DERNIÈRES CANTONALES DE L’HISTOIRE
Un tremplin pour gagner sa place…
Dossier Gabriel Gallion franceantilles.fr 18.01.2011
Les 23 conseillers généraux qui seront élus le 20 et 27 mars 2011 prochain, formeront la dernière liste des élus du département de la Martinique.
À quelques semaines de l’échéance, les formations politiques affûtent leurs armes en vue de la campagne des cantonales de mars prochain. 23 cantons sont en lice pour la dernière fois dans l’histoire du conseil général avant la collectivité unique.
Ce seront les dernières élections cantonales. Un événement qui clôturera plus d’un siècle de l’histoire politique de la Martinique. Héritier du conseil colonial, le conseil général a été installé en mai 1854, devenant depuis l’assemblée où siègent les grandes figures politiques, scellant les débats majeurs de la vie politique. Les 23 conseillers généraux qui seront élus le 20 et 27 mars 2011 prochain, formeront la dernière liste des élus du département de la Martinique.
Si le RDM et ses alliés du MIM, du Palima, du Modemas ont une douzaine de conseillers sortants, le PPM, qui a deux conseillers sortants, visera essentiellement les cantons de Fort-de-France qui ne sont pas dans son escarcelle. Pour la droite, il s’agira de maintenir les deux sièges sortants, voire en accueillir d’autres, notamment Chantal Maignan qui vise le canton de Belfort Birota. Tous ces facteurs dessineront la dernière majorité de l’assemblée départementale. Une assemblée qui a notamment porté sur les fonts baptismaux la départementalisation en 1946, tout en accueillant des hommes de la stature de Joseph Lagrosillière, Victor Sévère, Aimé Césaire, Emile Maurice et bien d’autres. Elle cessera de l’être qu’à l’avènement de la collectivité unique qui aura alors, compétence des deux collectivités actuelles, conseil général et conseil régional.
Qui vote et pour qui ?
Ce sont le 20 et 27 mars qu’auront lieu les deux tours de scrutin des élections cantonales. Pour élire un candidat, les électeurs avaient jusqu’au 31 décembre dernier pour s’inscrire sur les listes électorales. Néanmoins pourront s’inscrire jusqu’à quelques jours du vote, les électeurs pouvant faire valoir les dispositions d’exception inscrites au code électoral. Cela concerne plus précisément les fonctionnaires mutés, et les nouveaux majeurs, en fonction des conditions de résidence et d’accès à la majorité civile.
Quant au mode de scrutin, c’est le mode uninominal qui prévaut. Et pour être élu, le candidat devra réunir la majorité des suffrages exprimés au premier tour, et dans le cas échéant, au second. Une nouveauté inscrite dans la loi depuis les élections de 2008, les candidats ne sont plus seuls. Un remplaçant est obligatoirement inscrit sur le bulletin de vote, lequel a vocation à suppléer le titulaire du siège en cas de démission pour cumul de mandat, ou décès. Dans ce cas, la parité s’applique de droit. Pour un candidat, il faut obligatoirement une remplaçante et inversement.
Quid de la majorité départementale ?
Président du conseil général depuis 1992, Claude Lise remettra son siège au jeu, comme à chaque élection cantonale. Réélu en mars 2008 avec 27 voix contre Maurice Antiste qui avait obtenu 16 suffrages, il peut espérer se maintenir à l’issue des élections de mars prochain. Mais il ne faudrait pas qu’il perde plus de 4 voix de majorité, sachant que la majorité absolue est de 23 voix. Il peut compter sur le RDM qui est composé de 11 élus et des voix de ses alliés du Modemas, du MIM, de Bâtir le pays Martinique. En revanche, le groupe Ensemble pour une Martinique nouvelle qui compte aujourd’hui 16 élus (12 PPM et 4 alliés) devra donc passer la surmultipliée pour réunir la majorité absolue. La droite qui compta actuellement 6 élus, pourrait jouer les arbitres. À la condition de ne pas perdre les 3 cantons (Macouba, Schoelcher, Rivière-Salée) qui sont en jeu.
Le point sur les candidats
Voici un tour d'horizon de la situation dans les cantons renouvelables et un point sur les candidats en lice à ce jour. Un point sur les candidatures bien entendu non exhaustif.
