de maxxx » Lun 29 Nov 2010 19:29
Je me demande s'il n'y a pas, une nouvelle fois pour changer, une erreur du journaliste dans la publication de la liste. Cécile Vergnes (UMP), adjointe au maire des Bordes sur Arize est annoncée dans le canton du Fossat...Problème : le village dont elle est élue ne figure pas dans le canton. Rien d'exceptionnel pourrait-t-on croire, ce n'est pas la première fois que ça arrive que, face au manque de candidats, un maire ou adjoint d'une ville se présente dans un canton voisin (Dominique Hallynck dans le Nord en 2001, maire de Saint Jans Cappel mais élu sur le canton voisin, Marie-Agnes Sibertin Blanc, maire (UMP) de Popian, candidate en 2011 dans le canton voisin de Clermont l'Herault...et j'en passe). Mais dans les autres cas, c'est à chaque fois parce que leur canton n'est pas renouvelable ou déjà dans les mains d'un élu du même bord implanté...Ici, le canton dans lequel se situent les Bordes sur Arize est aussi renouvelable en 2011, c'est celui du Mas d'Azil : alors de deux choses l'une : soit, c'est une nouvelle coquille, soit l'UMP s'enfonce encore plus : la droite ne possède déjà pas beaucoup d'élus en Ariège (c'est un euphémisme), et si elle parachute sur d'autres cantons les seuls élus qu'elle a, c'est vraiment sensationnel...
Sinon, pour ce qui est des enjeux, l'objectif essentiel de la droite sera le maintien, qui est très loin d'être gagné, d'Alain Bari dans son canton : c'est le seul sortant que la droite possède, et elle doit s'activer pour ne pas perdre le dernier élu qu'elle a sur cette série, car il n'a été élu que grâce à la division de la gauche et une triangulaire.
Des sous-objectifs apparaissent :
1) l'idée est également de chatouiller un peu la gauche dans le canton de Lavelanet, le fief du sénateur et président du groupe PS au Sénat, Jean-Pierre Bel : ce dernier canton fut à droite de 1992 à 1998, au moment de la belle époque pour la droite dans ce fief de gauche : le conseiller général DVD de l'époque, Bernard Marty, en avait profité pour s'emparer de la mairie de Lavelanet en 1995 (véritable électrochoc pour une gauche qui avait déjà dû se contenter d'un seul siège de député en 1993 - fait là encore quasi-historique). Ce ne fut qu'une parenthèse : JP Bel avait repris le canton en 1998 - mais d'une très courte tête - et Bernard Marty n'avait pu se maintenir dans sa mairie en 2001.
En 2004, l'UMP avait été absente dans ce canton, en laissant partir deux candidats proches de la droite, un CPNT et le DVD Yves Maris, ancien candidat malheureux des législatives de 2002 : ils avaient tous deux été devancés par le FN, et la gauche l'emportait haut la main face à ce dernier au second tour.
Mais la séquence des municipales de 2008 a permis de faire émerger un candidat incontestable à l'UMP pour les cantonales, le nouveau maire de Villeneuve d'Olmes, Gérard Sgobbo : ce dernier ne pourra faire que mieux que le DVD ou CPNT en 2004 et devrait certainement se qualifier pour le second tour, s'il y en a un (à savoir, si la gauche se divise au premier).
Mais la gauche reste puissante dans les autres communes du canton : ainsi, il n'y a quasiment aucune chance que la droite emporte ce canton - au mieux un score entre 40 et 45% au second tour sera déjà pas mal...
2) faire de bons scores dans les deux cantons de Pamiers. La plus grosse ville du département et aussi l'un des derniers lieux de repli de la droite avec Saverdun et Mazères, depuis la perte de Saint Girons en 2008...C'est une ville qui est aussi très fragile pour la droite, car celle-ci ne la détient essentiellement que grâce à la popularité et la notoriété de son maire depuis 1995, qui est aussi l'unique député, avec le décès d'Henri Cucq il est le dernier survivant en tout cas, que la droite ait eu dans le département depuis bien longtemps (1993-1997), le célèbre entrepreneur de tourisme André Trigano (DVD - ex-UDF). Seulement, André Trigano a fêté en septembre ses 85 ans et ne repartira donc pas en 2014 : la droite doit donc assurer une succession difficile, car André Trigano est également parvenu à fédérer depuis 1995 l'ensemble de la droite sur son nom (pendant que la gauche se déchirait) : les scores sur les deux cantons seront donc attentivement scrutés, avec à la clé un soulagement ou non dans la perspective de 2014 et surtout, selon les scores respectifs, un ou une potentiel(le) chef de file de la droite pour la succession de cet animal politique, qui fut également maire de Mazères pendant 24 ans (1971-1995).
3) implanter des candidats dans les autres cantons : en dehors des 4 cantons sus-mentionnés (Sainte Croix-V, Lavelanet, Pamiers Est et Ouest), les candidats UMP feront quasi-certainement de la figuration partout ailleurs - et, si le FN ou d'autres partis (NC, RS, Modem) sont présents, le but sera d'être devant et de faire dans tous les cas des scores à deux chiffres (ce que l'UMP n'avait pas réussi en 2004 sur Vicdessos et surtout Querigut - dans ce dernier, l'UMP, avec un candidat officiel à 1.25% et 5 voix, a probablement réalisé son pire score cantonal de France en 2004 : apparemment, à moins que le canton ne soit réservé au NC, la droite a peur du ridicule cette fois-ci et l'UMP ne présente pas de candidat). Le cas de Saint Girons est mis à part : cette commune était détenue par la droite jusqu'en 2008 : l'objectif des cantonales de 2011 est donc de tenter de reprendre pied pour 2014 - mais c'est très loin d'être gagné, je pense que Saint Girons est retourné dans le giron (sans mauvais jeux de mots) de la gauche pour un bon bout de temps...