y avait la volonté de notre parti d'être représenté dans chaque canton. Une façon d'être en adéquation avec une période de croissance sur l'ensemble du territoire. Etre en lice à Bacqueville, alors que nous ne l'étions jamais habituellement, correspond à cette logique ».
« Une dimension affective »Bon d'accord, mais pourquoi elle ? N'y-a-t-il pas un risque de voir ses adversaires - à droite comme à gauche - user de l'argument du parachutage ? De l'écolo des villes contre les agriculteurs des champs ? « A Rouen, il y avait assez de candidats crédibles dans les quatre cantons renouvelables. Maintenant, il est sûr que personne ne sera tendre avec moi. Ce sera sûrement même un peu rock'n'roll. Mais j'aime ce sentiment de partir en mission et d'essayer de faire entendre une voix différente sur des terres où l'écologie politique peine à trouver sa place ».
Et puis le canton de Bacqueville - qui compte 25 communes et environ 10 000 âmes -, Laure Leforestier avoue que ce n'est pas vraiment un hasard. « C'est le fief de ma famille paternelle. Il y a donc une dimension affective à ma démarche. On trouve un Leforestier sur les registres d'état civil depuis 1625 sur la commune de Tocqueville-en-Caux. D'ailleurs le maire du village n'est autre qu'Edouard Leforestier, avec lequel je partage la même lignée. Je vais d'ailleurs l'appeler pour le prévenir. Dans le coin, il risque d'entendre parler de moi et de sa famille écolo ! »
Voilà donc une partie du mystère éclaircit. Mais tout de même, est-ce bien raisonnable pour une opposante farouche au cumul des mandats d'en briguer un second, après celui obtenu sur les bancs du conseil régional en mars dernier ? « Cet argument me fait un peu sourire. Imaginer que je puisse conquérir le poste de conseiller général dans ce canton face à la droite est très flatteur. Mais pas très réaliste. Et même si je ne participe pas à ce scrutin avec une âme de perdante, j'y viens surtout pour montrer qu'il y a d'autres façons de faire de la politique ».
*EPR : réacteur nucléaire de nouvelle génération.
GILLES TRIOLIER et laurent Derouet
http://www.paris-normandie.fr/article/politique/le-paysage-seclaircit