• Ducos
Charles-André Mencé, maire de la commune, aura face à lui la plupart des candidats qu’il a déjà affronté aux municipales de 2008. Philippe Petit (MLP) et Louis Marie-Sainte (PPM) tenteront de lui barrer la route. Jean-Claude Petit (ancien conseiller municipal) s’est également mis sur les rangs, tandis que Daniel Gauchet (sans étiquette), tente de réveiller une nouvelle frange de l’électorat ducossais. La seule inconnue de cette équation électorale est le MIM. Y aura-t-il un candidat soutenu par les patriotes, sachant que le camp de partisans du 74 a érigé une règle qui consiste à ne pas présenter de candidats sur les cantons détenus par l’un d’eux.
• François 2
Marie-France Tinot, qui a été élue lors des élections partielles du 6 juin dernier, devra maintenir le mandat que Maurice Antiste détenait avant de rejoindre le conseil régional. Mais la partie s’annonce plutôt serrée pour la favorite de la majorité municipale puisque son principal challenger, Samuel Tavernier avait réussi à la pousser à un second tour sur un canton qui semblait acquis à l’adjointe au maire du François. Il faudra également compter avec la candidature du camp des Patriotes avec Marie-Hélène Léotin.
• Lorrain
Guy Annonay avait créé la surprise en battant le candidat de la majorité municipale, chargée de récupérer le mandat détenu jusque-là par Justin Pamphile. L’ancien premier adjoint de Michel Thalmency avait réussi à prendre une belle revanche, lui qui avait subi une lourde défaite aux municipales de 2008. Une élection qui déterminera l’équilibre politique de la commune, sachant que les amis de Claude Lise soutiendront sans doute, Guy Annonay. C'est Robin Zoror, adjoint au maire qui a été désigné pour reconquérir le canton.
• Trois-Îlets
Arnaud René-Corail, qui a été élu au conseil général en mars 2004, joue une partie importante de sa vie politique. Maire de la commune depuis plus d’une dizaine d’années, c’est non seulement son avenir à la tête de la commune qui serait en jeu, mais ce serait aussi une défaite pour le PPM dont il est très proche. Une perspective qui réjouirait alors sa principale adversaire, Line N' Guela, égérie du MIM sur la commune et chef de file de l’opposition municipale. Quoi qu’il en soit, l’UMP pourrait être représenté par Raphaëlle Rosalie dont la performance aux dernières municipales suscite un certain espoir.
• Lamentin 2
Claire Tunorfé, deuxième femme à avoir été élue au conseil général, n'est pas prétendante à sa succession. Elle se retire pour ne se consacrer qu’aux activités municipales. C’est David Zobda, secrétaire national de Bâtir le Pays Martinique qui portera les couleurs du parti du maire Pierre Samot. Une candidature qui ne devrait susciter pas d’affrontement avec le PPM. Les deux partis jouant la carte du pacte de non-agression. Par contre, le MIM, pourrait être présent pour marquer leur différence.
• Macouba/Grand-Rivière
Sainte-Rose Cakin ne risque pas d’être réélu sans opposition. Maire de Macouba, il devrait avoir pour principal adversaire son homologue de Grand-Rivière Joachim Bouquety. Un duel habituel entre les édiles des deux communes composant le canton et original car il risque d’être le seul entre un représentant de l’UMP.
Ce siège détenu par Sainte-Rose Cakin depuis plus d’une dizaine d’années revêt une importance majeure pour la droite.
• Rivière-Salée
Après la partielle de juin 2010, ce sera sans doute, un affrontement entre les trois principales représentations politiques. Sylvia Saithsoothane, adjointe au maire, sait qu’elle affrontera non seulement Daniel Robin, représentant du rassemblement démocratique saléen (PPM), mais également un représentant du MIM, plus précisément du RPS (Rassemblement populaire saléen). Georges-Emmanuel Germany, prend le relais de Louis-Félix Duville et portera les couleurs saléenne du MIM.
• Marigot
Maire et conseiller général sortant, Ange Lavenaire est à chaque consultation annoncé comme fragilisé. Pour l'heure, il reste aux adversaires à se déclarer.
• Rivière-Pilote
Deux candidats sont actuellement connus. Lucien Adenet qui a été élu pour suppléer Alfred Marie-Jeanne, aura en face de lui une nouvelle figure dans le paysage politique de la commune, Jean-Claude Filin. Il est la figure de proue du MPR (mouvement du peuple pour la responsabilité) qui entend faire une entrée remarquée dans le monde politique. Jean-François Beaunol qui a porté les couleurs de l’opposition pilotine lors des dernières municipales ne s’est pas encore prononcé.
• Vauclin
Georges Cléon, qui a remplacé Raymond Occolier, se présente toujours comme socialiste mais pas sous l'investiture de la fédération socialiste. Une nuance qui ouvre la perspective d’une candidature de Lucien Odonat, soutenue par le PPM et une partie de la section vauclinoise de la fédération socialiste. Autre changement sur ce canton : l’attitude du MIM. Devra-t-il sacrifier la candidature de Frantz Zozor, au nom du soutien à la majorité de Claude Lise ? Georges Cléon est dans la majorité du conseil général.
• Trinité
Frédéric Buval devra affronter Alain Rapon, ex-conseiller régional MIM. Mais ce duel pourrait être arbitré par une candidature de la droite locale, que ce soit avec une étiquette UMP ou FMP.
• Schoelcher 1
Lucien Nolbas, conseiller sortant est l’un des rares élus UMP du conseil général. Ancien adjoint chargé des finances sous la mandature d’Alfred Almont, il n’entend pas solliciter les suffrages des électeurs du canton Sud de Schoelcher. Cela n’implique nullement que la candidate investie par la majorité municipale, Yolène Largen, aura la victoire aisée. Mariette Torpille qui est élue municipale d’opposition pourrait créer la surprise. C’est pour le moment, le duel attendu sur ce canton. À moins que Max Orville, président du MoDem Martinique, par ailleurs conseiller municipal de Case-Pilote, arrive à créer la surprise.
• Schoelcher 2
Fred Derné, premier adjoint au maire de Schoelcher a été largement élu lors de la cantonale partielle de juin 2010. Il succéda à Luc-Louison Clémenté. Il devrait également affronter des candidats du MIM et de l’UMP.
• Sainte-Marie 2
Proche de Claude Lise, Bruno Nestor Azerot a le soutien des formations comme le MIM et le RDM. Face à lui, la perspective d’une candidature du PPM ou apparentée est réelle sans que la décision du candidat n’ait été arrêtée jusqu’à ce jour. Quant à la droite, aucun nom n’est avancé pour le moment.
• Sainte-Marie 1
Fred Lordinot, qui a intégré le conseil régional en mars dernier n’aura pas la vie facile. Adversaire de la majorité municipale, il aura comme principal adversaire, Éric Courset, adjoint au maire. La droite n’est pas totalement exclue de la bataille à venir. Ce pourrait être un candidat FMP qui porte son étendard sur ce canton.
• Robert 1
Maire et conseiller général sortant, Fred Monthieux ne craint pas grand monde sur son canton. Une candidature liée au PPM lui sera opposée, sans écarter une soutenue par la droite locale. Membre du RDM, il sait déjà que le MIM ou le CNCP ne lui opposeront de candidatures.
• Robert 2
Premier vice-président du conseil général, Belfort Birota sait que Chantal Maignan, conseillère régionale et membre de l’opposition municipale entend lui complique la vie. Mais ce duel devra être arbitré par le PPM qui investira un candidat afin de ne pas laisser croire à une alliance avec la présidente du Parti régionaliste.
• Prêcheur
Élu en mars 2004, Marcellin Nadeau entamait alors sa marche vers la mairie. Le duel avec Roger Nadeau domine toujours la vie de cette petite commune du nord caraïbe. Pour le rendez-vous de mars prochain, le PPM se mêlera à la bataille, comme partout ou les soutiens de Claude Lise sollicitent les suffrages des électeurs. Jean-Marie Clovis, pourtant 1er adjoint de Marcelin Nadeau à la mairie, se présente à nouveau, face aux Nadeau.
Les conseillers généraux sortants
Les conseillers sortants
Ducos : Charles-André Mencé (RDM)
François 2: Marie-France Tinot (MPF)
Fort-de-France 3: Johnny Hajjar ( PPM)
Fort-de-France: 4: Noé Malouda (Palima),
Fort-de-France 6: Jean-Claude Jabol (PPM)
Fort-de-France 8: Geneviève Chanteur ( RDM)
Fort-de-France 9 : Yves-André Joseph (divers gauche)
Le Lamentin 2: Claire Tunorfé (Bâtir le pays Martinique)
Le Lorrain : Guy Annonay (divers droite)
Macouba/Grand Rivière : Sainte-Rose Cakin (UMP)
Marigot : Ange Lavenaire (RDM)
Prêcheur : Marcellin Nadeau (Modemas)
Rivière-Salée : Sylvia Saithsoothane (FMP)
Rivière-Pilote : Lucien Adenet (MIM)
Robert 1: Alfred Monthieux (RDM)
Robert 2: Belfort Birota ( RDM)
Sainte-Marie 1 : Fred Lordinot (PPM)
Sainte-Marie 2: Bruno Nestor Azerot (RDM)
Schoelcher 1 : Lucien Nolbas (UMP)
Schoelcher 2: Fred Derné (Vivre à Schoelcher)
La Trinité: Frédéric Buval ( FSM)
Trois-Ilets : Arnaud René-Corail (app. PPM)
Vauclin : Georges Cléon (FSM)
Le point sur les enjeux à Fort-de-France
• Fort de France 3
Johnny Hajjar avait créé la surprise des cantonales de mars 2004, en battant Miguel Laventure. Jeune cadre du PPM, il offrait ainsi au Parti progressiste le seul canton, celui du centre-ville, qu’il n’avait jamais pu gagner. Sept ans plus tard, le benjamin du conseil général devra confirmer. Pour cela, il lui faudra battre non seulement le représentant de la droite, mais également celui que le RDM désignera pour le contrer. Et il n’est pas exclu de voir une candidature du MIM, dans le cas où les amis de Claude Lise ne pourraient pas désigner un challenger.
• Fort-de-France 4
Vainqueur de Renaud de Grandmaison en 2004, Noë Malouda offrait au Palima un deuxième canton, après celui que Francis Carole avait gagné en 2001. Cette année, retour d'un autre de Grandmaison. C’est Luc, le fils, conseiller municipal de Fort-de-France, qui a obtenu l’investiture du parti pour ravir le siège que son père avait perdu. Ce duel attendu, pourrait être arbitré par un candidat de la droite.
• Fort-de-France 6
Jean-Claude Jabol, qui a été élu en juin 2010 après la démission de Catherine Conconne pour cause de cumul de mandat, devra confirmer. Vainqueur au second tour —parce que la participation était trop faible au premier— la tâche ne devrait pas être insurmontable. Ce que compte démentir notamment, Alain Limery, candidat du CNCP qui avait déjà essayé en juin dernier.
• Fort-de-France 8
C’est certainement le canton ou l’enjeu est plus fort que pour les autres cantonales. Regroupant les quartiers de Trénelle, Citron, Langellier-Bellevue, Ravine-Vilaine, et une partie de Redoute, il est celui que le PPM entend reconquérir à tout prix. Geneviève Chanteur qui a été élue sous l’étiquette PPM en mars 2004, défendra les couleurs du RDM. Pour la contrer, le PPM a investi Jocelyn Régina. Claude Lise ne manquera pas faire campagne sur ce canton avec ardeur et détermination pour maintenir le sceau du RDM sur une partie de Fort-de-France.
• Fort-de-France 9
Yves-André Joseph sollicitera les suffrages des électeurs pour la troisième fois depuis son élection en 1998. Il a toujours réussi à jouer sa carte d’électron libre au conseil général. Tantôt procureur implacable de la politique de Claude Lise, tantôt distributeur de tableaux d’honneur sur les efforts de la collectivité pour la préservation du patrimoine et autres. George Arnaud, présidente de l’Union des femmes et soutenue par le GRS, lui était opposée lors des dernières élections. Autre élément à prendre en compte sur ce secteur, que décidera le PPM ?
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Francioli Dancrade : Rivière-Pilote
Gilbert Claudant : Robert 1
Jean-Guy Nezelien : Marigot
Edith Capitaine : Sainte-Marie 1
Doroté Bonnialy : Sainte-Marie 2
Renaud Saint-Albin : Schoelcher 1
Roger Nadeau : Prêcheur
Guy Gulliver : Fort-de-France 4
Marc Séfil : Fort-de-France 6
Margaret Tanger : Fort-de-France 3
Raphaëlle Rosalie : Trois-Ilets
Cakin : Macouba/Grand-Rivière
Guy Annonay : Lorrain
Emilie Joncard : Vauclin
le 31 mars 2011, lors de l'élection à la présidence du Conseil général de la Martinique, Claude Lise obtient au 1er tour 22 voix et son adversaire Josette Manin de Bâtir le pays Martinique [canton du Lamentin 3] obtient 22 voix. Au deuxième tour, Claude Lise obtient à nouveau 22 voix et Josette Manin 22 voix. A l'issue du 2ème tour, Claude Lise retire sa candidature et son groupe propose pour le 3ème tour, le doyen d'âge de l'assemblée, Alfred Sinosa, membre de sa majorité [membre aussi de BPM, élu du 1e canton du Lamentin]. Mais Alfred Sinosa est battu au 3ème tour par Josette Manin d'une voix (23/22). La candidate du groupe "Ensemble, pour une Martinique nouvelle" est élue présidente du Conseil général de la Martinique et succède à Claude Lise.
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